HG/NC Le site académique d'histoire-géographie de Nouvelle-Calédonie

Le rôle des empires coloniaux dans la Première Guerre mondiale

samedi 17 juillet 2010

Synthèse

Comment la guerre devient-elle progressivement une épreuve commune à l’ensemble des habitants des colonies ?
De 1914 à 1918, les empires coloniaux contribuent humainement et financièrement à l’effort de guerre et à l’effort économique. Par ailleurs, la « guerre totale » contraint les belligérants à avoir recours à leur empire colonial pour se fournir en hommes, en matières premières et en produits agricoles ou manufacturés. Les emprunts de guerre connaissent un grand succès dans les colonies.
« La force noire » préconisée, entre autre, par le général Mangin n’est toutefois recrutée qu’avec réticence. Si les troupes noires déjà recrutées remplissent au mieux leur rôle au tout début de la guerre, le recours aux tirailleurs sénégalais à compter de 1915 est rarement couronné de succès. Ce n’est qu’en 1918, date à laquelle les tirailleurs kanak arrivent sur le front, que ces troupes noires, qui ont été mieux choisies et mieux entraînées, donnent satisfaction. Les Allemands, hostiles à l’emploi de Noirs, recrutent néanmoins les Papous pour tenter de contenir l’invasion de la Nouvelle-Guinée par les Australiens assistés du croiseur français Montcalm. Le nombre de soldats et de tirailleurs originaires des outre-mer peut paraître symbolique par rapport au nombre de soldats métropolitains. Pourtant, le bilan des victimes, sur tous les champs de bataille de la Marne, de Belgique, de Verdun, de la Somme, du Moyen-Orient et des Dardanelles montre la dette de sang contractée par la France et la Grande-Bretagne à l’égard de leurs populations ultramarines.

Différents accords, passés de 1903 à 1911 déterminent, dans le cas d’un éventuel conflit, le rôle de chaque colonie française et britannique ainsi que celui du Japon dans la conquête des colonies allemandes d’Afrique, d’Asie et du Pacifique. Dès août 1914, ces territoires sont un enjeu de la guerre. La guerre aux colonies commence dès le mois d’août 1914 lorsque les Alliés décident de s’emparer des colonies allemandes. En Océanie, l’escadre alliée (Australiens et Français) s’empare des territoires allemands de Nouvelle-Guinée. Les Néo-Zélandais, assistés des Français débarquent au Samoa. Le Japon rejoint le camp allié le 23 aout 1914 avec pour objectif les possessions allemandes de Chine et parvient à s’emparer de la base de Tsing-Yao le 7 novembre. Entre septembre 1914 et janvier 1915, il occupe les archipels micronésiens allemands.
La flotte allemande de l’escadre de Chine tente de rejoindre l’Allemagne au plus vite par le cap Horn. L’amiral Von Spee écrase la flotte anglaise de l’amiral Craddock au cap Coronel (Chili) mais est décimée à son tour aux Falkland par les croiseurs anglais, le 8 décembre 1914. Des bâtiments allemands comme l’Emden (coulé le 10 novembre 1914) se livrent à une guerre de course dans le Pacifique et l’Océan Indien jusqu’en 1917, au risque de compromettre l’acheminement des hommes et des marchandises d’Asie et d’Océanie vers l’Europe.
A la fin de 1914, les troupes franco-britanniques occupent le Togo, l’Afrique orientale est envahie par les Anglais et les Belges. Le Cameroun et le Sud-ouest africain furent entièrement occupés par les armées alliées (1916). Au Proche-Orient, En 1916, les Turcs se heurtent à la résistance des chefs arabes locaux encouragés par les agents anglais. Puis les Anglais chassent les Turcs de Mésopotamie et de Palestine (novembre-décembre 1917).

Commentaire

Document 1 : « L’appel aux empires »

Lithographie d’Abel Pann, (1883-1963). Abel Pann dresse un portrait des soldats coloniaux alliés et des tirailleurs indigènes avec un trait proche de la dérision.
Juif ashkénaze né en Russie, Abel Pann part très jeune étudier et vivre à Paris. Il participe à la vie littéraire et artistique de la « Belle Epoque » parisienne en tant que peintre, illustrateur, lithographe. Après la Première Guerre mondiale et un séjour aux Etats-Unis, il peint pour aider les anciens combattants légionnaires juifs et leurs familles. Emigrant en Israël, il enseigna à l’école des Beaux Arts de Jérusalem et devient l’un des plus grands peintres modernes israéliens.

