L’Océanie intertropicale : les Etats (2/2)
- MARSHALL (îles), p1
- NAURU, p2
- PALAOS, p3
- PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE, p4
- SALOMON (Îles), p5
- SAMOA, p6
- TONGA, p7
- TUVALU, p8
NAURU
Type de gouvernement : République
Tableau de bord (Source : gouvernement de Nauru)
Population : 9 700 hab. (2009)
Superficie : 21 km2
Densité : 465 hab. / km2
Capitale : Yaren
Monnaie : dollar australian
PIB / hab. : 2 807 dollars US
Taux de croissance (2007) : 2 %
IDH : ?
Aperçu géographique
Nauru située près de l’équateur, à mi-distance entre l’Australie et
Hawaii ? C’est un atoll surélevé de 21 km2 de superficie et
culminant à 71 mètres d’altitude. L’île est formée d’un plateau
central entouré d’une étroite plaine côtière. Le plateau est
constitué de tourelles calcaires entre lesquelles se logeait du
minerai de phosphate considéré comme le plus pur du monde et
qui a été exploité durant tout le XXe siècle. Le gisement est
aujourd’hui quasiment épuisé. La plaine côtière, d’une largeur de
100 à 300 mètres, fait le tour de l’île. Elle permet un peu
d’agriculture vivrière et concentre les habitants et les activités.
Par contre, elle ne permet pas l’installation d’un port en eau
profonde et les marchandises sont débarquées au moyen de
petites barges. De par sa positio n tout près de l’équateur.
Nauru est l’État le plus petit du monde.
Situation économique
Nauru a vécu sur le phosphate depuis 1907. Cette ressource a d’abord été exploitée au bénéfice des nations
colonisatrices (Allemagne, Angleterre, Japon, Australie…), puis au profit de l’État indépendant depuis 1968. Cette
exploitation a permis aux Nauruans d’accéder à un très haut niveau de vie jusqu’au milieu des années 1990. Mais
l’épuisement des réserves (programmé depuis longtemps), une mauvaise gestion financière et la dégradation de la santé
publique, du fait d’une très mauvaise hygiène de vie, ont entraîné la paupérisation de la population restée au pays et une
faillite générale de l’État. Beaucoup de Nauruans vivent en Australie, alors que sur place on compte 40% d’étrangers
autres Micronésiens, Chinois, Européens).
Aujourd’hui Nauru s’efforce de relancer l’exploitation de gisements secondaires de phosphate, dont la capacité est
estimée à une vingtaine d’années. Cette exploitation vient en appoint des redevances de pêche payées par les armateurs
taïwanais, coréens et japonais, principale source de revenu de l’Etat insulaire (environ 6 M USD par an), ainsi que de
divers expédients et de l’aide internationale (voir plus loin). Doté de ressources agricoles limitées, Nauru importe 90 %
des biens alimentaires consommés dans l’île.
Vers l’indépendance
Occupée par les Japonais pend ant la Seconde Guerre mondiale, Nauru repasse sous
administration australienne en 1947 (sous la forme d’un mandat de l’ONU). Mais les Nauruans,
derrière le père de l’indépendance du pays, Hammer DeRoburt (voir photo ci-contre), prennent
conscience du pillage de leurs ressources en phosphate et revendiquen t plus d’autono mie et une
meilleure répartition des bénéfices, dont pourrait mieux profiter la société nauruane. Un Conseil
de gouvernement local est institué fin 1951, avec à sa tête Hammer DeRoburt. En 1965, Nauru
accède à l’autonomie avec la création d’un Conseil législatif et exécutif. L’indépendance est
proclamée en 1968 au terme d’une période de transition durant laquelle les organismes
économiques et politiques sont peu à peu transférés aux Nauruans.
Institutions et vie politique
Institutions
Nauru est une république dont le Président assume les fonctions de chef d’Etat et de chef de
gouvernement. Le Président de la République est élu pour un mandat de 3 ans par le Parlement. Le
pouvoir législatif est représenté par un Parlement monocaméral de 18 membres, représentant les 14
districts de l’île de Nauru.
