Du complexe culturel lapita à l’arrivée des Européens (de -1000 à 1774)
HISTOIRE – CLASSE DE SECONDE - PROPOSITIONS DE MISE EN OEUVRE
Thème 2. Du complexe culturel Lapita à l’émergence de la civilisation kanak (- 1000 à + 1000) (4 heures)
Thème 4. La civilisation kanak de + 1000 à l’arrivée des Européens (1774) (3 heures)
Introduction
Thème 2. Du complexe culturel Lapita à l’émergence de la civilisation kanak (- 1000 à + 1000) (4 heures)
Chapitre 1. Le peuplement austronésien à l’origine de la civilisation kanak (- 1000 à - 800)
Rappel du programme : Ce chapitre vise à montrer comment le peuplement austronésien a conduit à l’émergence du complexe culturel Lapita qui annonce la civilisation kanak.
On peut mettre en avant :
- Un peuplement ancien ;
- Un scénario d’itinéraire complexe ;
- La mise en place du complexe culturel Lapita.
Points de passage et d’ouverture : Le site Lapita et l’étude de la poterie comme marqueur de l’histoire
Chapitre 2. Une transition progressive vers la civilisation kanak (- 800 à + 1000)
Rappel du programme : Ce chapitre vise à montrer qu’à partir de - 800 s’opère en Nouvelle-Calédonie comme dans tous les archipels de l’Océanie une différenciation culturelle qui conduit à la naissance de la civilisation kanak.
On peut mettre en avant :
- le processus d’enracinement des populations dans l’archipel
- la différenciation culturelle régionale (Nord-Sud/îles Loyauté-Grande Terre)
Points de passage et d’ouverture : La poterie de Plum comme élément de différenciation Nord/Sud
Thème 4 La civilisation kanak de + 1000 à l’arrivée des Européens (1774) (3 heures)
Rappel du programme : Ce chapitre vise à montrer comment la civilisation kanak élabore dans ce temps long ses principales caractéristiques.
On peut mettre en avant :
- Une occupation humaine qui s’intensifie
- Les traditions agricoles complexes : grandes tarodières, billons d’ignames
- Une organisation politique et sociale qui se structure autour de réseaux de relations complexes à la veille de l’arrivée des Européens ;
- Une civilisation kanak ouverte sur l’Océanie proche.
Points de passage et d’ouverture :
- Le cycle de jade
- Les migrations polynésiennes au XVIIIe siècle
Proposition de mise en oeuvre : les thèmes 2 et 4 sont traités en continuité.
Thème 2. Du complexe culturel Lapita à l’arrivée des Européens (de - 1000 à + 1774) (7 heures)
Chapitre 1. Du peuplement austronésien au complexe culturel Lapita (- 1000 à - 800) (3h)
Intervenant de l’Institut d’archéologie de la Nouvelle-Calédonie et du Pacifique (IANCP) (2h) :
Travail en groupes de 4 : préparer un questionnaire sur un thème/période précis et rédiger un compte-rendu de l’intervention. Savoir le présenter à ses camarades.
Mise en relation carte et chronologie du peuplement/ Confrontation chronologies européenne et océanienne.
Confronter les différents types de source : archéologiques, apports de la génétique, linguistique.
Pré-requis : Homo Sapiens - Néolithique - Peuplement de Sahul - Océanie insulaire – Austronésiens - Lapita - Vestiges archéologiques - Navigation transocéanique - Horticulture... Mélanésie/ Polynésie/ Micronésie
Carte des apports récents de la génétique :
- En quoi ce document nous informe-t-il sur le peuplement ancien du monde et de l’Océanie ?
Carte des continents de Sunda et de Sahul :
- Que constatez-vous concernant les contours des continents ?
- Comment l’expliquez-vous ?
- Qu’est-ce que cela a permis ?
- Que s’est-il passé forcément passé pour arriver à la situation actuelle ?
Éléments de la trace écrite :
Introduction : Depuis un million d’années des hominidés vivent en Asie du sud-est, mais il y a 100 000 ans, l’homme moderne (Homo Sapiens Sapiens) sort d’Afrique et atteint l’Australie et la Papouasie Nouvelle-Guinée « rapidement » il y a 65 000 ans (peuplement de Sahul). Leurs descendants sont les Aborigènes et les Papous.
