L’Océanie intertropicale : les Etats (2/2)
Contemporaine Oceanie_Pacifique Terminale
Mis à jour le lundi 17 mars 2025 , par
MARSHALL (îles)
Type de gouvernement : République
Tableau de bord
- Population : 54 000 hab. (2009)
- Superficie : 181 km²
- Densité : 299 hab. / km²
- Capitale : Majuro
- Monnaie : dollar US
- PIB / hab. : 2 851 dollars US
- Taux de croissance (2007) : 2 %
- IDH : ?
Aperçu géographique
La République des îles Marshall est constituée d’une trentaine
d’atolls coralliens éparpillés sur 1,94 millions de km² en plein
cœur du Pacifique. Une situation géographique qui explique
l’importance capitale de la pêche pour ce petit Etat insulaire de
56.000 habitants.
Les îles des Marshall sont disposées en deux groupes parallèles :
les îles Ratak (du soleil levant) à l’est, où se trouve la capita le,
Majuro, et les îles Ralik (du soleil couchant), qui comprennent
entre autre les atolls de Bikini, Enewetok et Kwajalein (que l’on
dit être le plus grand atoll du monde).
Les deux tiers de la population vivent sur les atolls de Majuro, et
de Kwajalein (Ebeye). Hors ces deux atolls, touchés par la
modernité, les atolls périphériques connaissent des structures
sociales traditionnelles très hiérarchisées et dominées par la toute
puissance des chefs coutumiers.
Le pays dispose d’un seul port (à Majuro) et d’une quinzaine de
pistes d’aviation, dont quatre en dur.
Situation économique
Les Iles Marshall ne disposent que de ressources naturelles limitées (noix de coco, coprah, manioc, patates douces et bananes). La
pêche et le tourisme sont susceptibles de développement. Les licences de pêche accordées aux flottes étrangères et le produit de
l’immatriculation des pavillons de complaisance (4ème rang mondial en 2007, plus de 1400 navires enregistrés) constituent les
principales sources de revenus. Le secteur touristique progresse lentement (10 000 visiteurs en 2007, surtout Américains, Japonais et
Taïwanais), handicapé notamment par les contraintes du transport aérien.
L’aide extérieure équivaut à 70% du PIB. Le second ’’Compact of Free Association’’ (contrat de libre association) avec les Etats-
Unis pour la période 2004-2023 est doté d’un montant d’environ 60 M USD/an. Ces fonds sont orientés vers six secteurs prioritaires :
éducation, santé, environnement, renforcement du secteur public, infrastructures et aide au développement du secteur privé. Pour
2007, les versements issus du « Compact » représentaient 60 % du budget des Iles Marshall.
Vers l’indépendance
Lors de la Seconde Guerre mondiale, certains atolls des îles Marshall ont été le siège de violents combats entre les
forces japonaises et américaines. Les îles Marshall sont intégrées en 1947 aux « Territoires sous tutelle des îles du
Pacifique » (TTIP), et confiés à l’administration des États-Unis par un mandat des Nations unies. Dès la fin de la guerre,
l’archipel est le siège de campagnes d’essais nucléaires étatsuniennes (voir dossier). En 1978 et en 1979, par voie de
référendum, quatre des six districts formant les TTIP forment un État fédéral qui devient les EFM (États Fédérés de
Micronésie), alors que les îles Marshall et les Palaos choisissent une évolution séparée vers l’indépendance. En 1979,
les îles Marshall signent un accord de libre association avec les États-Unis. Cet accord devient effectif en 1986 et
conduit naturellement à la proclamation de l’indépendance le 22 décembre 1990.
Institutions et vie politique
Institutions
Les îles Marshall sont une République. Le président des îles Marshall est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement. Il est
élu parmi et par les membres du Parlement (Nitijela) pour une durée de quatre ans. Il nomme son propre cabinet parmi les membres
du Parlement. Le Parlement est unicaméral. Il est composé de 33 membres élus au suffrage universel pour une durée de quatre ans. Il
existe également un Conseil des chefs de douze membres qui statue sur tout ce qui concerne la coutume. Le pouvoir judiciaire est
partagé entre une Haute cour et une Cour suprême.
Vie politique
Il n’existe pas de parti politique constitué aux îles Marshall, mais des mouvements, ou des factions, relevant le plus souvent d’intérêts
familiaux. Le Président actuel se nomme Litokwa Tomeing. Il a été élu en janvier 2008. C’est un chef traditionnel.
Les défis à relever
Les îles Marshall affichent des indicateurs sociaux médiocres, notamment sur les îles les plus éloignées
Les maladies infectieuses et les maladies liées au mode de vie ont atteint des proportions quasi épidémiques, les taux de mortalité des
enfants et des enfants en bas âge sont alarmants tandis que les frais de fonctionnement de base de l’État sont presque entièrement
tributaires de l’aide étrangère. Le développement se heurte également à la petite superficie et à l’isolement des Marshall, aux
difficultés d’accès et de communication et à sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles et au changement climatique
DOSSIER
Les îles Marshall, au service de la défense des États-Unis
Les îles Marshall occupent une position stratégique, de par leur éloignement au milieu de l’océan Pacifique. Elles son t
un maillon important du dispositif de défense des Etats-Unis.
Les Marshall et les essais nucléaires américains
Durant la période du 30 juin 1946 au 18 août 1958, les États-Unis
procédèrent à 67 essais nucléaires atmosphériques dans les îles Marshall (43
sur l’atoll d’Enewetak et 23 sur celui de Bikini). Les premiers essais se firent à
Bikini sur des navires de guerre déclassés. La première bombe à hydrogène
américaine a été larguée sur Bikini en mars 1954 (opération Bravo) et a
pulv érisé un des îlots de l’ato ll, projetant des retombées radioactives jusqu’à
Rongelap et Allinginae. Il est à noter que sur le millier d’essais nucléaires
atmosphériques, de surface, sous-marins ou souterrains entrepris par les USA
entre 1945 et 1988, 80% des essais atmosphériques ont eu lieu dans les îles
Marshall (ci-contre, première explosion à l’hydrogène sur Enewetok, 1952).
Du fait que certains essais aient été effectués contre l’avis des météorologues à cause de vents soufflant vers des zones
habitées, ce sont non seulement les atolls de Bikini et d’Enewetak mais aussi les atolls voisins Rongelap, Rongerik et
Allinginae qui ont été contaminés. Les populations des atolls de Bikini et d’Enewetak ont finalement été déplacées. 167
habitants de Bikini furent transférés sur l’atoll de Rongerik (ceux d’Enewetak furent conduits sur l’atoll d’Ujelang).
Comme ils mouraient de faim sur Rongerik, du fait d’une alimentation non adaptée, les Américains les envoyèrent deux
ans plus tard sur Kwajalein, puis sur Kili. En 1970, il leur a été affirmé qu’ils pouvaient sans risque retourner sur Bikini.
Les 150 personnes qui sont revenues ont retrouvé l’atoll entièrement ravagé par les explosions nucléaires et sans aucune
végétation. Ils y sont néanmoins restés et en huit années furent si fortement contaminés par le césium radioactif présent
dans leur alimentation qu’ils durent être de nouveau évacués de l’atoll. L’atoll a dû être décontaminé, sans pouvoir
préjuger quelles seraient les conséquences en cas d’utilisation des végétaux po ur l’alimentation. La présence humaine est
donc possible à condition de ne pas manger les fruits et légumes pouvant pousser sur l’île, car si le sol renferme encore
des traces de césium 137, l’air, l’eau et les poissons ne sont plus contaminés. Ceci explique pourquoi, en 1996, l’atoll de
Bikini a pu sans danger être ouvert au tourisme… Au terme de la section 177 du Compact of Free Association, les
États-Unis reconnaissent leur responsab ilité dans les dommages occasionnés aux habitants des Marshall et s’engagent, si
les poursuites judiciaires sont abandonnées, à verser 150 millions de d ollars pour servir de base à un fonds d’aide censé
générer 270 millions de dollars en 15 ans (la durée du Compact) ce qui permettrait de reverser deux millions de dollars
par an jusqu’en 2001 pour les frais médicaux et d’indemniser les habitants de Bikini, Enewetak, Rongelap et Utrik. Cette
même section 177 prévoyait la création d’un tribunal chargé de juger le bien-fondé des plaintes et d’attribuer les
in demnisations. Ce tribunal a commencé à siéger en 1988. En 1991, un programme d ’indemnisation commence à être
mis en place. Le Tribunal a estimé devoir payer 100 millions de dollars d’indemnisation jusqu’en 2001, mais le budget
prévu qui n’est que de 45 millions de dollars est resté inchangé et le tribunal a donc limité les paiements immédiats à
25% des sommes estimées.
