L’évolution des moyens de transport et d’information depuis le milieu du XIXe siècle : l’exemple de la Nouvelle-Calédonie
- ORIENTATIONS, p1
- MISE AU POINT SCIENTIFIQUE, p1
- SUPPORT DOCUMENTAIRE, p2
- I De 1850 à 1914, p2
- II De 1914 à 1945, p2
- III De 1945 à nos jours, p2
- Annexes, p3
- Sources, p4
Thème : « L’évolution des moyens de transport et d’information depuis le milieu du
XIXe siècle. ».
2.1 Mise en place et développement des réseaux d’échanges et conséquences sur l’économie.
2.2 L’exemple de la Nouvelle-Calédonie.
Commentaire du thème dans le programme national et dans le programme adapté :
On part d’un exemple national.
On brosse à grands traits les étapes de la mise en place et du développement des réseaux
d’échanges, puis les conséquences sur le monde industriel et agricole.
On montre comment cette évolution :
- diminue les distances et les coûts
- permet les désenclavements
- étend progressivement les marchés à l’échelle du Pacifique et du monde.
On prend ensuite l’exemple de la Nouvelle-Calédonie que l’on développe en ayant soin de le
rapporter à l’évolution générale décrite. On pourra prendre trois moments forts : milieu du
XIXe siècle (jusqu’en 1914), Seconde Guerre mondiale (1942), début du XXIe siècle, à
partir desquels on illustrera la diminution des coûts, le désenclavement et l’ouverture sur le
monde.
Notions-clés : Communication, distance/temps, distance/coût, réseau, pôle, flux,
mondialisation, médiatisation, désenclavement, système-monde.
ORIENTATIONS
Ce document d’accompagnement a pour objectif
de donner aux enseignants des pistes et des
éléments parfois détaillés qui leur permettront de
traiter ce sujet sans altérer toutefois la liberté
pédagogique qui leur appartient pour aborder ce
thème. Le nombre élevé des documents permet le
choix des supports adaptés au cours choisi. Un long
résumé est fourni (Jean Le Borgne, Géographie de
la Nouvelle-Calédonie et des Iles Loyauté,
Ministère de l’Education, de la Jeunesse et des
Sports, Nouméa, 1964.) à la fin de la mise au point
scientifique car cet ouvrage est à l’heure actuelle
épuisé. Il permet de se faire une idée plus précise,
mais non exhaustive, de la question depuis le milieu
du XIXe siècle jusque dans les années 60. Des
extraits peuvent aussi constituer un fonds
documentaire pour les élèves afin de montrer
l’évolution générale.
La mise en oeuvre de ce chapitre peut
s’organiser autour d’une double problématique
répondant aux deux sous parties du chapitre :
- Quelle est la part des moyens de transport et
d’information dans la mise en place de ce
qu’on appelle aujourd’hui le « système monde
» ? - Comment s’est effectué le désenclavement
en Nouvelle-Calédonie et quelles en ont été
les conséquences ?
L’évolution des moyens de transport et
d’information depuis le milieu du XIXe siècle
s’inscrit dans une étude plus générale abordant les
aspects des révolutions industrielles. Cette étude
comprend l’évolution des techniques (Chap. 1) et
l’évolution des pratiques socioculturelles (Chap. 3).
Il s’agit dans le chapitre 2 de faire la liaison entre
l’évolution des moyens de transport et
d’information et leurs conséquences sur l’économie
et le mode de vie, aussi bien en Europe qu’en
Nouvelle-Calédonie. On exclut les approches
sociologiques qui sont traitées au chapitre 3.
En ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie, on
peut prendre appui sur trois moments forts, voire 3
périodes clé, suivant les documents disponibles :
- du milieu du XIXe siècle jusqu’en 1914
- la Seconde Guerre mondiale (1942)
- le début du XXIe siècle
Ces moments forts permettent de fixer des
repères historiques précis et marquants et de
montrer une évolution d’ensemble, tout en
dégageant trois points principaux résultant de
l’évolution :
- Des réseaux de transport et d’échange de plus en plus performants : l’évolution des techniques permet le développement des réseaux et une double diminution de la distance / temps et de la distance / coût. On peut prendre comme points de repère :
- des véhicules (train, bateau, automobile, avion) ;
- des infrastructures (lignes ferroviaires, maritimes, ouvrages d’art, canaux, autoroutes, gares, aéroports…) ;
- des investissements en fonction des services.
