HG/NC Le site académique d'histoire-géographie de Nouvelle-Calédonie

La gestion durable du milieu minier en Nouvelle-Calédonie

mardi 14 mai 2013 par Patrice FESSELIER-SOERIP

 Introduction

Rappel du programme de Première générale :

Cette séquence s’inscrit dans le deuxième thème consacré à « 
Aménager et développer le
territoire français ». Dans cette première séquence, les élèves à découvrir la grande diversité
de milieux des territoires français, leur mise en valeur, l’implication des différents acteurs
dans la gestion, la préservation et l’exploitation de leurs ressources. Des acteurs publics et
privés qui tentent de trouver un consensus afin de « valoriser » ces milieux tout en les
ménageant. Les actions de l’homme et les aménagements réalisés ont participé pendant
longtemps à la dégradation de certains milieux fragiles comme le milieu minier en Nouvelle-
Calédonie. Aujourd’hui, il s’agit pour les acteurs calédoniens de gérer durablement les
potentialités de ce milieu malgré les contraintes et le contexte politique et social.
Le volume horaire se situe entre 4 et 5 heures.

Capacités et méthodes :

  • Maîtriser des repères spatiaux : Nommer et localiser un lieu dans un espace géographique. Confronter des situations géographiques.
  • Maîtriser des outils et méthodes spécifiques : Prélever, hiérarchiser et confronter des informations selon des approches spécifiques en fonction d’un document ou du corpus documentaire. Cerner le sens général d’un corpus documentaire et le mettre en relation avec la situation géographique étudiée. Réaliser un croquis géographique.

Notions et vocabulaire :

Acteur public, acteur privé, anthropisation, contrainte, gestion durable, impact
environnemental, milieu de vie, milieu naturel, parc provincial, patrimoine, potentialité,
réserve naturelle, risque technologique ou industriel.

Problématiques :

Comment protéger des milieux fragiles tout en répondant aux besoins des populations ?
Comment gérer durablement le milieu minier calédonien tout en conciliant ses potentialités
économiques ?

Démarche :

L’étude de cas (2h) proposée, pour traiter du milieu minier en Nouvelle-Calédonie comme
exemple de gestion durable d’un milieu vulnérable invite à traiter deux axes. Ce dossier est
avant tout documentaire. L’enseignant étant libre de sélectionner les documents qui lui
paraissent les plus pertinents en fonction de sa problématique et d’élaborer lui-même son
activité.

1) Les potentialités du milieu minier calédonien : le corpus documentaire de cette
première partie propose cinq thématiques : les potentialités économiques du milieu
(1), l’exploitation du milieu (2), la transformation et l’aménagement du milieu (3), les
enjeux économiques relatifs au nickel (4), les conflits d’usage entre les acteurs de ce
milieu (5).
Le milieu minier calédonien présente des atouts malgré les contraintes liées au relief
montagneux et aux fortes pentes. Les massifs miniers présents principalement dans le
sud et l’est de la Grande Terre (doc 1) garantissent 15% des réserves mondiales de
nickel (doc 2), principal minerai exploitable en Nouvelle-Calédonie devant le chrome :
deux exploitations potentielles du minerai : l’extraction et la transformation (doc 1).
Les milieux miniers offrent un habitat pour une faune et une flore endémiques (doc
3) : une biodiversité originale et vulnérable.
Aussi, le milieu ou les milieux miniers sont exploités après l’autorisation des pouvoirs
publics et notamment de la Commission minière communale (doc 4) qui applique la
réglementation relative au Code minier élaboré par le Gouvernement de la Nouvelle-
Calédonie dont il a la compétence. Le nickel et le chrome sont des minerais exploités
par une dizaine d’opérateurs miniers (doc 5) dont la SLN et la SMSP, des acteurs
privés qui exploitent une quinzaine de gisements miniers de Yaté à Poum (doc 1).
Par ailleurs, l’exploitation minière entraîne la transformation du milieu par
l’aménagements d’infrastructures (doc 6) : usine de transformation, centrale
électrique, convoyeur (doc 7), réseau routier, port industriel. L’emprise spatiale des
aménagements miniers est importante.
Ainsi, le milieu minier participe au développement économique et social de la
Nouvelle-Calédonie dans un contexte politique d’émancipation et de rééquilibrage
socio-spatial. Le secteur du nickel (primaire pour l’extraction minière et secondaire
pour sa transformation) crée 18% des richesses produites (doc 8). Avec la montée en
puissance des deux usines métallurgiques (VALE et KNS), la part du nickel devrait
s’accroître au cours des prochaines années. À l’exemple de la SLN, les groupes
industriels métallurgiques sont des acteurs essentiels (doc 9) : en terme d’emplois, de
masse salariale ou de retombées fiscales. Les deux usines métallurgiques du Nord et
du Grand Sud localisées dans un milieu minier permettent la création de 7500 emplois
directs et induits (doc 10). L’usine du Nord attire dans son sillage des centaines
d’entreprises et des milliers d’emplois dans une zone VKP en plein développement
(doc 11).
Toutefois, des conflits d’usage existent entre acteurs privés (mineurs, industriels,
populations locales, associations écologistes, autorités coutumières) et acteurs publics
(commune, province, gouvernement). Les habitants situés à proximité d’un milieu
minier en cours d’exploitation craignent pour leur environnement de proximité, pour
les transformations des liens entre les individus (doc 12), pour les ressources vivrières
comme le crabe de palétuvier (doc 13) à Voh ou le poisson à Yaté.