Kwajalein
Kwajalein est un atoll d’une superficie de 16 km² comportant 97 îlots
entourant un des plus grands lagons du monde (2 200 km²). Une partie de
l’atoll est louée par l’armée étasunienne. Elle est occupée par une base
militaire qui effectue des lancements ou des interceptions de missiles
balistiques dans le cadre du projet « Guerre des étoiles ». Il s’agissait hier de
se protéger conte l’URSS et aujourd ’hui contre les « États-voyous » (Corée
du Nord, Irak, Iran…). Les 2 600 habitants de l’atoll sont essentiellement
des civils et militaires américains employé par la base. Kwajalein n’a jamais
servi de site nucléaire, mais a pu être utilisé comme base arrière. Par contre,
il accueille des radars et divers équipements de communication pour assurer
la surveillance satellite et effectuer des tests d’interception de missiles. Les
infrastructures existantes ont récemment attiré la société SpaceX qui doit
effectuer des lancements commerciaux de sa fusée Falcon 1depuis l’île
Omelek.
++++
NAURU
Type de gouvernement : République
Tableau de bord (Source : gouvernement de Nauru)
Population : 9 700 hab. (2009)
Superficie : 21 km²
Densité : 465 hab. / km²
Capitale : Yaren
Monnaie : dollar australian
PIB / hab. : 2 807 dollars US
Taux de croissance (2007) : 2 %
IDH : ?
Aperçu géographique
Nauru située près de l’équateur, à mi-distance entre l’Australie et
Hawaii ? C’est un atoll surélevé de 21 km² de superficie et
culminant à 71 mètres d’altitude. L’île est formée d’un plateau
central entouré d’une étroite plaine côtière. Le plateau est
constitué de tourelles calcaires entre lesquelles se logeait du
minerai de phosphate considéré comme le plus pur du monde et
qui a été exploité durant tout le XXe siècle. Le gisement est
aujourd’hui quasiment épuisé. La plaine côtière, d’une largeur de
100 à 300 mètres, fait le tour de l’île. Elle permet un peu
d’agriculture vivrière et concentre les habitants et les activités.
Par contre, elle ne permet pas l’installation d’un port en eau
profonde et les marchandises sont débarquées au moyen de
petites barges. De par sa positio n tout près de l’équateur.
Nauru est l’État le plus petit du monde.
Situation économique
Nauru a vécu sur le phosphate depuis 1907. Cette ressource a d’abord été exploitée au bénéfice des nations
colonisatrices (Allemagne, Angleterre, Japon, Australie…), puis au profit de l’État indépendant depuis 1968. Cette
exploitation a permis aux Nauruans d’accéder à un très haut niveau de vie jusqu’au milieu des années 1990. Mais
l’épuisement des réserves (programmé depuis longtemps), une mauvaise gestion financière et la dégradation de la santé
publique, du fait d’une très mauvaise hygiène de vie, ont entraîné la paupérisation de la population restée au pays et une
faillite générale de l’État. Beaucoup de Nauruans vivent en Australie, alors que sur place on compte 40% d’étrangers
autres Micronésiens, Chinois, Européens).
Aujourd’hui Nauru s’efforce de relancer l’exploitation de gisements secondaires de phosphate, dont la capacité est
estimée à une vingtaine d’années. Cette exploitation vient en appoint des redevances de pêche payées par les armateurs
taïwanais, coréens et japonais, principale source de revenu de l’Etat insulaire (environ 6 M USD par an), ainsi que de
divers expédients et de l’aide internationale (voir plus loin). Doté de ressources agricoles limitées, Nauru importe 90 %
des biens alimentaires consommés dans l’île.
Vers l’indépendance
Occupée par les Japonais pend ant la Seconde Guerre mondiale, Nauru repasse sous
administration australienne en 1947 (sous la forme d’un mandat de l’ONU). Mais les Nauruans,
derrière le père de l’indépendance du pays, Hammer DeRoburt (voir photo ci-contre), prennent
conscience du pillage de leurs ressources en phosphate et revendiquen t plus d’autono mie et une
meilleure répartition des bénéfices, dont pourrait mieux profiter la société nauruane. Un Conseil
de gouvernement local est institué fin 1951, avec à sa tête Hammer DeRoburt. En 1965, Nauru
accède à l’autonomie avec la création d’un Conseil législatif et exécutif. L’indépendance est
proclamée en 1968 au terme d’une période de transition durant laquelle les organismes
économiques et politiques sont peu à peu transférés aux Nauruans.
Institutions et vie politique
Institutions
Nauru est une république dont le Président assume les fonctions de chef d’Etat et de chef de
gouvernement. Le Président de la République est élu pour un mandat de 3 ans par le Parlement. Le
pouvoir législatif est représenté par un Parlement monocaméral de 18 membres, représentant les 14
districts de l’île de Nauru.
Vie politique
Au cours de ces dernières années, cette crise économique a débouché sur des incertitudes politiques
majeures, avec des changements successifs de gouvernement et de président. Deux votes de défiance
sont intervenus au cours des six derniers mois.
Le Président de la République est M. Marcus Stephen. Il a succédé le 19 décembre 2007 à M. Ludwig
Scotty, renversé par une motion de censure parlementaire. M. Marcus Stephen s’est vu confirmé
comme Président suite aux élections législatives du 26 avril 2008.
Les défis à relever
Les expédients
Lorsque les gisements de phosphate s’épuisent, il s’avère que les investissements immobiliers se révèlent infructueux et que les
caisses de l’État ont pratiquement été vidées par le détournement de fond et la corruption. Confrontée à la crise, le pays voit les
présidents se succéder, tentant de remplir les caisses de l’État tandis que les saisies se multiplient. Dès 1989, Nauru avait porté plainte
devant la Cour internationale de justice contre l’Australie, réclamant compensation pour la surexploitation du phosphate. L’Australie,
le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ont accepté de verser de fortes indemnités qui n’ont pas suffi pour autant à éviter la crise.
Les dirigeants ont alors fait le choix du blanchiment d’argent, de la vente de passeports, de l’accueil de réfugiés demandant l’asile en
Australie et jugés indésirables dans ce pays et vraisemblablement du monnayage des votes aux Nations unies à partir du moment où
Nauru y adhère en 1999 et à la Commission baleinière internationale. Depuis 2004, une nouvelle majorité déclare cesser les activités
qui font de Nauru un paradis fiscal et lancer des plans de restructuration de l’économie.
Les aides
Le Forum des Iles du Pacifique a lancé en juillet 2005 un plan de secours au bénéfice de Nauru, le PRAN (Pacific Regional
Assistance to Nauru). Ce programme apporte une assistance technique sectorielle (notamment pour la justice, l’aménagement du
territoire, les relations extérieures).
En ce qui concerne les activités financières de Nauru, le pays a été retiré en décembre 2003 de la liste des paradis fiscaux jugés non
coopératifs par l’OCDE, après s’être doté d’un arsenal législatif destiné à renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent. Le Groupe
d’Action Financière (GAFI) a suspendu en octobre 2004 les contre-mesures qu’il appliquait à Nauru, puis retiré Nauru de sa liste
noire en octobre 2005, suite à la fermeture de son centre financier offshore.
L’Australie, ancienne puissance de tutelle, demeure le principal partenaire de Nauru. L’aide australienne s’élève à 14,6 M euros pour
2008-09. Canberra entretient par ailleurs certains équipements collectifs (eau, électricité) et assure une importante assistance
technique (notamment dans les domaines des finances, de la police, de l’éducation). L’Australie finance aussi un fonds de
compensation doté de 25 millions d’euros sur 20 ans (1993-2013) pour les conséquences environnementales liées à l’exploitation du
phosphate sur l’île par des compagnies australiennes pendant la période du mandat.
Canberra maintenait depuis 2001 à Nauru un centre de rétention « extraterritorial » pour immigrants clandestins interpellés par les
autorités australiennes dans le cadre de la politique de dissuasion migratoire (« solution Pacifique ») engagée par le Premier Ministre
John Howard. La fermeture du centre a été annoncée par le nouveau Premier ministre australien, M. Kevin Rudd, dès son arrivée au
pouvoir en novembre 2007.
Nauru entretient des relations diplomatiques avec Taïwan. Entre 2002 et 2005, à l’initiative de l’ancien président Harris, Nauru
s’était détourné de Taïwan au profit d’un rapprochement avec la Chine Populaire.
Les relations avec l’Union Européenne se sont renforcées depuis l’admission en 2000 de Nauru dans la catégorie des pays ACP.
L’enveloppe de programmation, au titre du 10ème Fonds Européen de Développement (2008-2013), se monte à 2,9M euros, dont 85
% sont consacrés à des projets dans les domaines des énergies renouvelables.
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PALAOS
Type de gouvernement : République
Tableau de bord
Population : 20 000 hab. (2009)
Superficie : 444 km²
Densité : 46 hab. / km²
Capitale : Melekeok
Monnaie : dollar US
PIB / hab. : 8 400 dollars US
Taux de croissance (2007) : 5 %
IDH : 0,864
Aperçu géographique
La République des Palaos fait partie des îles Carolines. Elle se subdivise en 16 États, dont 10 se partagent l’île
principale de Babeldaob où se trouve également la nouvelle capitale, Melekok. Babeldaob est reliée par un pont
à l’île de Koror sur laquelle se trouve l’an cienne capitale et plus grande ville du pays, Koror. L’ensemble de
l’archipel est composé de plus de 300 îles, la plupart inhabitées, se présentant sous forme de pitons rocheux plus
ou moins allongés qui offrent des sites de plongée sous-marine remarquables. Au-delà, se trouvent les îles
Kayangel, au nord, et Peleliu et Angaur, au sud. D’autres îles sont plus éloignées encore (Sonsorol, Merir…).