Mais la révolution néolithique mondiale il y a 10 000 ans à la faveur d’un réchauffement climatique, va relancer les migrations vers l’Océanie.
Problématique : Quel(s) peuplement(s) a/ont permis l’émergence d’un complexe culturel original en Océanie et comment ?
1) Le peuplement austronésien de la Mélanésie insulaire : (1h)
Carte du peuplement austronésien in Cahiers de l’archéologie en Nouvelle-Calédonie, Volume 10, 1999 et poterie Lapita du site de Foué, in Cahiers de l’archéologie en Nouvelle-Calédonie Volume 7, 1997 :
- D’où viennent les ancêtres des Océaniens ? Comment sont-ils venus ?
- Quand et dans quel archipel d’Océanie insulaire arrivent-ils en premier ? Qui y rencontrent-ils au vu de vos connaissances ?
- Quelle est l’étape suivante ?
- Quelles traces archéologiques permettent de retracer leur peuplement ?
Éléments de la trace écrite :
Les Austronésiens sont considérés comme les ancêtres des Océaniens, venus d’Asie du Sud-Est (de Chine du Sud/ Taïwan notamment). En effet, en Asie, à la faveur du réchauffement climatique (10 000 ans avant J.-C.), les sociétés néolithiques agricoles sont expansionnistes (la croissance démographique est liée à l’assurance de la nourriture qui est désormais produite et non plus trouvée) et vont gagner l’Océanie insulaire : espace océanique composé des archipels de l’océan Pacifique.
Les Austronésiens peuplent la Mélanésie du Nord (archipel de Bismark) vers 1500 avant J.-C. Ils se sont forcément métissés avec les groupes papous et de cette rencontre émerge le complexe culturel Lapita qui va jusqu’aux îles Samoa.
En effet, ils vont peupler toute la Mélanésie (Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji), puis l’Ouest de la Polynésie (« berceau polynésien » Tonga, Samoa, Wallis et Futuna) sur une distance d’environ 3000 km assez rapidement, comme le confirme la présence de la poterie Lapita.
Documents élève : carte et chronologie du peuplement à compléter (avec l’aimable autorisation de Valérie Rieux)
Possibilité d’activité écrite en groupe pendant 30 minutes.
- Complétez et coloriez au crayon les différentes vagues de peuplement (trois couleurs pour différencier le peuplement de Sahul, le peuplement austronésien et celui du triangle polynésien).
Compléments d’informations transmis oralement : d’autres traces permettent de suivre le peuplement plus tardif de la Polynésie orientale au 1er millénaire après J.-C., après une pause de + de 1000 ans (sans doute du fait de l’isolement par rapport aux autres archipels (850 km entre le Vanuatu et Fidji) pendant cette période). Le peuplement du triangle polynésien s’achève vers 1300 avec la découverte de la Nouvelle-Zélande, après Hawaï et l’île de Pâques.
La Micronésie plus proche de l’Asie se peuple parallèlement par vagues successives d’origines diverses (Philippines, Indonésie, peuplement Lapita...).
2) L’invention de la navigation transocéanique (possibilité d’une activité de 30 minutes en groupe)
Photo pirogue double in La Nouvelle-Calédonie Histoire CM, 1992, et carte des îles d’Eric Conte in Hommes et espaces d’Océanie 5e, 1995
- Retrouvez les innovations technologiques et les connaissances qui ont permis ces grandes navigations.
- Quelles autres sources peut-on utiliser pour recouper les informations issues de l’archéologie ?
Éléments de la trace écrite :
D’immenses pirogues doubles, des techniques de navigation perfectionnées ont permis ces navigations transocéaniques. D’immenses pirogues doubles pouvant transporter 30 à 40 personnes et l’essentiel des plantes et animaux utiles (association mélanésienne horticole : taro, igname, bananier et canne à sucre, souvent concurrencée par le fruit à pain en Polynésie + chien, cochon, poule).
L’art de la navigation au « compas d’étoiles », suivant un « chemin d’étoiles » (10 nécessaires) + les vents, les houles, les oiseaux, les nuages et autres signes permettent la découverte de pratiquement toutes les îles du Pacifique. (Le continent américain est atteint. On en ramène la patate douce).
