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L’industrialisation de la Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle

vendredi 29 janvier 2016 par Cyril AUBERT

 Introduction

PROGRAMME D’HISTOIRE de 4e
La troisième partie des programmes d’histoire s’intitule « le XIXe siècle » et représente environ 50% du temps consacré à l’histoire. Elle est divisée en cinq parties. La première concerne « l’âge industriel » et pose la problématique suivante : Quels bouleversements l’industrialisation entraîne-t-elle dans les sociétés du XIXe siècle ?

Connaissances :
L’industrialisation qui se développe au cours du XIXe siècle en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie entraîne des bouleversements économiques, sociaux, religieux et idéologiques. En Nouvelle- Calédonie, la révolution industrielle se traduit par le développement de l’industrie minière qui représente très vite le principal atout économique. Les prospecteurs découvrent de nombreux minerais (or, cuivre, chrome, cobalt...) au XIXe siècle. En 1864, l’ingénieur français, Jules Garnier, est le premier à signaler la présence de nickel. Il met au point un procédé de fusion du minerai du nickel. Les premières mines de nickel sont découvertes et exploitées en 1873 - 1874. L’exploitation minière a recours au bagne pour ses besoins en main-d’oeuvre (« contrat de chair humaine ») mais aussi à l’immigration de travailleurs contractuels asiatiques (Japonais, Javanais, Tonkinois...).

Capacités : .
Les élèves doivent être capables de lire et d’utiliser différents langages (textes, frise, graphiques...), de situer dans le temps les événements, les découvertes scientifiques et techniques, de mobiliser les connaissances acquises pour montrer les héritages de l’époque moderne et du XIXe siècle dans le monde actuel (par exemple, l’importance de l’exploitation du nickel au XIXe siècle pour l’économie actuelle de la Nouvelle- Calédonie).

Notions de la séquence :
Révolution industrielle, capitalisme, capital, actions,Révolution industrielle, capitalisme, capital, actions,bourse, libéralisme, socialisme, prolétariat, syndicat.

Démarches :
On privilégie une étude au choix qui prend ancrage dans le milieu local. On décrit et on explique, à travers l’exemple de la Nouvelle- Calédonie, les mutations liées à l’industrialisation. La séance est prévue sur deux heures si le corpus documentaire n’est pas préparé à la maison par les élèves. heures si le corpus documentaire n’est pas préparé à la maison par les élèves.

Support :
On propose aux élèves une fiche polycopiée (les documents proposés sont extraits du manuel d’histoire cycle3 CDPNC 2007)

Programmation possible de la séquence :

  • Séance 1. L’industrialisation de la Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle. 2 heures. Problématique : Comment s’est déroulée la révolution industrielle en Nouvelle-Calédonie ?
  • Séance 2. L’industrialisation transforme la société. 1 heure. Problématique : Quels bouleversements sociaux entraîne l’industrialisation ?
  • Séance 3. L’industrialisation transforme l’économie. 1 heure. Problématique : Quels bouleversements économiques entraîne l’industrialisation ?
  • Séance 4. Deux nouvelles idéologies : pour ou contre la société industrielle ? 1 heure. Problématique : Quelles sont les deux grandes idéologies qui s’affrontent au XIXe siècle ?

 Etude

Problématique. Comment s’est déroulée la révolution industrielle en Nouvelle-Calédonie ?

 I/ Pourquoi et quand l’industrialisation se déroule-t-elle en Nouvelle-Calédonie ?

Document 1.

Le développement industriel en Nouvelle-Calédonie
Frise réalisée à partir du site http://www.frisechrono.fr/

Document 2. La fièvre minière en 1874

Le Nickel ! J’ai conservé de la période enfiévrée qui suivit la découverte de ce caillou aujourd’hui célèbre des souvenirs qui seront toujours vivants. Quand on apprit à Nouméa que l’échantillon envoyé à l’analyse avait donné un rendement de 14 à 15% et que le kilogramme de nickel-métal trouvait preneur à quarante francs, un vent de folie souffla aussitôt sur la ville et le mot magique « million » n’y circula plus qu’au pluriel. Chacun se mit à rêver de cascades vertigineuses couleur d’émeraude : chacun voulut avoir sa mine ou sa part de mine. Les tempéraments les plus froids, les esprits les plus mesurés, subirent l’entraînement général. Les affaires courantes furent négligées ; les opérations les plus sûres et les mieux réglées cédèrent le pas aux entreprises minières les plus extravagantes. Tout le monde en était. On ne voyait dans les rues, mais principalement dans les bars qui ne désemplissaient pas, que des gens tirant de leur poche un échantillon du précieux minerai. Plus il était vert, plus il était riche. [En 1877, la banque qui achetait les minerais fait faillite]. La folie avait duré trois ans, de 1874 à 1877. Ce fut un effondrement ! Le premier moment fut à l’éprouvante et la vie parut partout suspendue. […] Les travaux avaient brusquement cessé dans toutes les mines.

Extrait de l’ouvrage d’Édouard Bridon, Histoire abrégée mais très véridique des mines en Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 1890.