Situation économique
Les quelques 20.000 habitants de l’archipel jouissent d’un revenu par habitant relativement élevé par rapport à celui d’autres États
insulaires du Pacifique. L’économie des Palaos repose essentiellement sur la pêche (accords avec le Japon, Taïwan et les Philippines),
la conchyliculture, l’agriculture de subsistance et le tourisme. Ce dernier secteur bénéficie aujourd’hui d’excellentes perspectives
d’avenir (93 000 visiteurs en 2007). Une situation qui s’explique par des facteurs comme l’expansion du trafic aérien dans le Pacifique
et la prospérité croissante des pays de l’Asie de l’Est.
L’archipel doit pourtant faire face à plusieurs défis de développement, communs aux petits États insulaires de la région : une faible
superficie et un petit nombre d’habitants ; un isolement encore aggravé par les infrastructures de communication pratiquement
inexistantes ; les maladies liées au mode de vie, comme l’obésité et les maladies cardiovasculaires, ainsi que la vulnérabilité aux
catastrophes naturelles.
Vers l’indépendance
Les Palaos ont fait partie jusqu’en 19 78 des « Territoires sous tutelle des îles du Pacifique » (TTIP), confiés aux États-
Unis le 15 septembre 1944 par un mandat des Nations unies. En 1978 et en 1979, par voie de référendum, quatre des six
districts formant les TTIP forment un État fédéral qui devient les EFM (États Fédérés de Micronésie), alors que les îles
Marshall et les Palaos choisissent une évolution séparée vers l’indépendance. Une première constitution est élaborée dès
1981 et un traité de libre association est signé avec les États-Unis en 1982. Les Palaos accèdent à l’indépendance en
1994 et sont admises aux Nations unies à la fin de la même année. Les États-Unis continuent à assurer leur défense et
leur sécurité.
Institutions et vie politique
Le parlement national de la République des Palaos est dénommé
Olbiil Era Kelulau (OEK) ce qui signifie la « Maison des décisions
murmurées ». Ce parlement consiste en deux chambres qui siègent
pendant quatre ans. La chambre des délégués comporte seize
membres, un pour chaque État des Palaos tandis que le Sénat est
composé de neuf sénateurs qui sont élus en fonction de la
population de chaque État.
Le pouvoir exécutif des Palaos consiste en un Président, un vice-
président et un Conseil des chefs. Le vice-président détient
également un portefeuille ministériel.
Le Conseil des chefs est composé de 16 chefs coutumiers,
représentant chacun des 16 États. Il conseille le président au sujet
du droit coutumier en relation avec la constitution et les lois.
Le pouvoir judiciaire est aux mains d’une Cour suprême qui a sous
sa juridiction la cour nationale.
Les défis à relever
Point névralgique de la biodiversité selon la Convention sur la biodiversité, Palau jouit d’un écosystème unique. Mais en ce qui
concerne la préservation de l’environnement, les préoccupations sont nombreuses : pêche illégale à la dynamite, installations
inappropriés pour l’élimination des déchets solides à Koror, extraction de sable corallien dans le lagon de Palau. En outre, le
réchauffement climatique entraîne l’élévation du niveau des mers. Il s’agit d’une menace environnementale majeure
En 2005, le Président de Palau a pris la direction d’une initiative environnementale régionale baptisée « le Défi de la Micronésie ».
Cette initiative vise à placer sous protection environnementale 30 % des eaux côtières et 20 % des forêts d’ici à 2020. Les États
fédérés de Micronésie, les îles Marshall, Guam et les Mariannes du Nord se sont également joints à ce défi
Au titre du 10è me Fonds européen de développement (FED), l’UE et Palau ont signé en octobre 2007 un nouveau Document de
stratégie pays pour la période 2008–2013. L’aide bénéficiera d’un budget de € 2,9 M.
Le partenariat de l’UE avec les Palaos s’est concentré depuis le début sur la couverture des besoins énergétiques de base de la
population. Au titre du 10è me FED, la stratégie continuera à donner la priorité au secteur de l’eau et de l’énergie et en particulier aux
énergies renouvelables. La production d’énergie renouvelable permettra en effet de diversifier les ressources économiques,
d’accroître la sécurité de l’approvisionnement énergétique et de renforcer la balance des paiements.
Une Facilité de coopération technique sera par ailleurs créée en vue de financer l’assistance technique locale ou régionale
nécessaire.
++++
PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE
Type de gouvernement :
Monarchie parlementaire (reconnaît la reine d’Angleterre comme chef de l’État)
Vue aérienne du bassin du Strickland (photo Lorenzo Brutti)
Tableau de bord
Population : 6 600 000 hab. (2009)
Superficie : 462 000 km²
Densité : 14 hab. / km²
Capitale : Port-Moresby
Monnaie : kina
PIB / hab. : 991 dollars US
Taux de croissance (2007) : 3 %
IDH : ?
Aperçu géographique
La Papouasie-Nouvelle-Guinée occupe une situation à
part dans l’espace océanien. Sa superficie, proche de celle
de la France, la sort en partie de la dynamique îlienne.
En fait, il faut distinguer la partie « continentale » du
pays, qui occupe la moitié est de la grande île de
Nouvelle-Guinée et où se trouvent les principaux foyers
de population (Port-Moresby, la capitale, Lae) et les îles
proprement dites dont les plus importantes sont la
Nouvelle Bretagne (avec la ville de Rabaul), la Nouvelle
Irlande et Bougainville…
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays montagneux,
souvent difficile d’accès du fait de la présence de la forêt
équatoriale. Le plus haut sommet, le mont Wilhelm,
culmine à 4 500 m. Il existe de nombreux volcans actifs
et le pays est régulièrement secoué par des tremblements
de terre.
Le sous-sol enfin est riche en minerais (or et cuivre
surtout), ainsi qu’en hydrocarbures.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est divisée en quatre
régions et vingt provinces.
Situation économique
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est très riche en ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, forêts), mais leur
exploitation se heurte à de nombreuses difficultés : financement, accessibilité, maîtrise foncière, insécurité,
corruption… De fait, l’agriculture demeure le principal moyen de subsistance pour 85 % de la population, qui vit en
marge de l’économie moderne. Ainsi, sur les marchés des villes des Highland s, on pratique encore le troc. Les
principaux gisements miniers (cuivre, or) et d’hydrocarbures sont exploités par des sociétés étrangères (australiennes en
général). Ils contribuent à 70 % des recettes à l’exportation, mais c’est insuffisant pour assurer un niveau de vie décent
au pays, qui demeure un des plus pauvres du monde.
L’Australie est, de loin, le premier investisseur en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ses capitaux sont majoritairement présents dans les mines et l’énergie,
à hauteur de 90%. Les trois quarts des exportations sont composés d’or, de cuivre et de pétrole, le reste provenant de l’agriculture (huiles de palme et
coprah, café), la sylviculture (bois) et la pêche. Le Japon est désormais le deuxième partenaire commercial du pays, tandis que la Chine s’impose
comme le troisième importateur. Mais la dépendance vis-à-vis des exportations de biens primaires explique en partie l’instabilité de la croissance
économique, et sa faiblesse de long terme. Bien que la Papouasie-Nouvelle-Guinée dispose des troisièmes réserves aurifères de la planète, ses
indicateurs sociaux sont parmi les plus bas
Aperçu historique
Durant l’époque coloniale, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a fait l’objet de nombreuses tractations entre l’Angleterre et l’Allemagne.
En 1920, c’est l’Australie qui récupère le mandat sur le pays jusqu’à l’invasion japonaise de 1941. L’archipel a été le lieu de violents
combats lors de la contre-offensive alliée
Vers l’indépendance
Le Papua and New Guinea Act de 1949 replace le territoire de la Papouasie-Nouvelle-
Guinée sous la protectio n de l’Australie. Un Co nseil législatif est constitué en 1951. Il est
remplacé en 1963 par une Assemblée parlementaire et en 1972 le pays prend son nom
actuel (il n’est plus question de territoire). Il a son propre gouvernement et son premier
Premier ministre est Michael Somare, qui milite pour l’indépendance. La Papouasie-
Nouvelle-Guinée accède à l’autonomie (self government) en décembre 1973 et son
indépendance est proclamée le 16 septembre 1975.
Institutions
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est une monarchie parlementaire qui reconnaît la reine d’Angleterre comme chef de l’État. Le
pouvoir législatif est détenu par un Parlement monocaméral de 109 représentants (89 élus et le gouverneur de chacune des 20
provinces), élus pour 5 ans. La Constitution prévoit un « délai de grâce » de 18 mois pendant lesquels le gouvernement ne peut être
renversé.