Document 2 : une réquisition brutale …

Durant la Première Guerre mondiale, tous les empires coloniaux ont été touchés par des révoltes indigènes dont le recrutement de soldats est l’élément déclencheur. Elles se manifestent ainsi : prise de maquis, désertion, fuite collective, résistance passive, mutilation, maladie provoquée, résistance armée, révoltes d’anciens dirigeants d’Etats détruits par la colonisation. Elles se produisent plus particulièrement en 1916-1917. Pour l’empire colonial français : en Algérie (Aurès, Sud Constantinois, Kabylie), en AOF, en Indochine, en Côte-d’Ivoire, au Fouta-Djalon (Guinée), dans le Sud Tunisien, au Beledougou (Mali), dans l’Ouest de la Haute-Volta, au Dahomey, dans le Haut-Laos, au Maroc, à Madagascar, en Nouvelle-Calédonie.
Les réfugiés de Côte d’Ivoire cités dans ce texte montrent la dureté du recrutement des tirailleurs sénégalais. L’adjectif est employé pour tous les tirailleurs recrutés en Afrique noire.

Document 3 : … mais un engagement volontaire et formel des Fidjiens

Dans l’empire britannique, A contrario, les Australiens ne sont pas tous volontaires pour partir à la guerre :

Pamphlet entitled Shirker Speaketh, 1917
 
Send the Russians.
Send the Japanese.
Send the Americans
Send the Hindoos.
Send the Chinese.
Send the Brazilians.
Send the South African Negroes
Send the Kanakas.
Send Anybody.
But for Gawd’s sake don’t send me !
 
Australia at War 1914-1918
P. F. GILBERT, Education Deparment Victoria Discovering Australia History ; The Jacaranda Press, 1976, p. 38

Document 4 : le témoignage d’un mécanicien du Montcalm sur le bombardement de Tahiti

A l’entrée en guerre, la France dispose dans le Pacifique du Montcalm, croiseur commandé par l’amiral Huguet, basé à Saigon, de l’aviso Kersaint , à Nouméa et de la canonnière Zélée à Papeete. Le Montcalm rentre d’une croisière sur les côtes d’Amérique centrale et d’Amérique latine, suivi d’un séjour dans les Etablissements français d’Océanie. En route vers Nouméa, il se détourne pour aller prendre des ordres à Suva (Fidji). A Nouméa, il rejoint l’escadre composée de navires de guerre australiens et néo-zélandais. La chronologie permet de vérifier l’aide apportée par la France à la flotte britannique dans la conquête des colonies allemandes en 1914.

Croisière du MONTCALM d’août à décembre 1914
(SS ED 135, Service Historique de la Défense (Marine)
date lieu
20 août 1914 Arrivée à Nouméa
23 Départ de Nouméa avec la division australasienne
26 Arrivée à Suva (Fidji) avec la division australasienne
27 Départ de Suva avec la division australasienne
30 Arrivée à Apia avec la division australasienne
31 Départ d’Apia avec la division australasienne
2 septembre 1914 Arrivée à Suva avec la division australasienne
2 Départ de Suva seul
5 Arrivée à Nouméa
10 Départ de Nouméa
15 Arrivée à Rabaul
22 Départ de Rabaul avec la division australasienne
24 Arrivée à Friedrich Wilhelmshaven avec la division australasienne
24 Départ de Friedrich Wilhelmshaven avec la division australasienne
26 Arrivée à Rabaul avec la division australasienne
1er octobre 1914 Départ de Rabaul avec la division australasienne
2 Retour à Rabaul avec la division australasienne
3 Départ de Rabaul avec la division australasienne
12 Arrivée à Suva avec la division australasienne
17 Départ de Suva avec la division australasienne
23 Retour à Suva avec la division australasienne
26 Départ de Suva avec la division australasienne
31 Retour à Suva avec la division australasienne
3 novembre 1914 Départ de Suva pour Nouméa
6 Arrivée à Nouméa
10 Départ pour Suva
17 Arrivée à Suva
20 Départ de Suva
27 Arrivée à Papeete
3 décembre 1914 Départ de Papeete
13 Arrivée à Nouméa
20 Départ pour Singapour et Saïgon puis la mer Rouge et le canal de Suez (protection des convois français et britannique)

Le texte de Marceau Grenier, marin à bord du Montcalm est destiné à faire réfléchir les élèves sur la distorsion fréquente entre le témoignage et l’histoire. Comparer le témoignage du marin avec la page 146 du manuel polynésien, ci-dessous. Il serait intéressant de s’interroger sur les raisons des erreurs du marin.