Ces grandes découvertes ne peuvent être le fruit du hasard et sont dues à une véritable volonté de colonisation que l’on tente d’expliquer par :
- Un manque d’espace et de biodiversité dans des environnements insulaires rapidement fragilisés ;
- La croissance démographique ;
- Un esprit de rébellion (problème de la primogéniture qui aurait poussé les cadets à partir pour s’affranchir de la tutelle de l’aîné) ;
- Une catastrophe (sécheresse, guerre, maladie...) ?
3) L’émergence du complexe culturel Lapita (1h) :
Gravure et photos de l’obsidienne et des motifs Lapita in Hommes et espaces d’Océanie 6e, 1994.
- Que prouvent ces vestiges (traces) archéologiques ?
- Quelle était leur fonction ?
- Quels sont les types de motifs Lapita ?
- Où les retrouve-t-on en Océanie et sur quels supports ?
Éléments de la trace écrite :
Les vestiges archéologiques prouvent que des échanges très importants se sont faits au sein du complexe culturel Lapita :
Exemple 1 : l’obsidienne de Bismarck (nouvelle Bretagne) retrouvée sur les autres îles voisines de la Papouasie Nouvelle-Guinée.
Exemple 2 : la poterie Lapita, poterie cérémonielle décorée de pointillés, réalisée entre – 1300 et – 800 avant J.-C., fil conducteur des archéologues de Bismarck, des îles Salomon, du Vanuatu, de la Nouvelle-Calédonie (vers 1100 avant J.-C.), de Fidji, jusqu’à Tonga, Wallis et Futuna et Samoa, soit sur plus de 850 km. Objet cérémoniel de prestige et d’échanges dont les décors géométriques se retrouvent sur les tapa ou dans les tatouages.
Carte des sites (avec l’aimable autorisation de J.-M. Wadrawane, IANCP) et photographie de la plage d’Onghoué (document personnel)
- Que remarquez-vous concernant la localisation des sites Lapita ?
- Quels types de sites et pourquoi ?
Éléments de la trace écrite :
L’archéologie nous confirme un peuplement Lapita littoral, par des populations récemment arrivées en pirogue par la passe, pour implanter des colonies horticoles à l’embouchure des rivières (tubercules igname, taro, bananes). Une part conséquente de leur alimentation provient également de la mer (poissons et coquillages sur tous les sites) qui produit aussi des matériaux pour les outils et parures (bénitier).
Facultatif :
Schéma des parentés linguistiques austronésiennes in Hommes et espaces d’Océanie 6e, 1994 :
- Critiquez l’hypothèse du navigateur Dumont d’Urville à l’aide des apports de la linguistique.
Dumont d’Urville est à l’origine de la division du Pacifique en trois aires culturelles sur des critères ethno-géographiques européens du XIXe siècle :
- La Mélanésie dont les habitants sont vus « noirs » regroupe la majorité des archipels les plus anciennement peuplés donc issus de métissage génétique avec les Papous.
- La Polynésie composée de « plusieurs îles » révèle une certaine homogénéité culturelle en raison d’un peuplement plus récent et relativement rapide (surtout le triangle polynésien), mais en réalité la Polynésie occidentale appartient au complexe culturel Lapita ce qui contredit la vision européenne du XIXe !
- La Micronésie composée de « petites îles », peuplée assez tôt, conserve un lien plus pérenne avec l’Asie.
Éléments de la trace écrite :
Conclusion. Les Océaniens ont des origines asiatiques communes, principalement austronésiennes. La mer est davantage un chemin qu’un obstacle pour ces populations, au vu des très nombreux échanges entre les archipels dès le début du peuplement, de la présence avérée de la poterie Lapita en divers endroits et des langues austronésiennes communes aux Mélanésiens et aux premiers Polynésiens.
Chapitre 2. Une transition progressive vers la civilisation kanak (- 800 à + 1000) (1h)
Notions : Brûlis- Paludisme- Poterie de Plum- Différenciation culturelle- Autochtone.
L’impact du peuplement sur les endémiques in Manuel Histoire Cycle 3, CDP-NC, 2007 : recherche de la problématique.
- Quel est l’impact de ce peuplement tant sur le plan environnemental, culturel, politique que social ?
Éléments de la trace écrite :
1) Le processus d’enracinement des populations dans l’archipel lié à la croissance démographique
Croissance démographique en l’absence de prédateur et un des rares territoires sans paludisme en Mélanésie.
Conséquences = essaimage dans vallées d’où différenciations linguistiques (langues en Nouvelle-Calédonie) et l’intérieur des îles Loyauté.