Les dernières élections générales, tenues en 2007, ont reconduit Sir Michael Somare, 72 ans, au poste de Premier ministre. Son
gouvernement rassemble une coalition de 13 formations politiques, dont la principale est l’Alliance nationale, dirigée par M. Somare.
Vie politique
Après l’indépendance, les gouvernements se succèdent. Il règne une grande instabilité politique. Il y a trop de partis, qui sont obligés
de construire des coalitions qui ne tiennent jamais bien longtemps. Michael Somare est remplacé par Julius Chan en 1980, mais
revient en 1982 pour perdre à nouveau le pouvoir en 1985. Il est remplacé par Paias Wingti, qui perd les élections de 1988 au profit
de Rabbie Namaliu (dont il devient le ministre des affaires étrangères). Somare revient au pouvoir en 2002. Il est l’actuel Premier
ministre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée connaît beaucoup de difficultés depuis l’indépendance. La plus grave concerne l’île de Bougainville,
qui fut en rébellion de 1989 à 1997. L’insécurité est générale à Port Moresby et dans une grande partie du pays (voir dossier)
Les défis à relever
L’expérience de développement national fut de si courte durée en Papouasie-Nouvelle-Guinée que l’économie paraît être passée
directement de la colonisation au néolibéralisme. La priorité absolue de l’État demeura la « sécurisation » de l’environnement des
investissements étrangers : tentatives réitérées de réforme du régime foncier, assurance de non expropriation, liberté des transferts de
profits, privilèges fiscaux, suppression de droits de douane, infrastructures d’appui…
Face aux déséquilibres internes (finances publiques) et externes (balance des paiements
et dette), le gouvernement engagea en 1989 un premier plan d’ajustement structurel,
qu’il durcit en 1995, puis en 1999. Comme ailleurs, les réformes mises en œuvre
consistèrent à réduire les dépenses publiques, geler les salaires, libéraliser les prix,
privatiser les entreprises nationales, dévaluer la monnaie (kina), démanteler les barrières
douanières, rendre attractif le territoire économique national pour les investisseurs
étrangers. Mais c’est surtout le volet foncier de ces programmes, poussé en avant par le
FMI et recommandant l’élaboration d’un cadre législatif relatif à l’enregistrement et à la
division des terres, qui a suscité, depuis l’introduction du néolibéralisme, le
mécontentement populaire le plus vif.
La plupart des habitants sont toujours organisés en sociétés de subsistance traditionnelles, et, en termes de développement, le pays est
confronté à une série de difficultés liées à la pauvreté. Les principaux défis concernent le développement rural, qui doit permettre de
réduire l’écart entre les villes et les zones rurales, et la gestion durable des ressources naturelles. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est
en effet menacée par la surexploitation de ses riches ressources naturelles, qui risque d’endommager l’environnement de manière
irréversible. L’agriculture forestière et le secteur de la pêche sont ici en première ligne.
Le nouveau programme réalise un équilibre entre la nécessité d’améliorer les services et la création de nouveaux revenus. L’accent
mis sur le développement économique rural vise à accroître les moyens d’existence dans ces régions. Les activités prévues incluent le
soutien aux plans de développement de district, des investissements (notamment dans les infrastructures et les communications) ainsi
que la promotion d’activités génératrices de revenus. Le soutien au développement des ressources humaines se concentre quant à lui
sur l’amélioration des services éducatifs de base dans les régions reculées, en mettant l’accent sur la formation des enseignants, la
formation professionnelle et le soutien à une meilleure gestion du système éducatif. L’Union européenne s’est également engagée à
aider ce pays à gérer ses ressources naturelles de manière responsable.
Les difficultés de la construction d’une nation
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un des pays les plus hétérogènes de la planète. C’est une construction coloniale qui n’a pas de
véritable réalité politique ou ethnique. Il existe des centaines de peuples différents, d’origine papoue, austronésienne, chinoise,
polynésienne, micronésienne… Par ailleurs, ces peuples parlent 820 langues différentes (12 % du nombre de langues dans le
monde !). L’hétérogénéité est totale. Si la langue officielle véhiculaire est l’anglais, elle est maîtrisée par très peu d’habitants. Il
existe deux autrs langues officielles : le Tok Pisin ou pidgin néo-guinéen et le Hiri Motu. En fait, aucune langue n’est pratiquée par
l’ensemble de la population. L’unité de la Papouasie-Nouvelle-Guinée n’est pas pour demain…
DOSSIER : L’insécurité en Papouasie-Nouvelle-Guinée
Un contexte social difficile
L’espérance de vie est inférieure à 60 ans, le tau x de mortalité infantile frôle les 80‰, on compte 7 médecins à peine
pour 1000 habitants. En dépit de carences nutritionnelles parfois graves, les cas de malnutrition y son t pourtant
relativement rares. L’une des raisons pourrait être l’accès de la population aux terres communautaires et le
fonctionnement d’un système de solidarité fondé sur la redistribution du produit de cultures collectives d e subsistance
(wantok ), qui amortit les effets dévastateurs de la crise et empêche la déchéance sociale. Ces réseaux de soutien
traditionnels sont toutefois moins étroits en zones urbaines, où les liens sociaux ont tendance à se d istendre. La pauvreté
a ainsi augmenté en ville : près de 70% de la population y v ivraient sous le seuil de pauvreté.
Le problème de Bougainville
Membres de l’Armée révolutionnaire de Bougainville (BRA), 1990. Le canon
a est japonais et date de la Seconde Guerre mondiale. Il a été reconditionné
dans les ateliers de la mine de Panguna. C’est avec ce canon que les
révolutionnaires ont abattu en 1994 un hélicoptère des forces
gouvernementales (PNGDF). Les BRA sont la principale force séparatiste de
Bougainville. Ils ont déclaré la sécession d’avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée
en 1990. Ils s’opposent à l’armée papoue, mais aussi à d’autres habitants de
Bougainville qui ont formé une force contre-révolutionnaire, les Bougainville
Resistance Force, ou BRF. Il s’en est suivi une guerre civile qui a nécessité
l’intervention d’une force de maintien de la paix australienne en 1994. Des
accords de paix ont pu finalement être signés entre le gouvernement et les
sécessionnistes en 1998 et en 2001. L’île est aujourd’hui placée sous le
contrôle de l’ONU dans l’attente d’un éventuel référendum sur l’indépendance.
Source : Australian War Museum
L’insécurité est partout
La capitale, Port Moresby, ainsi que deux villes (Mount Hagen et Lae) connaissent l’insécurité (agressions à main armée, vols,
cambriolages). Les grandes îles du Nord (Nouvelle-Bretagne et Nouvelle-Irlande) sont plus sûres, mais des vols peuvent se produire.
La violence est présente dans les bidonvilles.
Recommandations importantes :
Eviter de se promener seul, à pied en ville après 18h00 (nuit tombée), notamment pour une femme.
La nuit (18h00 - 6h00) préférez circuler en convoi sur les routes de la capitale, portières verrouillées.
Ne pas utiliser les transports en commun, ni les taxis après 16 heures (les grands hôtels ont des bus pour l’aéroport).
Ne pas circ uler dans les faubourgs des villes, ni dans les collines environnantes.
Ne pas suivre quelqu’un qui se propose comme guide s’il n’est pas connu de vous.
En arrivant à Port Moresby, prendre contact avec l’ambassade.
Eviter les ra ssemblements de foule.
L’Australie intervient pour rétablir l’ordre en Papouasie Nouvelle-Guinée
L’Australie se lance dans une nouvelle intervention dans le Pacifique pour ramener l’ordre en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un des endroits les plus
dangereux du monde. Un total de 230 policiers et d’une soixantaine de fonctionnaires sont attendus au cours des trois prochains mois pour lutter
contre la criminalité, la corruption et la mauvaise gouvernance. L’opération qui doit durer cinq ans s’inscrit dans la politique interventionniste du
Premier ministre conservateur John Howard qui veut sortir un certain nombre de pays de la région d’une situation de crise favorisant le crime
organisé et le terrorisme. Après le Timor oriental et, l’an dernier, le déploiement de plus de 2.000 hommes aux îles Salomon en proie à la guerre
civile, c’est maintenant le tour de la Papouasie, avec le soutien des autorités locales. Mais des responsables australiens reconnaissent que la tâche
sera plus difficile dans cette ancienne colonie de Canberra de plus de cinq millions d’habitants.
