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La civilisation kanak de l’an mil à l’arrivée des Européens

lundi 17 avril 2023 par Patrice FESSELIER-SOERIP

 Chapitre 2

Chapitre 2 – Des pays kanak connectés entre eux et ouverts sur le monde océanien
Problématique – Comment les migrations montrent-elles les relations entre les pays kanak et avec leur environnement régional ?

 I – La pierre de jade, un vecteur essentiel des échanges

Document 1

Le « cycle de jade » dans l’archipel
Source : Christophe SAND, Russel BECK, Yoshiyuki LIZUKA et Christophe ADAMS, “Le « cycle de jade » kanak. Réévaluation arche ?ologique d’un re ?seau d’e ?changes traditionnels (Me ?lane ?sie du Sud)“, Journal de la Société des Océanistes, n°144-145, 2017.

Document 2 – « Le cycle du Jade » (Bourail)

Suivant les auteurs, la hache-ostensoir, objet d’apparat et emble ?me des chefferies, servait dans les discours de guerre. Elle aurait e ?te ? utilise ?e pour de ?pecer symboliquement les cadavres et pouvait aussi servir a ? frapper rituellement le soleil afin de provoquer l’arrive ?e de la pluie.
A ? Deva, un petit disque de hache-ostensoir a e ?te ? mis au jour, un des rares de ?couverts lors de fouilles arche ?ologiques en Nouvelle-Cale ?donie. Ge ?ologiquement proche de la ne ?phrite de la re ?gion de la Tiwaka, il te ?moigne de circuits d’e ?change de mate ?riaux ou de biens de prestige a ? l’e ?chelle de la Grande Terre. Ceux-ci peuvent s’inscrire dans le sche ?ma de ?fini par l’ethnologue Maurice Leenhardt sous le nom de « Cycle du Jade ».

Source : Christophe SAND, Malia TEREBO, Louis LAGARDE, Le Passe ? de Deva, Arche ?ologie d’un domaine provincial cale ?donien, Arche ?ologie Pasifika 2, 2013.

Document 3 – « Le cycle du vert et du blanc » (Maré)

Les pierres de hache-ostensoir provenaient des carrie ?res de l’île Ouen. De la ?, elles e ?taient transporte ?es aux îles Loyauté sous une forme grossière et subissaient des transformations, chaque île ayant sa spécialité. Les haches-ostensoirs étaient ensuite transfe ?re ?es vers les chefferies de la Grande Terre. Les gens d’Ouve ?a, grâce a ? leur science de la navigation, semblent avoir joue ? un rôle essentiel dans ce mouvement d’e ?changes.
Le symbolisme reliant la hache-ostensoir à la lune, présent aux îles Loyauté, renvoie au cheminement réel des pierres revenant sur la Grande Terre par le chemin inverse. Cette origine loyaltienne de la hache rappelle le « cycle du vert et du blanc » décrit par Maurice Leenhardt connu sous le nom de hla-mi le « Chemin des richesses », a ? Mare ?, qui organisait un double courant d’e ?changes entre la Grande Terre et les îles Loyaute ? et dont les haches-ostensoirs e ?taient l’une des pie ?ces maîtresses.

Source : d’apre ?s Kanak, L’art est une parole, Musée du Quai Branly, 2013.

Document 4 – Les objets de parure

Source : Roger BOULAY, Emmanuel KASARHÉROU, Carnets Kanak, Voyage en inventaire de Roger Boulay, Musée du Quai Branly, 2020

 II – La Nouvelle-Calédonie, un espace de migrations et de contacts

Document 5

La Nouvelle-Calédonie, un espace de migrations et de contacts (XVIe-XVIIIe siècles)
Sources : d’apre ?s Jean GUIART, « Nouvelle-Cale ?donie et îles Loyalty, Carte du dynamisme de la socie ?te ? indige ?ne a ? l’arrive ?e des Européens », Journal de la Société des Océanistes, tome 9, 1953 et Atlas de la Nouvelle-Calédonie, IRD, 2012