Les événements de 1914 dans les É.F.O

« Malgré leur éloignement des principaux théâtres d’opérations, les Établissements français de l’Océanie ont pris une part active dans la lutte contre l’Allemagne, à Tahiti même, dès 1914, puis en Europe, de 1916 à 1918.
Comment apprend-on le conflit ? Nous sommes en juillet 1914. Le radio du Montcalm, croiseur de l’escadre française d’Extrême-Orient, capte des informations inquiétantes concernant la situation européenne. Son commandant, l’amiral Huguet, décide le 2 août de regagner Nouméa, laissant Tahiti privée de contacts avec l’extérieur. En effet, l’île ne possède pas encore de station de T.S.F. Ainsi, il faut attendre le 29 août pour avoir la confirmation officielle de l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne.
Maxime Destremeau est chargé de la défense de Tahiti
Le gouverneur Fawtier, suivant en cela les consignes de l’amiral Huguer, a confié dès le 9 août la défense de l’île au lieutenant de vaisseau Destremeau. Ce dernier est le commandant de la Zélée, unique navire de guerre mouillant à Papeete après le départ du Montcalm.
En un mois, Destremeau (document 1) met sur pied un dispositif efficace destiné à décourager toute agression ennemie. Ainsi, il fait désarmer la Zélée, les pièces légères sont montées sur des automobiles réquisitionnées, alors que les plus lourdes sont installées sur les hauteurs de la ville. Par ailleurs, il fait miner les balises commandant la passe et installer des foyers d’incendie dans le dépôt de charbon. Il organise également le recrutement de 150 volontaires qui se joignent aux 40 marins et 60 soldats coloniaux dont dispose l’île. Le danger est réel. Les croiseurs allemands qui sillonnent le Pacifique ont probablement reçu l’ordre de regagner l’Europe. La situation des É.F.O. les prédispose à servir de base de ravitaillement à la flotte ennemie. C’est cela qu’il faut empêcher.

Le bombardement de Papeete
Le matin du 22 septembre 1914, les croiseurs Scharnhorst document 3) et Gneisenau, commandés par l’amiral von Spee, se dessinent au large de Moorea. La veille, ils se sont ravitaillés à Bora Bora, en se faisant passer pour des navires anglais. Ils y ont appris que Papeete disposait d’un important stock de charbon. C’est ce combustible, nécessaire à la longue traversée vers les côtes chiliennes, qu’ils convoitent.
Aussitôt, Destremeau fait sauter les balises du chenal d’accès et mettre le feu au stock de charbon, alors que la ville est promptement évacuée (document 2). Privé de repères, von Spee n’ose pas tenter une entrée hasardeuse dans le port, d’autant que ce qu’il convoite se transforme en fumée sous ses yeux. Avant de poursuivre sa route, il fait toutefois passer la Zélée par le fond, occasionnant quelques dégâts matériels dans le quartier du marché et tuant deux personnes.

La fin de l’escadre allemande
Le bombardement achevé, les deux croiseurs mettent le cap sur les Marquises, où ils retrouvent les autres éléments de leur escadre. Après y avoir complété leur ravitaillement, ils font route vers le Chili. Le 1er novembre 1914, les Allemands remportent la bataille de Coronel, au cours de laquelle ils passent deux croiseurs anglais par le fond. Mais le 8 décembre, ils sont à leur tour interceptés et coulés au large des Malouines (Falkland) par une autre escadre anglaise commandée par l’amiral Sturdee. Des 2 200 marins allemands, on ne recueillit que 210 survivants. »
Terres et civilisations polynésiennes, Les événements de 1914 dans les EFO, p.146

Document 5 : Les troupes coloniales britanniques.