"C’est très diffèrent de la mission aux Salomon et il faudra beaucoup plus de temps pour obtenir des résultats", déclare un diplomate australien
participant à l’opération. Les problèmes vont de la répression de puissants gangs qui font régner la terreur à Port Moresby et dans d’autres villes,
aux affrontements tribaux sur les hauts plateaux, en passant par le séparatisme sur l’île de Bougainville. La Papouasie est riche en ressources
naturelles, mais l’essentiel de sa richesse est perdue dans les méandres d’un gouvernement qui ne fonctionne pas et est miné par des rivalités de
tribus et factions. Les dépenses de santé y sont inférieures à 30 dollars par an et par habitant, contre 191 dollars au Botswana, selon la Banque
mondiale. La durée de vie moyenne ne dépasse pas 56 ans."Le délabrement des services publics est difficile à imaginer. Vous avez des postes de
police sans meubles, sans téléphone, sans voiture ni essence, sans rien pour faire quoi que ce soit", déclare Hugh White,
Résultat, la Papouasie "est l’un des pays les plus dangereux du monde", selon l’Economist Intelligence Unit. Autre conséquence, le sida est en train
d’y prendre une proportion catastrophique. Un habitant sur 100 est séropositif et le nombre s’accroît de 20% par an, soit 150 nouveaux cas par
mois. Selon le directeur régional de l’OMS, "la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’achemine vers le niveau d’épidémie de VIH/sida que nous connaissons
aujourd’hui en Afrique sub-saharienne".
Dans ce contexte, les dirigeants du pays ont répondu favorablement à l’initiative australienne, d’autant que l’économie donne des signes de
redémarrage après trois ans de récession.
++++
SALOMON (Îles)
Type de gouvernement : Monarchie parlementaire (reconnaît
la reine d’Angleterre comme chef de l’État)
Tableau de bord
Population : 535 000 hab. (2009)
Superficie : 28 500 km²
Densité : 19 hab. / km²
Capitale : Honiara
Monnaie : dollar salomonais
PIB / hab. : 753 dollars US
Taux de croissance (2007) : 10 %
IDH : ?
Aperçu géographique
Les îles Salomon sont un archipel de 29 000 km² situé à l’est
de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cet archipel se découpe
en 9 provinces, chacune constituée de plusieurs îles. Il
s’étend sur 1 500 km du nord au sud. À l’extrême nord, l’île
de Bougainville fait géographiquement partie de l’archipel
des îles Salomon, mais appartient à la Papouasie-Nouvelle-
Guinée. La capitale des Salomon est Honiara, située sur l’île
de Guadalcanal.
Les neuf provinces : 1- Centrale – 2- Choiseul – 3- Guadalcanal – 4- Isabel –
5- Makira-Ulawa – 6- Malaita – 7- Renell et Bellona – 8- Temotu – 9-
Occidentale (la capitale, Honiara, située sur l’île de Guadalcanal, est gouvernée
séparément)
Situation économique
Les Îles Salomon sont le pays le plus pauvre de la région Pacifique et présentent des indicateurs de développement
humain de faible niveau. L’essentiel de l’économie repose sur l’agriculture de subsistance, sur la pêche et sur
l’exploitation de la forêt. L’agriculture fournit quelques produits à l’exportation comme le coprah, le cacao et l’huile de
palme. Dans le domaine de la pêche, une conserverie japonaise en joint venture a fermé ses portes en 2000 à cause des
conflits ethniques et donc de l’in sécurité. Elle a ré-ouvert depuis, sous capitaux locaux et exporte du thon en boîte vers
les autres pays mélanésiens. On signalera au passage que Honiara est le siège de l’Agence des Pêches du Forum. La
forêt quant à elle est dangereusement surexploitée par des firmes étrangères au pays. Depuis 1998, une firme
australienne, la Ross Mining of Australia, commence à extraire de l’or sur Guadalcanal. D’autres gisements (or, zinc,
nickel, chrome) existent également. Un faible tourisme vient compléter les maigres recettes du pays.
Le pays a beaucoup souffert de la guerre civile et doit aujourd’hui plus qu’hier s’en remettre à l’aide internationale
(Australie, Nouvelle-Zélande, Union européenne, Japon, Taiwan…), même s’il semble aujourd’hui en nette reprise
économique (10% de croissance en 2007). Il est aussi très vulnérable aux catastrophes naturelles (cyclones,
tremblements de terre, volcanisme…).
Vers l’indépendance
À la fin de la guerre, l’archipel est ravagé par les combats. Les plantations sont détruites et aucune indemnité de guerre
n’est versée pour la reconstruction . Par contre, durant le conflit, l’économie du dollar a gagné le pays. Les Salomonais
ont vu des GI noirs sembler avoir les mêmes droits que les blancs. Des idées anti-coloniales commencent à se
développer autour d’un mouvement de contestation : le Maasina Ruru (transformé par l’occupant en Marching Rule).
Mais les leaders du mouvement sont arrêtés en 1948 et le calme revient.
Dans les années 1950, les Anglais créent des Conseils locaux, puis un Conseil législatif et exécutif à l’éch elle du pays.
Les 15 membres du Conseil législatif et exécutif sont d’abord nommés par le Haut-Commissaire, puis progressivement
élus par les membres des conseils locaux. La première élection nationale a lieu en 1964 (siège d’Honiara). En 1967, 14
des 15 sièges sont pourvus par des élections. Des élections ont lieu à nouveau en 1970, avec l’introduction d’une
nouvelle constitution qui remplace le Conseil exécutif et législatif par un Conseil de gouvernement, ayant plus de
prérogatives et permettant aux Salomonais de mieux participer à la vie locale aux côtés de l’administration coloniale.
Une nouvelle constitution est votée en 1974 pour accroître encore les pouvoirs locaux et arriver à un statut proche de
celui de Westminster avec un gouvernement conduit par un Chief Minister, une sorte de Premier ministre. Le premier
Premier ministre a été Solomon Mamaloni.
À ce moment, l’Angleterre n’envisage pas d’accorder l’indépendance aux îles Salomon. Mais la crise économique
mondiale qui éclate alors, et l’indépendance de la Papouasie-Nouvelle-Guinée actée en 1975, vont précipiter les choses,
alors que les Salomonais eux-mêmes n’y songent pas, mis à part une frange de l’élite d’Honiara. En 1975, le protectorat
anglais des îles Salomon devient les îles Salomon. Le 2 janvier 1976, le pays accède au self-government et les Anglais
poussent alors à une indépendance précipitée qui est accordée le 7 juillet 1978.
Institutions et vie politique
Les institutions
Les Salomon sont une monarchie parlementaire qui reconnaît la reine d’Angleterre comme chef de l’État. La reine est
représentée par un gouverneur général choisi par le Parlement pour une durée de cinq ans. C’est le Premier ministre (qui
gouverne le pays. Il est élu par le Parlement et nomme son gouvernement. Le Parlement est unicaméral. Il est composé
de 50 membres élus pour 4 ans au suffrage universel (plus de 18 ans) dans des circonscriptions à siège unique. Il peut
être renversé par une motion de censure. Le gouverneur général nomme le président de la Cour suprême sur conseil du
Premier ministre et du leader de l’opposition. La plus haute instance judiciaire est le Con seil privé du Royaume-Uni.
La vie po litique
La vie politique au x îles Salo mon est extrêmement agitée. L’instabilité gouvernementale dure depuis l’indépendance du
pays. Les gouvernements se succèdent alors que la situation économique se dégrade et que la corruption et la violence
s’installent. En fait, il y a autant de tendances politiques qu’il y a d’îles et les alliances se font et se défont plus en
fonction des personnes que des idées ou des programmes. Ll’actuel Premier ministre est Derek Sikua, qui a remplacé
Manasseh Sogavare en 2007.
David Derek Sikua (né en 1959) est l’actuel Premier ministre des îles Salomon. Il fait son entrée au Parlement en avril 2006, en tant
que député de la circonscription de Guadalcanal Nord-Est. En mai, il devient ministre de l’Education et du Développement des
ressources Humaines au sein du gouvernement dirigé par Manasseh Sogavare. En novembre 2007, il rejoint l’opposition dans un
contexte de crise provoqué principalement par l’affaire Julian Moti et la dégradation des relations entre les îles Salomon et
l’Australie. Le 13 décembre, Sogavare est démis de ses fonctions de Premier ministre par une motion de censure demandée par Sikua
lui-même. Le 20 décembre, le Parlement élit Sikua pour le remplacer. Derek Sikua obtint 32 voix, contre 15 pour son adversaire
Patteson Oti et devient officiellement Premier ministre le jour même.
Les défis à relever
Les défis à relever sont nombreux pour les îles Salomon :
– lutter contre la pauvreté (le pays est le plus pauvre d’Océanie) ;
– maintenir l’unité nationale, ce qui est co mpliqué dans un archipel où chaque île a son histoire (comme au Vanuatu) et
n’adhère pas vraiment à la construction de la nation. Par ailleurs, le pays se caractérise par un éclatement linguistique
problématique. L’anglais, la langue officielle, n’est guère parlé correctement que par 1 à 2 % de la population, qui
s’exprime plus volontiers en pidgin (proche du bislama du Vanuatu). Mais même le pidgin, qui est la langue
véhiculaire, n’est parlé que par 60 % de la population. Il existe par ailleurs 74 autres langues aux Salomon.
– lutter contre la corruption ;
– veiller à protéger l’équilibre écologique, fortement menacé par la surexploitation forestière.