Questions
1. À l’aide de la frise, citez les minerais qui ont été exploités en Nouvelle- Calédonie. Lequel est le plus important ?
2. D’après la frise, pourquoi peut-on dire que Jules Garnier est l’homme à l’origine du développement minier ?
3. D’après la frise et le texte, que découvre Pierre Coste et quelles sont les conséquences de cette découverte en Nouvelle-Calédonie ?
4. D’après le texte, est-ce que les espoirs suscités par les découvertes se sont réalisés ? Justifiez votre réponse.

 II/ Le nickel, l’industrie la plus importante de Nouvelle- Calédonie

Document 3. Quelle est l’utilité du nickel ?

Le nickelage : à l’aide d’un courant électrique, on dépose le nickel pur en couches adhérentes à la surface d’objets métalliques quelconques. […] Des lampes, des boutons de portes, des ciseaux, des instruments de chirurgie, recouverts de nickel, se conservent indéfiniment. […] Tous ces objets présentent un aussi bel aspect que l’argent, ne se rouillent jamais, et ne noircissent pas comme l’argent. Le nickel pur peut s’allier, dans des proportions très variées, au cuivre, et fournit alors un alliage qui peut être laminé, effilé, etc. Des vases, des médailles, des couverts de table ont été fabriqués par MM. Christofle et Bouilhet, et ces divers objets ont été fort remarqués, tant à cause de leur solidité que de leur aspect séduisant.

Les Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie, 1876.

La monnaie d’appoint en nickel usitée en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en Grèce, au Japon est aussi usitée en France depuis 1903, date à laquelle une loi autorisa la frappe de dix millions de francs en espèces de nickel pur de 25 centimes.

La France Australe, août 1909.

Un autre débouché qui a été ouvert au nickel est la fabrication des aciers au nickel. Ces aciers, plus résistants que les aciers ordinaires, servent à fabriquer les plaques de blindage des navires de guerre, les canons, les tôles destinées à des constructions métalliques comme les ponts où l’on recherche tout particulièrement la légèreté, ou les rails.

D’après Édouard Glasser, Rapport sur les richesses minérales de la Nouvelle-Calédonie, 1904.

Document 4.

Évolution de la production mondiale de nickel (métal contenu) de 1880 à 1913
manuel d’Histoire - cycle 3, Collectif, CDP de Nouvelle Calédonie, 2007

Questions

1. À l’aide du document 3, donnez les avantages du nickel. Soulignez en vert dans les textes, ce que le nickel permet de fabriquer. Quelle est son utilisation principale au début du XXe siècle ?
2. À partir du graphique, donnez le 1er producteur de nickel de 1880 à 1904 puis celui en 1913.
3. D’après le graphique, comment évolue la production de nickel depuis 1880 ? Comment peut-on expliquer cette évolution ?

 III/ L’arrivée des travailleurs asiatiques en Nouvelle-Calédonie

Document 5. Le manque de main-d’oeuvre

De la main-d’oeuvre, des travailleurs ! Tel est le cri qui retentit d’un bout à l’autre de l’océan Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, la main-d’oeuvre européenne libre est rare. La main-d’oeuvre employée compte trois éléments :

  • Les Canaques indigènes qui ne travaillent pas régulièrement mais peuvent fournir par moments un bon coup de collier.
  • Les condamnés et les libérés, mais les trois quarts des libérés ne travaillent pas. À Thio, on constate la présence continuelle de 300 libérés et les mines n’en occupent en réalité que 120.
  • Les immigrés des Nouvelles-Hébrides (Vanuatu) qui sont de bons travailleurs. Leur immigration a été suspendue en 1882 en raison des abus commis par les recruteurs et de la mortalité excessive. Il est malheureusement exact que de 1874 à 1882, sur 5 148 immigrants, 1 221 sont morts de maladie, soit 24 % de l’effectif, et c’est aux mines qu’on en est redevable. Le plus souvent, la mort, causée par la phtisie et la dysenterie, est due au climat plus froid et à l’insuffisance du vêtement

On pense alors recourir à l’immigration chinoise et à l’introduction des Indiens dits Malabars.

D’après le rapport du sénateur Courmeaux, 1884, Centre des Archives de l’Outre-Mer.

Document 6.

Évolution de la population d’origine asiatique en Nouvelle- Calédonie (1911-1941)
manuel d’Histoire - cycle 3, Collectif, CDP de Nouvelle-Calédonie, 2007

Questions
1. Dans le texte, entourez en rouge les différentes catégories de main-d’oeuvre en 1884.
2. D’après le texte, à quel problème la Nouvelle- Calédonie est-elle confrontée ? Quelle solution envisage le sénateur ?
3. D’après le graphique, de quels pays sont originaires les immigrés asiatiques ? Comment évolue le nombre d’immigrés asiatiques ?
4. Synthèse. À l’aide de vos réponses, expliquez dans un développement construit, comment s’est déroulée la révolution industrielle en Nouvelle-Calédonie.


titre documents joints

L’industrialisation de la Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle

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Fiche professeur (avec corrigé)


L’industrialisation de la Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle

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Fiche élève


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