Vie politique
Au cours de ces dernières années, cette crise économique a débouché sur des incertitudes politiques
majeures, avec des changements successifs de gouvernement et de président. Deux votes de défiance
sont intervenus au cours des six derniers mois.
Le Président de la République est M. Marcus Stephen. Il a succédé le 19 décembre 2007 à M. Ludwig
Scotty, renversé par une motion de censure parlementaire. M. Marcus Stephen s’est vu confirmé
comme Président suite aux élections législatives du 26 avril 2008.
Les défis à relever
Les expédients
Lorsque les gisements de phosphate s’épuisent, il s’avère que les investissements immobiliers se révèlent infructueux et que les
caisses de l’État ont pratiquement été vidées par le détournement de fond et la corruption. Confrontée à la crise, le pays voit les
présidents se succéder, tentant de remplir les caisses de l’État tandis que les saisies se multiplient. Dès 1989, Nauru avait porté plainte
devant la Cour internationale de justice contre l’Australie, réclamant compensation pour la surexploitation du phosphate. L’Australie,
le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ont accepté de verser de fortes indemnités qui n’ont pas suffi pour autant à éviter la crise.
Les dirigeants ont alors fait le choix du blanchiment d’argent, de la vente de passeports, de l’accueil de réfugiés demandant l’asile en
Australie et jugés indésirables dans ce pays et vraisemblablement du monnayage des votes aux Nations unies à partir du moment où
Nauru y adhère en 1999 et à la Commission baleinière internationale. Depuis 2004, une nouvelle majorité déclare cesser les activités
qui font de Nauru un paradis fiscal et lancer des plans de restructuration de l’économie.
Les aides
Le Forum des Iles du Pacifique a lancé en juillet 2005 un plan de secours au bénéfice de Nauru, le PRAN (Pacific Regional
Assistance to Nauru). Ce programme apporte une assistance technique sectorielle (notamment pour la justice, l’aménagement du
territoire, les relations extérieures).
En ce qui concerne les activités financières de Nauru, le pays a été retiré en décembre 2003 de la liste des paradis fiscaux jugés non
coopératifs par l’OCDE, après s’être doté d’un arsenal législatif destiné à renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent. Le Groupe
d’Action Financière (GAFI) a suspendu en octobre 2004 les contre-mesures qu’il appliquait à Nauru, puis retiré Nauru de sa liste
noire en octobre 2005, suite à la fermeture de son centre financier offshore.
L’Australie, ancienne puissance de tutelle, demeure le principal partenaire de Nauru. L’aide australienne s’élève à 14,6 M euros pour
2008-09. Canberra entretient par ailleurs certains équipements collectifs (eau, électricité) et assure une importante assistance
technique (notamment dans les domaines des finances, de la police, de l’éducation). L’Australie finance aussi un fonds de
compensation doté de 25 millions d’euros sur 20 ans (1993-2013) pour les conséquences environnementales liées à l’exploitation du
phosphate sur l’île par des compagnies australiennes pendant la période du mandat.
Canberra maintenait depuis 2001 à Nauru un centre de rétention « extraterritorial » pour immigrants clandestins interpellés par les
autorités australiennes dans le cadre de la politique de dissuasion migratoire (« solution Pacifique ») engagée par le Premier Ministre
John Howard. La fermeture du centre a été annoncée par le nouveau Premier ministre australien, M. Kevin Rudd, dès son arrivée au
pouvoir en novembre 2007.
Nauru entretient des relations diplomatiques avec Taïwan. Entre 2002 et 2005, à l’initiative de l’ancien président Harris, Nauru
s’était détourné de Taïwan au profit d’un rapprochement avec la Chine Populaire.
Les relations avec l’Union Européenne se sont renforcées depuis l’admission en 2000 de Nauru dans la catégorie des pays ACP.
L’enveloppe de programmation, au titre du 10e Fonds Européen de Développement (2008-2013), se monte à 2,9M euros, dont 85
% sont consacrés à des projets dans les domaines des énergies renouvelables.Mise à jour : 03.12.08. France Diplomatie
Michel LEXTREYT
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Mots-clés
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