Les aides
Les îles Salomon bénéficient d’aides directes de l’Australie (120 millions d’euros), de la Nouvelle-Zélande (13 M€), du
Japon, de l’Union européenne et de Taiwan.
DOSSIER : La guerre civile aux îles Salomon
Une véritable guerre civile commence en 1999 après une longue période de tensions sur l’île de Guadalcanal, entre les
habitants de l’île et de nouveaux venus arrivés de l’île voisine de Malaita. Il se crée une « Armée révolutionnaire de
Guadalcanal » qui terrorise les Malaitais qui fuient vers la capitale Honiara et créent une Malaita Eagle Force (MEF).
Le 5 juin, le MEF s’empare du gouvernement par la force et oblige le Premier ministre (Bartholomew Ulufa’alu) à
démissionner. Le 30 juin, un nouveau Premier ministre est élu, Manasseh Sogavare, qui met en place une coalition
nationale. Mais le désordre règne à nouveau sur Honiara et Guadalcanal et provoque le gel de l’économie. En 2003, le
gouverneur général des Salomon lance une requête pour une aide internationale, requête soutenue par le vote unanime
du Parlement.
Le 6 juillet 2003, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, proposent d’envoyer une force
d’intervention commune de 300 policiers et de 2 000 soldats sur Honiara. Cette décision entraîne aussitôt une annonce
de cessez-le-feu de la part du chef de guerre, responsable du Front de Libération de Guadalcanal, Harold Keke. Malgré
ceci, la force internationale arrive sur Honiara en août. Elle a pour mission de rétablir l’ordre qui ne peut être assuré par
une police corrompue. Harold Keke est arrêté.
Si l’ordre est alors à peu près rétabli, la situation politique demeure instab le, d’autant que l’économie du pays est en
grosse difficulté.
La mission d’assistance régionale pour les îles Salomon
Avant l’arrivée de la mission régionale d’assistance pour les îles Salomon (Regional Assistance Mission to Solomon Islands, ou
RAMSI), le 23 juillet 2003, le fonctionnement de l’administration et des services était complètement grippé du fait des graves
problèmes économiques et sociaux et de la corruption de nombreux fonctionnaires (dont les fonctionnaires de police), des militants et
des politiciens. Toutefois, l’arrivée de la RAMSI a entraîné une prompte restauration de la loi et de l’ordre, une stabilisation des
finances publiques et une croissance économique redevenue positive.
L’intervention de la RAMSI fut demandée par le gouvernement lui-même. Cependant, alors que la RAMSI arrive en phase 2 du
redressement de l’économie, de la loi et de la justice, des politiciens au niveau de l’État et des régions, des homes d’affaires et des
militants, tous poursuivis pour fraude, corruption, activités criminelles font tout pour mettre la RAMSI dehors. De fait, à la suite des
conclusions du rapport d’un cabinet spécial, le Parlement a demandé en février 2005 à ce que la RAMSI s’en tienne au maintien de
l’ordre et ne s’ingère plus dans les affaires économiques, judiciaires ou relevant de la réforme du secteur public
La situation politique
La situation politique dans le pays est assez instable jusqu’à aujourd’hui. De nombreux ministres sont en prison. Certains ont été
reconnus coupables et condamnés. D’autres sont sous le coup d’enquêtes pour corruption et activités criminelles. De fait, un
mouvement anti-gouvernemental fomenté par les personnes inculpées tente de faire renverser le gouvernement. Si le gouvernement
était renversé, s’en serait fini de l’intervention de la RAMSI aux îles Salomon. Et cela signifierait que le pays retombe rait dans le
chaos.
Par ailleurs, on discute dans le pays d’une transformation de la Constitution, qui ferait évoluer le pays vers une structure fédérale.
Cette idée n’est pas nouvelle. Elle est apparue dès l’indépendance du pays. De nombreuses campagnes d’information et de
sensibilisation pour une structure fédérale sont organisées. Toutefois, l’île de Malaita, la plus peuplée, y est farouchement opposée et
menace de faire sécession si les Salomon adoptaient un statut d’État fédéral.
En haut à gauche : mai 2000. Un membre des MEF (Malaita Eagle Force) en patrouille dans les
environs d’Honiara, deux semaines avant le coup d’État du 5 juin 2000. L’homme porte un gilet sur
lequel on peut lire le slogan : « if, God before us who can be against us ».
Les tensions ethniques se sont amplifiées à la fin des années 1990. À cette époque, le Isatabu
Freedom Movement (IFM) réclama des droits coutumiers sur des terres de l’île de Guadalcanal
accaparées par des immigrés Malaitais. Ceux-ci, se sentant menacés, se regroupèrent dans une force
de défense, les MEF, qui peit le pouvoir par la force le 5 juin (voir plus haut).
Au centre et à droite : le 23 août 2003, spectacle au stade de foot-ball d’Honiara. Les soldats
australiens de la RAMSI, sous l’œil d’une foule solidaire, rassemblent les armes récupérées à la suite
d’un cessez-le-feu, afin de les détruuire.
Crédit photo : Australian War Memorial
++++
SAMOA
Type de gouvernement : Monarchie parlementaire (reconnaît
la reine d’Angleterre comme chef de l’État)
Tableau de bord
Population : 183 000 (2009)
Superficie : 2 935 km²
Densité : 62 hab. / km²
Capitale : Apia
Monnaie : tala
PIB / hab. : 1 380 dollars US
Taux de croissance (2007) : 3 %
IDH : ?
Aperçu géographique
Les Samoa (ex-Samoa occidentales) sont
composées de deux îles principales : Upolu,
où se trouve la capitale Apia, et Savai’i. Ces
îles volcaniques sont montagneuses (plus
haut sommet : le mont Silisili, sur Savai’i,
1858 m) mais leur intérieur est accessible et
pourrait être mis en valeur. Elles sont sujettes
à des passages cycloniques fréquents et
dévastateurs.
Situation économique
Samoa est classé parmi les PMA par l’ONU et reçoit à ce titre une aide internationale qui couvre 41 % de
son budget. Le pays est pauvre, n’a pas de ressources propres et vit avant tout de l’agriculture traditionnelle.
Quelques cultures spéculatives (coprah, cacao, banane, café) assurent l’essentiel des recettes à l’exportation.
Le tourisme, en expansion, compte pour 25 % du PNB (88 000 touristes en 2001) mais est bloqué par le
problème du transport aérien et des infrastructures d’hébergement, insuffisantes. Mais Samoa vit beaucoup
du transfert des salaires de ses émigrés de Nouvelle-Zélande (ou d’Australie, ou des États-Unis), qui
contribuent pour un tiers du PNB.
Vers l’indépendance
Le mouvement indépendantiste samoan prend ses racines sous l’administration allemande, avant 1914, avec
la naissance du mouvement Mau. Lorsque la Nouvelle-Zélande prend la colonie sous mandat, elle multiplie
les maladresses qui réactivent l’opposition samoane, l’assassinat d’un tama’aiga étant le pas décisif (voir
dossier).
Il ne faut pas oublier également que Samoa a été placé sous mandat de la SDN en 1919, mandat prolongé par
l’ONU en 1947. Ce n’est donc plus vraiment une colonie et l’évolution logique de son statut est l’accès à
l’indépendance. D’ailleurs, une commission d’enquête de l’ONU est menée en 1947. Dans ses conclusions,
elle propose le premier Samoan Amendment Act. Cet acte établit une gouvernance à trois sous la forme d’un
Conseil exécutif composé du haut commissaire néo-zélandais assisté des deux tama’aiga, Tupua Tamasese
Mea’ole et Malietoa Tanumafili II. Un conseil législatif (samoan) est chargé de voter les lois. En 1957, le
mouvement d’indépendance se faisant pressant, la Nouvelle-Zélande consent à une deuxième réforme qui
élargit les pouvoirs des Samoans et doit préparer à l’élaboration d’une constitution en vue de l’accès à
l’indépendance, finalement proclamée sans problème en 1962.
Institutions et vie politique
Samoa se dit un pays démocratique. Il n’en est rien, même si des progrès ont été réalisés depuis peu.
Au moment de l’indépendance, on applique la constitution de 1960 qui met en place un régime qui se rapproche d’une
monarchie constitutionnelle. À la tête du pays se trouve le chef de l’État (O le Ao O le Malo). En 1962, il est décidé de
partager cette charge entre les deux tama aiga, et ceci à vie. Après la mort des deux tama’aiga, le chef de l’État doit être
élu par le Parlement pour une durée de 5 ans. Le premier tama’aiga, Tupua Tamasese Mea’ole, meurt en 1963, mais le
second, Malietoa Tanumafili II ne meurt qu’en 2007, à 94 ans. En 2007, des élections ont bien été org anisées, mais il
n’y avait qu’un seul prétendant Tupua Tamasese Tupuola Tufuga Efi, qui est le fils de Tupua Tamasese Mea’ole et le
petit-fils de Tupua Tamasese Lealofi III…
Le Parlement quant à lui est composé d’une Chambre législative de 49 membres élus pour 5 ans. 47 sont désignés parmi
les matai… par les matai, et 2 parmi les « non Samoans » au suffrage universel.