Brûlis des forêts de l’intérieur = érosion des sols = alluvions dans vallées et comblement des estuaires /sédiments jusqu’à la mangrove et au lagon. // Disparition de certains endémiques (Sylviornis).
Tableau des différentes traditions céramiques (document personnel ci-dessous) et schéma des parentés linguistiques austronésiennes précité.
- Déterminer l’origine des poteries. Que nous apprennent-elles sur l’évolution culturelle de l’archipel ? Quel autre indice connaissez-vous ?
2) La différenciation culturelle régionale (Nord-Sud/îles Loyauté-Grande Terre)
Éléments de la trace écrite :
Environ 200 ans (10 générations) pour développer des traits culturels propres.
Disparition Lapita et parures en coquillages// Différenciation culturelle au travers des poteries (poterie de Plum tradition du Sud) idem outils.
Passage des mythes d’origine liés au premier peuplement d’origine extérieure, aux récits où l’origine du groupe est « autochtone (issu du sol même où il habite) ».
Mur mégalithique à Maré
Source : https://www.lnc.nc/diaporama-photo/...
Activité orale sous forme de questions :
- Quelle est la fonction de ce genre de construction ? Que peut-on déduire du contexte politique de l’époque à Maré ?
- Quelle organisation politique est capable de l’ordonner et d’en gérer la construction ?
- Pourquoi à Maré plutôt que sur la Grande Terre ?
Éléments de la trace écrite :
Croissance démographique// pressions environnementales = de là peut-être davantage de pression sur les ressources, d’où des tensions, disparition de certains réseaux d’échanges Grande Terre/ îles Loyauté (fermeture ?), apparition de structures fortifiées à Maré signes d’un besoin de se protéger et surtout d’une
structure sociale hiérarchisée. Tendance générale dans les îles plus petites dont l’environnement est plus restreint.
Chapitre 3. La civilisation kanak de + 1000 à l’arrivée des Européens (1774) (2 heures)
Notions : Intensification horticole - Billon d’igname/tarodière irriguée – Pétroglyphes - Migrations polynésiennes
Confrontation sources archéologiques, ethno/historiques européennes, traditions orales...
Présentation d’une source historique.
Pré-requis : les contraintes de la période précédente (rappel environnement, tensions) permettant d’aboutir à la problématique : En quoi l’ensemble culturel traditionnel kanak est-il une adaptation aux contraintes du peuplement de l’archipel ?
Photos de billons d’igname et tarodières irriguées
Sources : IGN - photo aérienne de la basse vallée de la Tiwaka et d’anciennes tarodières – P.-A. Pantz ou Manuel Histoire Cycle 3, CDP-NC, 2007
Activité orale à partir de questions :
- Que nous révèle une telle occupation de l’espace concernant le peuplement et l’organisation politique et sociale ?
1) Une occupation humaine qui s’intensifie (1h)
Dont les traditions agricoles complexes : grandes tarodières irriguées (à définir) sur flancs de montagne, billons d’ignames pour accroître les rendements, dans un espace densifié pour répondre à la pression démographique.
Photographie de pétroglyphes de Katiramona (document personnel)
- Dans un contexte de croissance démographique et de pression sur la terre, quelle peut être la fonction des pétroglyphes ?
Dans un contexte de croissance démographique et de pression sur la terre, bornage des terres par les pétroglyphes (dessin gravé dans pierre) ?
Le « cycle de jade » kanak.
Réévaluation par Christophe Sand, Russell Beck, Yoshiyuki Iizuka et Christophe Adams, Journal de la Société des Océanistes, 2017
https://journals.openedition.org/js...;
et photographie d’une hache ostensoir in Manuel Histoire Cycle 3, CDP-NC, 2007.
Activité orale à partir de questions :
- Que révèle la carte concernant les échanges au sein de l’archipel ? Quels types d’objets circulent ? Que peut-on obtenir en échange à votre avis ? Que symbolisent ces relations ?
2) Les « chemins d’alliance » en pays kanak et en Océanie proche (1h)
- Organisation politique et sociale qui se structure autour de réseaux de relations complexes à la veille de l’arrivée des Européens : chemins d’alliance entre chefferies. Cas du « cycle de jade » bien plus complexe que ce qu’il paraissait (à décrire).