- Des réseaux d’information qui favorisent l’organisation des territoires : sans faire l’histoire des moyens de transport et d’information, on montre leurs conséquences sur le monde industriel
et agricole, ainsi que la mise en place des réseaux.
On remarque la mise en place de pôles et leur importance de plus en plus grande, ainsi que le changement de répartition dans le monde industriel et agricole (localisation des industries, répartition
des cultures…). - Un désenclavement spectaculaire : le désenclavement de l’Europe et de la Nouvelle-Calédonie permet de mettre l’accent sur
l’augmentation des flux des hommes aussi bien que ceux des marchandises, ainsi que sur la mondialisation de l’économie et de l’information (médiatisation).
MISE AU POINT SCIENTIFIQUE
Pour la deuxième sous partie (2.2), l’exemple de la Nouvelle-Calédonie, la notion clé est le
désenclavement, qu’il soit géographique, économique ou même culturel.
Le réseau de transport et de communication desservant la Nouvelle Calédonie donne une bonne idée de
l’évolution générale, et constitue un sous thème très riche facilement exploitable avec les élèves, eut égard aux
chiffres qui parlent d’eux même. De la goélette à l’airbus puis au téléphone, la réduction de la distance-temps
est saisissante : on compte en mois, puis en heures, puis en secondes.
On envisage une étude du sujet grâce aux trois moments forts :
- Le premier moment fait le point sur la situation du milieu du XIXe siècle à 1914 : isolement extrême de
la Nouvelle-Calédonie, difficultés d’approvisionnement, cherté du coût de la vie, mais aussi rapprochement
économique avec l’Australie (doc 1), le voisin le plus développé. Jusqu’en 1914, les choses évoluent peu,
les difficultés de transport et l’isolement sont encore sont grands. C’est l’époque des grands voiliers (docs 2
et 3), remplacés peu à peu par les bateaux à vapeur. En ce qui concerne les liaisons intérieures, on cite les
débuts du cabotage (doc 4) et les célèbres « pataches » (doc 5). - Entre les deux Guerres mondiales, les transports intérieurs sont encore très peu développés (doc 6). Le
plan Guyon (1925) va dynamiser le transport (les routes), sinon l’économie (voir annexe). De crises en
évolutions, la Nouvelle-Calédonie va changer lentement. Le « petit train de Païta » (doc 7) est alors la
réponse de l’industrialisation à l’isolement, mais il sera abandonné en 1939, à cause des coûts d’entretien et
de développement (ponts, tunnels, etc…). Mais la Nouvelle-Calédonie se lance sur la voie de l’automobile
(doc 8). Le « Tour de côte » (doc 9) est alors un des seuls liens intérieurs en Nouvelle-Calédonie. L’arrivée
de l’armée américaine en 1942 va donner un réel coup de fouet à l’aménagement des transports et des
communications (doc 10). Un nouveau mode de vie se met en place. - Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’évolution est rapide et spectaculaire : démocratisation de
l’automobile, avion, téléphone, télévision, satellite… (doc 11) La Nouvelle-Calédonie entre dans la
modernité des transports et des communications. Elle s’ouvre sur le monde et celui-ci apprend aussi son
existence. C’est « l’omniprésence du monde extérieur » (B.Capecchi Atlas de Nouvelle-Calédonie p 6
Editions du Cagou, Hachette Calédonie, 1989). On peut étudier différents moyens de transports et de
communication, dont l’évolution à été spectaculaire : l’OPT (doc 12), Air Calédonie (doc 13), le port de
Nouméa (doc 14). Enfin le transport du nickel, lui aussi, subit une évolution remarquable (doc 15).
Il s’agit de montrer dans ces trois moments que le désenclavement a des effets progressifs sur la diminution
des coûts et l’ouverture sur le monde de la Nouvelle-Calédonie.
On peut établir une comparaison avec l’Europe et remarquer que l’évolution s’est faite plus lentement en
Nouvelle-Calédonie et avec un certain décalage, dû notamment à l’éloignement et au nombre réduit de la
population. L’accélération de cette évolution se fait surtout sentir pendant et après la Seconde Guerre mondiale
et la présence américaine.