Document 6 – Hypothèses des raisons des migrations intra-océaniennes

Document 7 – Le folau (« voyage ») de Kaukelo

« L’histoire nous dit que des sujets du Lavelua1 s’en alle ?rent couper des arbres pour la construction d’une pirogue. C’est a ? ce moment-là que le fils cadet du Lavelua fut mortellement blessé. Par crainte des représailles par mise à mort, les coupables préférèrent fuir. Entre-temps, le Lavelua, ayant appris la triste nouvelle, leur fit dire d’interrompre leur projet et de rester a ? Wallis, mais en vain.
Dans leur fuite, ils croise ?rent une femme sur la plage qui leur pre ?dit ce qu’ils allaient trouver et la terre où ils allaient accoster : « Vous vous arrêterez là où les feuilles de palétuvier flottent et où des mulets sautent par-dessus la pirogue. ». Dans leur hâte, ils prirent un petit garçon noble pour être le chef du folau. Kaukelo de la lignée royale Takumasiva de Uvea-Wallis devint responsable de l’expédition.
Ils partirent de la passe Fuga’uvea, traversèrent le Pacifique et arrivèrent en Nouvelle-Calédonie, laissèrent des membres de leur e ?quipage a ? l’île des Pins, a ? Mare ?, a ? Lifou (Jokin) et s’arrête ?rent enfin a ? Unyee où ils de ?couvrirent les signes pre ?dits par la femme d’Uvea lointaine. C’est en pleine guerre tribale que le folau arriva, à bord de la pirogue nommée Ifilaupakola. Ainsi, Péka resta à Unyee où il devint le grand chef Beka, Kaukelo à Takedji où il devint le grand chef Nekelo et Fotu’atamai partit a ? Mouli et devint le grand chef Doumaï. »

1 Titre porte ? par le souverain d’Uvea (Wallis), l’e ?quivalent de roi en Français ou hau en wallisien.

Source : d’apre ?s le te ?moignage oral de Daniel NEKELO, grand chef du district de Takedji, Ouvéa, recueilli par Georges Malié, conseiller de l’are coutumie ?re de Takedji in T ?vaka, Lanu’imoana, Me ?moires de voyages, ADCK, 2009.

Document 8 – L’empreinte des t ?vaka à Ouvéa

Le premier indice qui s’impose en te ?moignage de cet he ?ritage historique est le nom de cette île : Ouvéa.
‘Uvea, c’est le nom originel de Wallis et c’est aussi celui donne ? a ? leur terre d’accueil, par les multiples voyageurs de t ?vaka. Les gens d’’Uvea mo Futuna identifient cette île de l’archipel des Loyaute ? par l’expression ’Uvea Lalo (‘Uvea d’en bas), tandis qu’a ? Ouve ?a, ‘Uvea Mama’o (‘Uvea lointaine), désigne Wallis.
Élément fondamental de leur identité, le faga uvea est la deuxième langue parlée à Ouvéa, principalement par les sujets des chefferies issues des t ?vaka d’antan : Heo, Teuta, Onyat, Fayava, Lekin, Takedji et Mouli.
On dénombre ainsi près de 50% de locuteurs de faga uvea dans la population d’Ouve ?a.
Des mots trouvent encore la même signification en faka’uvea, comme moana (océan), motu (îlot), tai loto (large), aua (petit mulet), motutapu (île sacrée), ava (passe), folau (voyage), kafo (forte douleur). D’autres mots trouvent en revanche, leur sens dans le fakafutuna, même s’ils ont subi une le ?ge ?re transformation comme neve (porter un enfant sur le dos a ? l’aide d’un manou) pour vene en faka’uvea et en fakafutuna.

Source : d’apre ?s Malia Sosefo DROUET-MANUFEKAI, T ?vaka, Lanu’imoana, Me ?moires de voyages, ADCK, 2009

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La civilisation kanak de l’an mil à l’arrivée des Européens

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Activité chapitre 1


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