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L’immigration japonaise en Nouvelle-Calédonie

mercredi 12 avril 2023 par Tanguy LE MAT

Doc.1 :

Le 21 octobre 1891
À Monsieur Nose Tatsugorô
Consul par intérim du Japon à Tché-Fou

Monsieur le Consul,
Dernièrement, Monsieur Lütscher, agent de la société « Le Nickel », venant de votre région, a déposé une demande d’autorisation par l’intermédiaire du Ministre plénipotentiaire de France, pour le recrutement de travailleurs japonais.
Je l’ai rencontré et j’ai bien examiné sa demande.
Je pense que pour les plus déshérités de notre pays, c’est une entreprise prometteuse. Sur le recrutement de travailleurs, j’ai répondu que notre gouvernement n’avait pas d’objection et nous discutons des conditions de recrutement en nous fondant sur vos considérations reçues précédemment.
Sachez que si nous parlons déjà des problèmes de recrutement, c’est grâce aux efforts que vous avez déployés depuis le début et que je suis très satisfait de ce résultat.

Vicomte Enomoto Takeaki,
Ministre des Affaires étrangères

Doc.2 :

Doc.3 :

Dans le journal local La France Australe du 25 janvier 1892, on pouvait lire :

Le vapeur Hiroshima Maru a mouillé à Thio hier matin à 8 heures. Ce bâtiment amène à son bord 599 travailleurs japonais. Il a débarqué également 228 tonnes de marchandises diverses pour la société « Le Nickel .

Doc.4 : le trajet des immigrés.

Toujours à bâbord, ils virent l’île de Koshiki et à la tombée de la nuit, sur l’horizon lointain, le sommet de la montagne de l’île de Yakushima fut la dernière image de leur pays. Puis ce fut l’océan, sans une île à l’horizon. Les journées étaient longues et monotones et la température augmentait progressivement. Les vêtements d’hiver du départ furent remplacés par des vêtements d’été.
Le cinquième jour, le 10 janvier, le navire passa le Tropique du Cancer à 23 degrés de latitude nord. La température était devenue celle d’un plein été et à l’intérieur de la cale il faisait très chaud et humide.
Pendant la journée, beaucoup cherchaient la fraîcheur à l’ombre sur le pont.
Le onzième jour, on passa à 120 miles (222 km) de l’Est de Guam. Le treizième jour on passa près des îles Caroline et le seizième jour, ce fut l’Equateur.
Le dix-septième jour, on vit sur tribord l’île de Nouvelle-Irlande et on mit le cap vers l’Ouest. Le dix-huitième jour, apparut sur bâbord, dans le lointain, la fumée du volcan de l’île de Bougainville. Un des rares plaisirs de ce long voyage était de prendre un bain sur le pont dans des voiles remplies avec l’eau chaude des machines. Même s’il en était pas ainsi tous les jours, c’était pour eux un bon moment de détente.
Le 19 janvier fut jour de deuil : Shimizu Uichirô, qui était malade, mourut. Dans le recueillement général, son corps disparut dans les eaux bleues de la Mer de Corail.
À l’aube du 25 janvier une chaîne de montagnes apparut à l’horizon avec en premier plan le spectacle des vagues blanches se brisant contre la barrière corallienne. Ils étaient enfin arrivés en NouvelleCalédonie, à 4 000 miles (7 000 km) de chez eux. Ce dernier mois avait passé très vite.

Tadao Kobayashi, Les Japonais en Nouvelle Calédonie, Société des études historiques de Nouvelle-Calédonie, 1992

Doc.5 : la grève du 8 février 1882

D’après le rapport de Monsieur Ono Yaichi, surveillant général sur place, le 8 février dernier, tous les émigrés ont demandé de suspendre leur travail et de rentrer dans leur pays pour les deux raisons suivantes : la difficulté du travail et l’état des chemines trop raides menant aux lieux de travail. À cette occasion, les agitateurs, les joueurs, les faux malades, soit en tout onze émigrés ont été envoyés en prison à Nouméa. Six d’entre eux ont subi un mois de prison, les autres quinze jours. Ils se sont maintenant bien habitués au climat et connaissent de mieux en mieux les Français ce qui leur permet de travailler sans problème.

Tadao Kobayashi, Les Japonais en Nouvelle Calédonie, Société des études
historiques de Nouvelle-Calédonie, 1992

Doc.6 : Désertions de travailleurs japonais

Séduits par les entreprises minières privées, souvent par curiosité et sans bien réfléchir, écoutant les anciens qui parlent un peu français et annoncent des salaires plus élevés, les nouveaux arrivés désertent.
Nous essayons de les raisonner et nous leur demandons de retourner à la mine, de respecter les termes du contrat. Ils désertent par orgueil, légèreté et impulsion.
Certains de trouver aussitôt un travail plus avantageux. Tous ces déserteurs sont
généralement des joueurs invétérés.

Rapport du surveillant Koyano Taro à la société d’immigration Nihon Shokumin
Kaisha, 1910

Doc.7 : Activités des Japonais en 1937

D’après un rapport sur la situation en Nouvelle-Calédonie du Consul du Japon à Sydney Harada

Doc.8 :

Doc.9 : la Seconde Guerre mondiale et l’internement des immigrés japonais

Un matin, une communication inhabituelle entre le directeur des mines de Goro et le siège de Nouméa inquiéta les employés. Peu après on reçut l’ordre de renvoyer tous les Japonais dans leurs logements et d’arrêter le travail à midi. À ce moment nous n’avions pas encore confirmation de la guerre mais nous le supposions. Le lendemain le 09 décembre 1941, un groupe composé d’un soldat français et d’une douzaine d’indigènes se mit en faction devant les logements des Japonais qui furent évacués le lendemain vers Nouméa.
Le camp de prisonniers japonais créé rapidement sur l’île Nou n’offrait aucune installation convenable. Il n’y avait pas de dortoir. Une semaine après, le commissaire de police de Nouméa vint chercher 300 personnes qui embarquèrent sur un petit cargo. On ne connaissait pas notre destination et il existait beaucoup de rumeurs. Le voyage dura 3 jours jusqu’à Sydney. Là les Japonais furent internés dans un camp en Nouvelle Galles du Sud ou dans l’État du Victoria.

Tadao Kobayashi, Les Japonais en Nouvelle Calédonie, Société des études historiques de Nouvelle-Calédonie, 1992

titre documents joints

Proposition de mise en oeuvre du programme d’histoire de la classe de Quatrième (thème 2).

12 avril 2023
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Questionnaire élève


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Dossier documentaire


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