Cette étude chronologique permet d’insister sur plusieurs aspects importants de l’évolution :
- La longueur de la période ainsi que ses différentes phases : une lente évolution entre 1850 et 1942, puis une accélération continuelle et rapide.
- Les progrès et les avantages matériels de cette évolution pour la Nouvelle-Calédonie : automobile, liaisons inter îles, confort matériel, etc. Ceci constitue aussi une bonne introduction au chapitre 3.1 sur l’évolution de la vie quotidienne.
- Les problèmes liés au développement des réseaux d’échange : par exemple le coût financier incompressible dû à l’isolement géographique et les méfaits apportés par l’évolution : pollution,
accidents de la route, etc.
Les trois moments forts, permettent d’étudier trois notions, dégagées au travers des évènements
particuliers, représentatifs de l’évolution. Citons au hasard, tant les exemples sont nombreux : la « patache », la
déclaration de guerre de 1914 qui arrive avec un certain retard en Nouvelle-Calédonie, la première liaison
télégraphique puis aérienne, le « rééquilibrage » après les accords de Matignon… :
- Le désenclavement intérieur : on peut parler de l’évolution du réseau d’échange intérieur. De la patache
et la pirogue à l’automobile et à Air Calédonie, en passant par le « tour de côte » et le petit train de
Païta. De nombreux documents iconographiques sont disponibles (voir le support documentaire) pour
faire prendre conscience aux élèves du caractère spectaculaire de l’évolution. - Le désenclavement régional : après avoir rappelé que les échanges ont toujours été présents en
Mélanésie et en Océanie, on peut étudier l’évolution des réseaux entre la Nouvelle-Calédonie et ses
voisins, avec quelques grands repères : par exemple, la première liaison aérienne avec l’Australie dans
les années 30, puis le câble télégraphique et enfin la récente expansion d’Air Calédonie international
aussi bien dans l’Océanie que vers l’Asie. - Le désenclavement mondial : cette notion permet de mettre l’accent sur l’intégration de la Nouvelle-
Calédonie dans le réseau mondial d’échanges. On peut approfondir ici l’évolution (voir l’explosion de la
télématique déjà étudiée en terminale BEP) par une étude sur l’Internet en Nouvelle-Calédonie. On peut
enfin aborder cette notion grâce aux échanges économiques dus au nickel (minéraliers, port de Nouméa
...).
Le désenclavement géographique va bien sûr de pair avec le désenclavement économique. Cela permet
d’aborder l’ouverture de l’économie calédonienne sur la zone Pacifique et le reste du monde, tant au niveau des
biens et des services qu’au niveau des hommes.
En ce qui concerne le monde industriel, l’étude de cas du chapitre 1.1 sur l’exploitation minière est un
bon point de départ qui permet d’étudier l’évolution des moyens de transport au travers de l’exemple de la SLN
et de la mondialisation des échanges : exportation de nickel vers l’Europe puis le Japon. Il est important
d’étudier l’accroissement des échanges depuis le « Boum du Nickel », et de regarder vers l’avenir : la Nouvelle-
Calédonie pourrait-elle passer d’un quart des réserves mondiales de nickel à un quart de la production
mondiale ? On peut enfin parler de l’augmentation des échanges prévisible avec la mise en place de « l’usine de
Goro » et de « l’usine du Nord ».
Pour le monde agricole, il est intéressant d’étudier le développement des échanges intérieurs et
extérieurs et leurs conséquences : développement de l’agriculture et de l’élevage, aussi bien pour la
consommation locale que pour l’exportation, amélioration génétique, transformation des moyens de production.
On peut donner de nombreux exemples ou réaliser des études de cas suivant le volume horaire : développement
de la pêche, exportation de squash ou de letchis, aquaculture...
Dans tous les cas, il faut insister sur le fait que le développement est tributaire des transports et
que la poursuite du désenclavement intérieur et extérieur de la Nouvelle-Calédonie est vitale pour son
économie.
titre documents joints
L’évolution des moyens de transport et d’information depuis le milieu du XIXe siècle : l’exemple de la Nouvelle-Calédonie 2
Accompagnement du programme adapté d’histoire en première bac pro. Deuxième partie.
L’évolution des moyens de transport et d’information depuis le milieu du XIXe siècle : l’exemple de la Nouvelle-Calédonie 1
Accompagnement du programme adapté d’histoire en première bac pro. Première partie.
François-Pol MALEFANT
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Mots-clés
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