2) Un milieu minier vulnérable et à valoriser autrement : il s’agit dans cette seconde
partie de traiter des pollutions de l’air exercées par l’anthropisation (1), la dégradation
des milieux miniers (2), la politique de gestion des sites miniers (3), de la préservation
et de la valorisation de la biodiversité afin de d’élaborer d’autres potentialités (4).
Le milieu miner est un milieu fragile et vulnérable qui doit faire face à des risques
naturels et technologiques. Les accidents industriels de ces dernières années montrent,
qu’en dépit des normes environnementales que les industriels tentent de respecter, le
risque zéro n’existe pas (doc 14). De plus, la construction des usines métallurgiques
nécessite la réalisation de centrales électriques pour les alimenter. Parce que le
charbon est une matière énergétique polluante, la pollution de l’air issue des rejets est
inévitable (doc 15). En milieu urbain (Nouméa) comme en milieu minier (Yaté et
Voh), la qualité de l’air fait l’objet de surveillance (doc 16) avec des mesures pour
alerter les populations lors de pics de pollution. En outre, les effets les plus visibles de
l’anthropisation des milieux miniers restent les « saignées rouges » sur les versants des
massifs miniers, l’hypersédimentation aux embouchures des rivières (docs 18) et la
dégradation du lagon (et notamment des coraux). L’anthropisation si elle ne s’inscrit
pas dans une véritable démarche de durabilité amène des effets dévastateurs sur la
biodiversité des milieux miniers, sur la santé des hommes fragilisée par la pollution de
l’air (doc 16). Les associations écologistes comme WWF ou EPLP sont des acteurs
incontournables pour alerter les acteurs publics, les médias et l’opinion publique des
menaces exercées sur les massifs miniers et des impacts environnementaux engendrés
par une exploitation de chrome (doc 17).
Par conséquent, l’une des mesures entreprises par les opérateurs miniers sous la
pression des pouvoirs publics, des populations locales et des associations écologistes,
est la réhabilitation des sites miniers. La Nouvelle-Calédonie s’est ainsi dotée d’un
Code minier et d’un Schéma minier pour tenter de gérer durablement les ressources
minières : cela passe par le reboisement des sites miniers anciens et à venir (docs 19 et
20).
De plus, le milieu minier présente d’autres potentialités qui passent par la préservation
de la biodiversité endémique à ce milieu naturel (doc 22) et par sa valorisation (doc
21) en prenant en compte le patrimoine culturel hérité des anciennes exploitations
minières (doc 21). La Province Sud s’est engagée à créer une véritable filière sylvicole
dans le Grand Sud (doc 23) mais l’association écologiste « Ensemble pour la planète »
(EPLP) remet en cause le qualificatif de durabilité de cette future exploitation
forestière.
Par ailleurs, certains massifs miniers comme à Plum ou à Voh ont été équipés
d’éoliennes pour produire de l’électricité propre (doc 24) pour répondre aux besoins
des communes en développement.

Ensuite, les élèves peuvent sous la forme d’un croquis (1h) traiter des potentialités et des
contraintes du territoire français hexagonal et ultramarin afin de répondre à la problématique
suivant : comment les potentialités des milieux sont-elles valorisées et gérées à l’échelle du
territoire national ?

Enfin, une mise en perspective (1h) permettrait de présenter la valorisation des territoires
français malgré les contraintes liées aux milieux.


titre documents joints

La gestion durable du milieu minier en Nouvelle-Calédonie

14 mai 2013
info document : PDF
1.1 Mo

Une proposition d’étude de cas pour le thème 2 de géographie de la classe de première générale.


Contact | Statistiques du site | Espace privé | | Visiteurs : 2288 / 1249379 Suivre la vie du site fr  Suivre la vie du site Enseigner  Suivre la vie du site Lycée  Suivre la vie du site Première   ?