En 1990, une première réforme élargit le corps électoral à toute personne âgée de plus de 21 ans, mais seuls les matai
peuvent se présenter. Ils sont nombreux toutefois : environ 25 000, dont seulement 5 % de femmes. Ce sont en fait à peu
près tous les chefs de famille qui ont un bien.
La vie politique :
La vie politique est l’apanage de qu elques grandes familles, en particulier des descendants des tama’aiga ou grands
chefs (ou rois). Elle se caractérise par des luttes entre familles mais pas par des débats d’idées. Ces luttes peuvent aller
jusqu’au crime, comme en 1999 avec l’assassinat du ministre des travaux publics par le fils de l’ancien ministre des
travaux publics, écarté pour corruption… Deux partis dominent la scène politique, le Christian Democratic Party et le
Human Rights Democratic Party. Depuis 1988, c’est le HRDP qui détient le pouvoir, assurant une assez grande stabilité
au régime.
Tupua Tamasese Tupuola Tufuga Efi, (1938-...), à gauche, est le fils du prince Tupua Tamasese Mea’ole et de Irene
Nelson. En 1966, il entre au Fono (Parlement). Il succède à son oncle Tupua Tamasese Lealofi IV au titre de tama ’aiga
au décès de celui-ci en 1983. Il fut Premier ministre des Samoa de 1976 à 1982 sous l’étiquette du Parti Chrétien-
Démocrate et vice-premier ministre de 1985 à 1988. Le 16 juin 2007, suite à la mo rt de Malietoa Tanumafili II, il est élu
chef d’État à l’unanimité par le Fono ; il était le seul candidat. Son man dat est de cinq ans
Tuilaepa Sailele Malielegaoi (1945-…), à droite, est un économiste. Il est Premier ministre et ministre des Affaires
étrangères depuis 1998.
DOSSIER : The Black Saturday (29 décembre 1929)
Le mouvement Mau

blanc), rassemblées devant le bureau du mouvement Mau vers 1928.
Au-dessus de l’entrée, on peut lire le slogan Samoa aux Samoans.

1929, le fameux “Black Saturday »
La mort de Tupua Tamasese Lealofi III
Tupua Tamasese Lealofi III surgit au devant de la foule
et se tourna face à son peuple. Il appela au calme ceux
qui lançaient des pierres à la police. Alors qu’il avait le
dos tourné et qu’il parlait de paix, la police fit feu et il
s’effondra. Un manifestant qui s’était précipité pour le
secourir fut blessé aux deux jambes. Un autre qui tentait
de tirer le blessé à l’abri fut tué. Et deux autres encore…
Lorsque le feu cessa, on compta huit tués et une
cinquantaine de blessés, dont trois moururent peu de
temps après. Un policier fut tué également par une balle
perdue. Parmi les blessés, on comptait des femmes et
des enfants qui cherchaient à se protéger des tirs de la
police.
Avant de mourir, Tamesese III eut le temps de dire à
son entourage : « Mon sang a été verse pour Samoa. Je
suis fier de le donner pour mon pays. Ne cherchez pas à
le venger, car il a été versé en paix. Si je meurs, la paix
doit être maintenue à tout prix ».
Le jour qui suivit le décès de Tamasese, la police se
rendit dans son village et le saccagea.

La déportation des Mau
À la suite du massacre du Samedi Noir, les
membres des Mau s’enfuient dans les
montagnes. La résistance continue par d’autres
moyens, comme la résistance des femmes, qui
siègent aux conseils et entretiennent une
protestation et une défense passive que ne
peuvent plus organiser les hommes.
Le colonel Allen (gouverneur) demande des
renforts militaires, prétextant du fait qu’il a eu à
faire face à une révolte de 2 000 Mau. Le 12
janvier 1930, les renforts demandés arrivent par
le Dunedin. Ce sont des marines chargés de
faire la chasse aux résistants. Deux mois plus
tard, et à la suite de deux bavures (deux
adolescents innocents tués par les marines), il
est décidé de mettre fin aux poursuites. Les
Mau qui n’ont pas été pris peuvent alors
réintégrer leurs villages mais continuent la
résistance passive.
Apia, le 3 juin 2002 : discours du Premier ministre néo-zélandais, Helen Clark.
C’est un plaisir pour moi d’être ici pour le quarantième anniversaire de l’indépendance de Samoa...
La Nouvelle-Zélande et Samoa entretiennent des lien s depuis très longtemps. Samoans et Maoris sont parents… La
colonisation européenne a touché la Nouvelle-Zélande en même temps que Samoa. La Nouvelle-Zélande a alors été
administrée par les Anglais et Samoa par les Allemands, puis plus tard par les Néo-Zélandais. Cette semaine, nous
célébrons le fait que Samoa a été, il y a 40 ans, la première nation îlienne du Pacifique à accéder à l’indépendance.
Samoa aujourd’hui est reconnu comme une nation leader dans le Pacifique Sud. Une n ation que la Nouvelle-Zélande est
fière de compter parmi ses amis. Nous travaillons avec Samoa au sein des Nations unies, au sein du Commonwealth, au
sein du Forum. Nous soutenons le développement de Samoa avec notre programme d’aide outre-mer et beaucoup de
nos citoyens sont originaires de Samoa… Plus de 115 000 personnes en Nouvelle-Zélande se disent samoanes. Elles
participent activement au développement de notre pays et no us les en remercions…
Mais au moment de me rendre chez vous, j’ai éprouvé une grande gêne par rapport à quelques affaires passées que nous
n’avons pas encore réglées. Elles sont tombées dans l’oubli en Nouvelle-Zélande, mais elles demeurent présentes à
Samoa. Elles ont trait à l’ineptie et à l’incompétence de l’administration coloniale néo-zélandaise sur Samoa. Mon
gouvernement pense que l’établissement de liens forts entre nos deux pays passe par la reconnaissance de notre
responsabilité dans les tragiques évènements qui ont causé de grandes souffrances à Samoa. En particu lier, nous nous
repentons de la décision des autorités néo-zélandaises d’autoriser le cargo « Talune » à débarquer à Apia ses passagers
atteints de l’influenza en 1918. L’épidémie a tué 20 % de la population du pays. Elle aurait pu être évitée. Il y eut aussi
la fusillade de décembre 1929, provoquée par la police néo-zélandaise à l’encontre d’une manifestation non-violente et
qui fit 9 morts, dont Tupua Tamasese Lealofioaana III, et une cinquantaine de blessés. L’administration coloniale a
banni et déporté des chefs samoans et les a privé de leurs titres à tout jamais, brisant la vie de nombreu ses familles.
En accord avec le gouvernement néo-zélandais, je viens aujourd’hui vous présenter les excuses officielles de mon pays
pour toutes ces injustices perpétrées par l’administration néo-zélandaise dans ses premières années de fonctionnement,
ainsi que nos regrets les plus sincères…
Ia ola Samoa.
LE FONCTIONNEMENT DE LA CHEFFERIE SAMOANE TRADITIONNELLE
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TONGA
Type de gouvernement : Monarchie parlementaire
Tableau de bord
Population : 103 000 hab. (2009)
Superficie : 649 km²
Densité : 158 hab. / km²
Capitale : Nuku’alofa
Monnaie : pa’anga
PIB / hab. : 1 742 dollars US
Taux de croissance (2007) : 1 %
IDH : 0,815(rang mondial : 55e )
Aperçu géographique
Le Royaume de Tonga est situé le long du contact entre la
plaque Pacifique et la plaque australienne, à proximité de la
profonde fosse des Tonga (- 11 000 m). L’archipel est
composé de deux alignements nord – sud qui longent le
contact de plaques. On distingue quatre ensembles, du nord
au sud : les Niuas, les Vava’u, les Ha’apai et les Tongatapu,
où se trouve la capitale, Nuku’alofa (sur l’île du même nom)
Tongatapu rassemblre les trois-quarts de la population du
pays. Au total, l’archipel est composé de plus de 170 îles,
îles hautes volcaniques issues du contact ou atolls plus ou
moins resoulevés, comme à Vava’u. Seules 36 sont
inhabitées, mais les distances sont très importantes entre les
archipels.
Tonga subit régulièrement des éruptions volcaniques, des
séismes ou des cyclones. Le point le plus élevé (1 100 m) se
situe dans l’île Kao (près de l’île Tofua, groupe des
Ha’apai).