« Le courage des ANZACS (Australian and New Zealand Army Corps), illustré de manière poignante à la bataille de Gallipoli contre les Turcs (qui se solda par la mort de 7 600 Australiens), gonfla la fierté nationale. Au crépuscule de la guerre, 60000 enfants de l’île continent avaient fait le sacrifice suprême. Le soldat australien, baptisé « digger », devint ainsi le dernier d’une lignée de personnages héroïques remontant au tondeur, au bushranger et au chercheur d’or (auquel il devait d’ailleurs son nom). Un Mémorial de la Guerre fut construit à Canberra, et reçut comme devise l’oraison funèbre de Périclès, nimbant ainsi le digger de l’aura du noble guerrier grec. En même temps, toutefois, la belle solidarité nationale tournait un peu au vinaigre. Des dissensions internes, déclenchées par la question épineuse de la loyauté patriotique, étaient déjà apparues pendant la guerre. Tous ceux qui ne soutenaient pas avec assez d’enthousiasme l’effort militaire et la logique impérialiste (les syndiqués, les Irlandais ou les Pacifistes) furent accusés de subversion. Ce n’était pas là d’authentiques Australiens, des « dinkum Aussies ».
La première Guerre mondiale, qui mobilisa plus de 120000 Néo-Zélandais (sur un peu plus d’un million d’habitants), ne fit que confirmer la valeur des « Kiwis » (le timide noctambule aux ailes rabougries faisait son apparition comme symbole national et servait de plus en plus à désigner les Néo-Zélandais eux-mêmes). Comme en Australie, le soldat héroïque était né. Il portait d’ailleurs le même nom (ANZAC), puisque troupes kiwies et australiennes avaient combattu dans une même structure (the Australian New Zealand Army Corps). Certes, la Grande Guerre fut vécue - par ceux restés au pays - bien plus difficilement que les campagnes sud-africaines : la xénophobie, l’hystérie anti-allemande et la chasse à tous ceux (voisins compris) soupçonnés d’un patriotisme trop tiède avaient lacéré le tissu social et causé de profondes blessures. Mais après avoir perdu 18000 de ses combattants au crépuscule du conflit européen, le pays pensait avoir pleinement gagné ses médailles et son statut d’État. »

Georges Goulven Le Cam L’Australie et la Nouvelle-Zélande,
Presses universitaires de Rennes, 1996

Aux Dardanelles, les Anglais veulent forcer le blocus mis en place par la Turquie dès son entrée en guerre aux côtés des Puissances centrales (12 novembre 1914). Mais l’escadre alliée, durement éprouvée par l’artillerie turque, se retire après quelques heures de combat (15 mars 1915) et ne réussit qu’à maintenir une tête de pont à Gallipoli (8 mai). Les succès allemands contre les Russes incitent la Bulgarie à déclarer la guerre à la Serbie. Pour aider les Serbes, les alliés occupent le port grec de Salonique (5 octobre). Mais les troupes serbes sont chassées de leur pays par les Bulgares et se réfugient en Albanie puis à Corfou (octobre). Les Alliés évacuent Gallipoli (novembre) mais ils restent à Salonique malgré les protestations du grouvernement grec.

D’après E . Roulier, La naissance du monde contemporain, Gigord, Paris 1969

Document 6 : Le bilan humain des empires français et britannique

Il est possible de faire calculer les pourcentages des victimes et/ou des pertes par rapport à la population totale (à rechercher) ou par rapport aux nombre de soldats embarqués.
En ce qui concerne l’empire français, les statistiques établies par Lyons de feuchin en 1924 ne prenaient en compte que ceux qui était morts « au champ d’honneur », en omettant les décédés de maladies non contractées en service, les accidents hors service, les suicides, les fusillés « pour l’exemple » et certains disparus. Les recherches récentes, toujours à compléter, montrent une différence d’environ 10%.

