Les inégalités socio-spatiales dans le Grand Nouméa
Place du sujet dans le programme de Seconde professionnelle :
Géographie. 3. Le développement inégal, les inégalités socio-spatiales dans le Grand Nouméa
Introduction
Le développement inégal se lit à toutes les échelles, du local au mondial, au Nord comme au Sud. Ainsi, les disparités sociales se traduisent dans l’organisation spatiale urbaine des agglomérations : le Grand Nouméa n’est pas épargné par la fragmentation socio-spatiale.
Problématique : comment se manifestent les inégalités socio-spatiales dans le Grand Nouméa ?
Document 1 : une grande agglomération très attractive
L’activité économique est l’un des principaux moteurs de l’organisation spatiale, par son influence directe sur la répartition des activités et des populations. Or, grâce notamment à l’implantation du port, puis d’une usine de valorisation du minerai, depuis 1910, et grâce à son statut de centre administratif (capitale), Nouméa s’est développée plus rapidement que le reste du territoire.
Aujourd’hui encore, plus de 90% des nouvelles offres d’emploi sont concentrées sur Nouméa.
La croissance de la population est importante (voir graphique) :
elle a été en moyenne de 4,4% par an entre 1956 et 2004, contre +1,5% pour le reste du territoire. Ces données officielles de l’ISEE ne tiennent pas compte d’un nombre pourtant assez important de personnes qui vivent à Nouméa, et qui se sont fait recenser sur une commune rurale, notamment en tribu.
Source : Atelier Organisation spatiale - occupation du sol, ruralité et urbanisation
Nouvelle-Calédonie 2025 Schéma d’Aménagement et de Développement de la Nouvelle-Calédonie
On peut demander d’une part comment évolue la population du Grand Nouméa depuis 1956 à l’aide du graphique puis d’expliquer, d’autre part, les différentes causes de l’attractivité du Grand Nouméa.
Document 2 : une agglomération ayant du mal à bien conduire son développement
De 1956 à 2004, la population du Territoire de la Nouvelle-Calédonie (T-N.C.) a plus que triplé et celle du Grand Nouméa (G.N.) a presque sextuplé : son prorata de la population totale était proche du tiers (36%) en 1956, il est aujourd’hui proche des 2/3 (63,5%). Le Grand Nouméa connaît encore une croissance rapide, continue et difficile à maîtriser. Des effets induits se manifestent : manque de logements, développement des squats, déséquilibres sociaux, saturation des transports, pollution grandissante […] On constate également une faible mixité sociale avec une augmentation des disparités entre quartiers riches et quartiers pauvres. […]
Bien que les constructions de logements se développent, l’agglomération souffre encore d’une pénurie d’offres immobilières - l’accroissement démographique est tel que le rythme de nouvelles constructions n’arrive pas à répondre à la demande - phénomène amplifié par un coût élevé des loyers par rapport au SMA ou SMG - les loyers ont énormément augmenté entre 2001 et 2006 (+45%) et situent Nouméa parmi les villes françaises les plus chères avec un prix de location au m2 équivalent à la ville de Cannes (source IEOM) - et des coûts de construction élevés. Certaines populations n’ont donc pas les moyens d’accéder à un logement décent. On assiste alors à un développement des squats dans l’agglomération de Nouméa, générant des problèmes d’urbanisme (réseaux), de délinquance, de déstructuration du milieu tribal. […] La répercussion de cette situation sur les conditions de vie des personnes concernées, sur leur santé et sur la scolarité des enfants ne doit pas être négligée. […]
La demande de logement social est en forte augmentation, sur l’agglomération de Nouméa du fait de son attractivité économique et scolaire, et sur la zone VKP (Voh-Koné-Pouembout) avec la construction de l’usine du Nord, soit dans les zones urbaines. Or le déficit de logements est flagrant sur ces zones, malgré une nette hausse de la production de logements soutenue notamment dans le cadre des contrats de développement, démontrant ainsi une volonté institutionnelle forte qui s’efforce de prendre en compte les exigences nouvelles de la population calédonienne en matière de logement.
La liste d’attente d’un logement social s’allonge et les squats (abris précaires) croissent proportionnellement. En 2006, on estime à 1755 le nombre de squats sur l’agglomération soit 9000 personnes logées non décemment. Les logements du privé sont trop chers, la sur-occupation des logements est de plus en plus forte. […]Source : d’après les rapports de l’atelier Solidarité sociale et égalité des chances et Organisation spatiale occupation du sol, ruralité et urbanisation
Nouvelle-Calédonie 2025 Schéma d’Aménagement et de Développement de la Nouvelle-Calédonie
Ce document permet de :
- dégager les conséquences de la croissance urbaine notamment en matière de logement.
- identifier les causes et les conséquences du développement des squats.
- mettre en évidence les inégalités socio-spatiales dans l’agglomération. On peut parler aussi de fracture sociale et résidentielle ou de ségrégation socio-spatiale.
Document 3 : les inégalités socio-spatiales dans le paysage urbain nouméen.
L’exercice consiste à faire une analyse du paysage afin de distinguer les différenciations socio-spatiales - les fractures sociale et résidentielle - dans la commune de Nouméa, avec les critères suivants : type d’habitat, aspect, environnement et catégories sociales concernées
- 1er plan : habitat illégal et précaire entouré de jardin vivrier = un squat
- 2nd plan : à droite, un lotissement résidentiel pavillonnaire aisé, et au milieu, un logement social (SIC) constitué de petits immeubles
- 3e plan : quartier résidentiel
- Arrière-plan : le lagon, ses îlots et le Mont-Dore touché par la périurbanisation au piémont.
Il est possible de faire faire un croquis du paysage mettant en évidence ces éléments.
Document 4 : répartition des dossiers d’aide au logement (FSH) en 2007/2008
Document 5 : la question foncière devient de plus en plus un handicap
Dans les dix dernières années, la question foncière devient de plus en plus un handicap pour une politique active de construction de logements sociaux. En effet, d’une part, les réserves foncières des communes et des provinces qui ont été largement utilisées par le logement social et les réserves des opérateurs (en l’occurrence SIC et FSH) se réduisent voire s’épuisent (car il n’y a pas ou peu de reconstitution des stocks fonciers) et ; d’autre part, pour partie corrélativement, les prix du foncier se sont accrus fortement. Il faut aussi ajouter à cela que le développement de l’habitat précaire en squats sur le foncier public et sur celui des opérateurs gèle une partie des réserves et ont retardé un certain nombre de projets.
Source : Atelier Organisation spatiale occupation du sol, ruralité et urbanisation
Nouvelle-Calédonie 2025 Schéma d’Aménagement et de Développement de la Nouvelle-Calédonie
Confronter les documents 4 et 5 pour montrer quels sont les moyens mis en oeuvre pour lutter contre les problèmes de logements en Nouvelle-Calédonie et plus précisément dans ses zones urbaines actuelles, comme celle du Grand Nouméa, et à venir, la zone VKP, et montrer aussi les limites des mesures déployées.
Synthèse : un schéma à compléter
titre documents joints
Les inégalités socio-spatiales dans le Grand Nouméa
Dossier de géographie en seconde pro.