Situation économique
L’économie des Tonga mélange l’agriculture de subsistance, le secteur traditionnel sous contrôle de
l’aristocratie et le secteur des petites entreprises dominé par les immigrants chinois. Les revenus agricoles
couvrent 60% du PNB national. Le tourisme, la pêche et la sylviculture sont des activités en cours de
développement, mais elles ne suffisent pas à enrayer l’importante émigration des jeunes Tongiens vers
l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. Cette émigration, cependant, est source de devises et réduit du tiers le
déséquilibre de la balance des paiements, qui demeure fortement déficitaire (les importations sont trois fois
supérieures aux exportations). Si le niveau de vie est assez faible, les indicateurs de développement humain
des Tonga sont bons, l’espérance de vie y est supérieure à 72 ans et l’alphabétisation des adultes quasi
générale. La qualité de vie aux Tonga serait une des meilleures de la région Pacifique, mais cela n’a pas
empêché le déclenchement de violentes émeutes contre la monarchie en place, rétrograde.
Vers l’indépendance
L’accès de îles Tonga à l’indépendance, en 1970, s’est effectué en douceur, dès l’instant où le pays n’était
que sous Protectorat anglais. La proximité des voisins et concurrents samoans, qui ont accédé à
l’indépendance en 1962, a sans doute contribué à précipiter les choses, tout comme la volonté de
l’Angleterre de se retirer de l’Océanie. L’indépendance a été préparée par la reine Salote, d’une extrême
longévité (elle a régné de 1918 à 1965) et proclamée sous le règne de son fils, le corpulent Tupou IV (209
kg), qui a régné de 1965 à 2006. Tonga devient membre du Commonwealth en 1970 et membre des Nations
unies seulement en 1999.
Institutions et vie politique
La constitution d e Tonga date de 1875. Elle repose en théorie sur
le principe d’une monarchie constitutionnelle. L’exécutif est aux
mains de la famille royale, qui nomme le « cab inet » et les
gouverneurs de Ha’apai et de Vava’u. Le Premier ministre est le
fils du roi. Le Parlement est monocaméral. Il est composé de 30
membres, soit les 12 nobles membres du cabinet, 9 nobles élus
par les 33 familles nobles du pays et 9 représentants élus par le
peuple… Le pouvoir judiciaire est aux mains du ro i…
Aujourd’hui, Tonga est à un tournant de son histoire dans la
mesure où le mouvement pour la démocratie dans ce pays est en
train de gagner les couches populaires de la société tongienne.
Celles-ci qui, dans leur ensemble, gardent leur confiance en leur
roi, et le respectent, sont plus critiques envers son entourage de
nobles qui ne pense qu’à son propre intérêt.
Les défis à relever
Le dernier cycle de développement de l’UE (2008-2013) alloue un budget de € 6,8 M aux Tonga. Le secteur principalement visé est
celui de l’énergie (€ 5 M) avec pour objectif non seulement de développer l’accès et d’augmenter l’utilisation de sources d’énergie
renouvelable abordables, mais également de doter le pays d’une meilleure politique énergétique globale.
Il est extrêmement important d’enregistrer des progrès dans les réformes politiques et économiques. À la suite de tensions sociales, le
gouvernement s’est engagé à entreprendre des réformes démocratiques d’ici 2010. L’UE a réservé € 900.000 afin de financer diverses
actions, dont un soutien à la bonne gouvernance et à la démocratisation ainsi qu’un soutien institutionnel pour les acteurs non
étatiques.
L’UE soutient le pays dans ses efforts d’intégration régionale, et un accord de partenariat économique fait actuellement l’objet de
négociations, conjointement avec d’autres États insulaires du Pacifique. Pour les Tonga, les zones d’intérêt dans le cadre d’un tel
accord sont les domaines de la pêche, des services et du tourisme.
Tonga, face au défi politique
Tonga est une monarchie dite constitutionnelle qui a longtemps vécu sous un régime fort, la dynastie des Tupou considérant le
royaume comme son bien personnel et se livrant à tous les passe-droits dans un pays très pauvre.
En 2003, le gouvernement aux mains de la monarchie fit voter une loi réduisant la liberté de la presse, au motif de protéger l’image
de la monarchie et en regard de la tradition tongienne. Dès 2004, plusieurs journaux furent interdits, ce qui provoqua des
manifestations dans les rues de Nuku Alofa. Les manifestants demandaient aussi la démocratisation du système électoral.
En 2005, le gouvernement doit négocier plusieurs semaines avec des
fonctionnaires grévistes alors que l’on discute par ailleurs de la
réforme de la constitution. Le 11 février 2006, le Premier ministre, un
prince proche du roi, démissionne. Il est remplacé par le ministre du
travail, Feleti Sevele. En 2006, le vieux roi Tupou IV décède et il est
remplacé par son fils, Tupou V, ce qui donne un espoir de
changement, espoir vite déçu. Une manifestation est organisée en
novembre 2006 pour dénoncer les retards dans la réforme
constitutionnelle. La manifestation tourne à l’émeute. Des voitures,
des magasins, des bâtiments publics sont brûlés. Plus de 60 % du
centre-ville est détruit et on compte six victimes. En juillet 2008, le roi
Tupou V annonce qu’il renonce à la plupart de ses prérogatives et
laisse le pouvoir au Premier ministre en attendant que soient
organisées des élections démocratiques en 2010…
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TUVALU
Type de gouvernement : Monarchie parlementaire (reconnaît
la reine d’Angleterre comme chef de l’État)
Tableau de bord
Population : 11 000 hab. (2009)
Superficie : 26 km²
Densité : 427 hab/km²
Capitale : atoll de Funafuti
Monnaie : dollar australien
PIB / hab. : 1 800 dollars US
Taux de croissance (2007) : 2 %
IDH : ?
Aperçu géographique
L’État de Tuvalu est situé au cœur de l’océan Pacifique, au nord
des îles Fidji. Il est composé de neuf atolls co ralliens, dont huit sont
habités, qui s’étalent du nord-ouest au sud-est sur 600 km et
couvrent une superficie terrestre de 26 km² seulement. L’atoll de
Funafuti abrite le village principal, Vaiaku, situé sur l’îlot de
Fongafale, qui fait 12 km de long.
Situation économique
Tuvalu ne dispose pas d’importantes ressources naturelles, hormis la pêche,
et la majeure partie de sa population vit de l’agriculture de subsistance. La
population salariée est employée dans l’administration à 70 %. Environ un
millier de Tuvaluans sont employés comme marins, ce qui apporte une
source de revenus importante au pays. Il existe d’ailleurs un Tuvalu
Maritime Training Institu te sur Funafuti. Tuvalu vit aussi d’un fond de
placement, le Tuvalu Trust Fund, alimenté au départ par l’Australie, la
Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni et dont les revenus couvrent 11 % de
son budget. À cela, le pays rajoute des licences de pêche, la location d’un
spot Internet (Tv), des ventes de timbres, sa voix pour Taiwan à l’ONU…
Tuvalu est régulièrement exposé aux cyclones tropicaux. Il est également
menacé par la montée du niveau des mers due au réchauffement climatique.
Vers l’indépendance
Sous la colonisation britannique, l’archipel actuel des Tuvalu s’appelait les îles Ellice, que les Anglais ont
rattachées aux îles Gilbert (futur Kiribati) en 1916. En 1974, le gouvernement britannique laisse entendre
qu’il souhaite se séparer de la colonie des Gilbert et Ellice et lui accordent une première constitution. Les
habitants des Ellice (qui sont des Polynésiens), minoritaires, craignent alors d’être marginalisés dans un futur
État indépendant dominé par les îles Gilbert, micronésiennes. Par un référendum tenu en 1974, ils réclament
à 92 %, et obtiennent donc, d’être séparés des îles Gilbert et accèdent à l’indépendance en 1978 sous le nom
de Tuvalu.
Institutions et vie politique
Institutions
Tuvalu est une monarchie constitutionnelle qui reconnaît la reine d’Angleterre
comme chef de l’État. La reine est représentée par un gouverneur général tuvaluan,
proposé par le Premier ministre, chef du gouvernement. Le Premier ministre est issu
de la majorité parlementaire. Le parlement est composé de 15 députés élus au
suffrage universel pour quatre ans. Le pouvoir judiciaire est détenu p ar une Haute
cour relayée par h uit « Cours îliennes » (une par atoll h abité). En cas d’appel, le
jugement est délocalisé sur Fidji.
Vie politique
Il n’y a pas de parti politique à Tuvalu. Toutefois, la vie politique y est intense, avec
de fréquents renversements de gouvernement suite à des votes de confiance, fruits
de rivalités entre clans. Le Premier ministre actu el, Apisai Ielemia, fait figure
d’exception, puisqu’il est en place depuis 2006 (nous sommes en 2009).
Les défis à relever
Tuvalu fait partie des pays non viables économiquement
sans une puissante aide étrangère. Le pays cumule les
handicaps : éloignement, atolls de faible superficie et
dispersés, faiblesse de la population totale, mais trop
fortes densités cependant, absence de ressources
minières, graves problèmes de communication…
De plus se greffe aujourd’hui la menace du réchauffement
climatique qui risque de provoquer à terme
l’engloutissement de ces atolls, sans qu’il y ait possibilité
de repli pour les Tuvaluans.
Ci-contre, une scène de rue à Funafuti, mars 2002 (AP Images, Wiki Commons)
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