Activité écrite à partir d’un texte :
Le cas du métissage dans la chefferie de Pouébo
Hippolyte Bonou1 était né à Pouébo de parents illustres dans le pays. Son père s’appelait Goa et sa mère Managué.
Le premier chef de la tribu étant mort laissa deux enfants en bas âge. Goa, premier membre de la branche cadette, était devenu régent et tuteur. Sous son gouvernement, le peuple paraissant heureux, et la contrée de voie de prospérité. La tribu, de 4 000 âmes environ, vit venir en son sein une intéressante population, dont il ne paraît pas superflu de dire ici quelques mots, le père d’Hippolyte ayant eu pour mère une femme originaire de cette petite colonie. Ouvéa, autrement dit Wallis, île de Polynésie, se trouvant en guerre, vit quelques pirogues fuir ses rivages, et aller à l’aventure à travers l’océan, à la rencontre de quelque terre hospitalière. Après avoir longtemps erré sur la mer sans rien apercevoir que des vagues menaçantes et des abîmes où ils allaient être engloutis, ils tombèrent dans le désespoir : leurs petites provisions se trouvant depuis plusieurs jours épuisés, ils tombaient en défaillance ; ils n’avaient pas la force de gouverner leurs faibles esquifs : dans cet état affreux, ils se laissaient aller au gré des vents et des courants, lorsque au jour, levant les yeux, ils virent devant eux, ô bonheur, une île ! C’était Ouvéa2. Bien accueillis des indigènes, ils descendirent à terre, au nombre d’une quarantaine de personnes, et ils y formèrent une petite colonie à 400 lieues de leur patrie.
Ce fait, tout extraordinaire qu’il paraît, est certain ; seulement les aventures du voyage varient un peu, suivant la tradition, ce qui est facile à comprendre, après plus de six générations. Ce peuple s’étant multiplié ne trouva plus Ouvéa assez vaste ; une partie se retira en Nouvelle-Calédonie et particulièrement à Pouébo, où un village se forma sous la protection du grand-père d’Hippolyte, qui en épousa une femme dont naquit Goa …. Alliés au grand-père et au père d’Hippolyte, ces étrangers ne tardèrent pas à devenir puissants ; mais leurs deux protecteurs étant morts, leur influence diminua et bientôt ils ne jouèrent plus qu’un rôle secondaire dans la tribu.
Pierre Rougeyron, prêtre mariste.Abrégé de la vie d’Hippolyte Bonou, chef de la tribu de Pouébo
en Nouvelle-Calédonie, 1868, Nouméa, Éditions Grain de sable, 1996 pp 11-12.1. Hippolyte Bonou fut le premier chef kanak à se convertir suite à l’installation de Pouébo en 1843 de la première mission catholique conduite par Mgr Douarre et dont faisait partie le Père Rougeyron.
2. Ouvéa : aux îles Loyauté.Source : ouvrage collectif sous la coordination de Dominique Barbe, Documents Histoire et Géographie, classe de Seconde, CDP NC, 2005
1. Présentez le document (nature, date, auteur, provenance, destinataire). Replacez-le dans le contexte historique.
2. Quel événement le père Rougeyron rapporte-t-il ? D’où tient-il ses informations ? Sachant qu’une génération correspond environ à 20 ans, de quand daterait « ce fait extraordinaire » ?
3. Considérant l’excellente mémorisation de l’emplacement des îles par les Océaniens, cette migration vous paraît-elle être le fruit du hasard ? Quelles en sont les causes ? Suivez-en les étapes.
4. Ce récit relate-t-il un événement historique réel ? Justifiez votre réponse à l’aide de vos connaissances.
Éléments de la trace écrite :
Une civilisation kanak ouverte sur l’Océanie proche : migrations polynésiennes (de Wallis = Uvéa) à Ouvéa puis Pouébo (relations traditionnelles avec le Nord de la Grande Terre) au XVIIIe siècle. Souvent une réponse à la surpopulation, voire problèmes politiques...
Conclusion : cette étude nous prouve que les peuples océaniens ne sont ni divisés, ni figés dans le temps, qu’ils se sont souvent métissés, que leur histoire n’est pas définitive, mais qu’elle est au contraire dynamique.
titre documents joints
Du complexe culturel lapita à l’arrivée des Européens
Proposition de mise en oeuvre du programme adapté d’histoire (classe de seconde).