Document 7 : La participation économique et financière des colonies françaises

Ancien élève de l’Ecole coloniale, Joost Van Vollenhoven est nommé gouverneur général de l’Afrique occidentale française, en juin 1917, après trois années passées sur le front. Sensibilisé au recrutement souvent forcé et en trop grand nombre des tirailleurs sénégalais, il s’oppose à une nouvelle campagne de recrutement à la fin de l’année. Comme les gouverneurs de toutes les colonies, il est également sensible aux arguments émis par les colons et hommes d’affaires qui manquent de main d’oeuvre. Clemenceau ne tient pas compte de son avis et décide de la reprise de la levée des tirailleurs. Van Vollenhoven démissionne et, en janvier 1918, réintègre le Régiment d’Infanterie coloniale du Maroc où il meurt des suites de ses blessures, le 20 juillet.
« La part des colonies dans les importations tombe d’environ 6% en valeur en 1913 à 3% en 1918 après être passée par un minimum de 1% en 1917. Les limites tiennent au potentiel de la plupart des colonies, bien inférieur à celui des territoires de l’empire britannique. Les colonies françaises se composent pour l’essentiel de pays aux économies traditionnelles. On ne peut attendre un essor rapide de leur production. Par ailleurs, les livraisons ont tendance à opérer des prélèvements sur la production possible en détournant une partie de la consommation locale, en amenant une partie de la main d’oeuvre à travailler pour l’exportation au détriment des productions vivrières, phénomène générateur de pénurie qui augmente les prix des produits de consommation courante. La grande difficulté à tirer parti des ressources coloniales réside dans le problème des transports, ce qui favorise la hausse des prix. A la fin de la guerre, le trafic entre la France et l’Algérie a baissé presque de moitié en tonnage, passant de 7,3 millions à 3, 6 millions de tonnes… La situation budgétaire des colonies tend à se dégrader, la guerre ruine les équilibres difficilement engagés par le principe dit « d’autonomie financière », voté en 1900. Les colonies font crédit à la métropole, en accumulant des créances en francs contre les produits qu’elles lui envoient. Le franc se déprécie par rapport aux monnaies locales. C’est une autre manière, pour les colonies, de financer le déficit français. De même l’effort financier parait bien faible par rapport aux besoins. Entre 1915 et 1918, les colonies auraient ainsi contribué pour 2,7% aux emprunts de la défense nationale. Les apports en devises ne sont qu’une goutte d’eau
dans le flux des sorties. Il était tout à fait utopique d’espérer un apport considérable de pays aux ressources limitées au regard des normes des sociétés postindustrielles. Aussi peut-on dire que, par leur contribution matérielle et financière autant que par les conséquences du conflit sur leur économie, les colonies ont partagé le sort de la métropole. »

D’après Jacques Frémeaux, Les colonies dans la Grande Guerre, p. 87-91

Chronologie

Chronologie de la Première Guerre mondiale et empires coloniaux

Année Dates Europe et Monde Empires coloniaux
1914 « Guerre de mouvement » en Europe Conquête des colonies allemandes dans le Pacifique
Juin - août Début de la Première Guerre mondiale en Europe : déclarations de guerre et mobilisations en Europe Mobilisation des citoyens français à Nouméa
Août- novembre batailles sur les fronts européens pour repousser l’attaque allemande Togo : conquis par la France et la Grande-Bretagne (reviendra à la France)
Septembre 1914 à janvier 1915 Colonies allemandes d’Océanie : conquises par la flotte franco-britannique (attribués à l’Australie et la Nelle-Zélande) et la flotte japonaise (attribué aux Japon)
22 septembre Papeete : bombardement du port par la flotte de Von Spee
7 novembre Tsing-Tao : Prise de possession par le Japon (attribué au Japon)
8 décembre Iles Falkland : destruction de la flotte allemande du Pacifique
1915 A fin 1917 : « guerre de position (ou de tranchées) » « Guerre totale » Empire colonial allemand : conquête presque achevée
Février - janvier 1916 Opération alliée (Grande Bretagne-ANZAC-France) dans les Dardanelles Cameroun : conquis par la France et la Grande-Bretagne (attribué à la France)
23 avril Nouméa : Départ du premier contingent des mobilisés d’Océanie sur le Sontay
9 juillet Sud-Ouest africain : conquis par L’Union Sud-Africaine et la Grande-Bretagne (attribué à l’Union Sud-Africaine)
29 décembre Arrêté du gouverneur Repiquet Nelle-Calédonie :) engagement volontaire des tirailleurs kanak
1916 « Guerre d’usure » La « force noire » océanienne en métropole
4 juin -3 décembre Nouméa : Départs du bataillon du Pacifique (tirailleurs kanak et renforts calédoniens) sur le Gange
24 juin-1er juillet Verdun : arrêt de l’offensive allemande ; Somme : début de l’offensive alliée 4-6 septembre : région de Barleux : disparition de 51 Calédoniens
1917 L’année critique L’année critique
avril-janvier 1918 Refus d’obéissance dans l’armée française au Chemin des Dames Centre de la Grande-Terre : révolte kanak
2 avril Déclaration de guerre des Etats-Unis à l’Allemagne
août-octobre Le BMP au front ; 10 novembre Nouméa : Dernier embarquement renforts et du BMP sur l’El Kantara
16 décembre Armistice de Brest-Litovsk (Russie bolchévique-Allemagne)
1918 « Guerre de mouvement »
Défaite des Puissances centrales
Le BMP au front
juillet-octobre Arrêt de l’offensive allemande Le BMP au front ; Vladivostok : 22 Kanak sur le Kersaint
Septembre- novembre Armistices en Europe de l’ouest Est Africain : conquis par la Grande-Bretagne, l’Union Sud-Africaine, la Belgique, le Portugal. (reviendra à la Grande-Bretagne et la Belgique (Ruanda-Urundi)
1919 -1924 Construction de la Paix et nouvel ordre mondial (traités de Paris, Versailles,…) Mandats sur les ex colonies allemandes
10 mai 1919 Signature des derniers armistices
Signature de traités
Dissolution du BMP ; retour des Océaniens (El Kantara et Kia Ora)

Biographie

Le général Charles Mangin (1866-1925)

Saint-Cyrien, est considéré comme un héros ou un « boucher ». Il est le propagandiste de « la force noire », une armée de tirailleurs recrutés en Afrique. A Verdun, il mène d’inutiles et sanglantes batailles en 1916 puis en avril 1917, au Chemin des Dames auxquelles participèrent des Calédoniens. Après les mutineries de 1917, il est relevé de son commandement. En 1918, il dirige la contre-attaque victorieuse des derniers mois de guerre où s’illustre le bataillon du Pacifique, cité à l’ordre de la 10e armée.

Mots-clés

Témoignage
Front
Bourrage de crâne
Poilus
Stratégie/tactique
Insoumission/désertion

Bibliographie

  • Sabine Andrivon-Milton, La Martinique et la Grande Guerre, L’Harmattan, 2005
  • Jean-Jacques Becker, La Première Guerre mondiale, Belin Sup., Paris 2003
  • Sylvette Boubin-Boyer, De la Première guerre mondiale en Océanie, les guerres de tous les Calédoniens, 1re partie, De la guerre dans le Pacifique, P. 20-212
  • Sylvette Boubin-Boyer, Le partage du Pacifique en 1914, L’importance des colonies allemandes de l’Océanie en 1914, La présence navale française dans le Pacifique 1914-1918, in Bulletin scientifique de la SEHNC, 3e trimestre 2003, n°136, Graphoprint, Nouméa, pp. 67-89.
  • Révoltes, conflits et guerres mondiales en Nouvelle-Calédonie et dans sa région, l’Harmattan, 2008, 2 tomes
  • La dernière croisière de l’EMDEN 31 juillet-9 novembre 1914, in SEHNC n°140, 3e trim. 2004.
  • Jacques Frémeaux, Les colonies dans la Grande Guerre Combats et épreuves des peuples d’outre-mer, Soteca éditions 14-18, 2006
  • Hermann Joseph Hiery, The Neglected War The German South Pacific and the Influence of World War I, University of Hawai’I Press, Honolulu, 1995
  • John Keegan, La Première Guerre mondiale, Tempus-Perrin, 2005
  • Marc Michel, Les Africains et la Grande Guerre L’appel à l’Afrique, Karthala, 2003
  • Rémi Porte, La conquête des colonies allemandes Naissance et mort d’un rêve impérial, 2ditions 14-18, 2006
  • Bulletin de l’Association des Historiens et Géographes de Polynésie Française, n°7-2004
  • Mémoires d’outre-mer Les colonies et la Première Guerre mondiale, Historial de Péronne, catalogue d’exposition du 3 juin au 20 octobre 1996
  • G. Guennou, F. Merceron, M. Lextreyt, P.Y. Toulellan, Terres et civilisations polynésiennes, Les événements de 1914 dans les EFO, p.146-147
  • www.crid1418.org/espace_pedagogique...


titre documents joints

Fiche 7 PP. 30-32 histoire première

7 août 2010
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