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Compte-rendu de la rencontre des enseignants de lycée avec Madame Smits, I.G.E.N.

lundi 18 juillet 2016 par Amandine TOUITOU

Rencontre avec Mme Smits, Inspectrice générale de l’Éducation nationale (groupe histoire et géographie). Mercredi 6 juillet 2016 – ESPÉ de l’UNC

Réunion qui vise à faire le point sur l’enseignement de l’histoire-géographie au lycée après la réforme de 2010, la réintroduction de l’histoire-géographie en terminale S, la mise en oeuvre de l’EMC et avec la perspective d’une réforme du collège (incertitude quant aux modalités de sa mise en oeuvre en Nouvelle-Calédonie).

 1. Les programmes au lycée

Trois remarques :

  • Fin des programmes et de baccalauréat spécifiques à la Nouvelle-Calédonie par contre incitation à s’appuyer sur des exemples néo-calédoniens. Programmes visent à donner des clés de lecture du monde et à permettre aux élèves de se situer > des connaissances mais aussi des compétences et des savoir-faire. Recours aux exemples locaux pour montrer comment la Nouvelle-Calédonie participe à l’ensemble, qu’il s’agisse de l’histoire ou de la géographie
  • Enseignement de la géographie de la France et de l’Europe en classe de première souvent négligé (ennui des élèves et des professeurs souvent dénoncé). Nécessité d’étudier la France et l’Europe suivant une approche problématisée, loin d’une approche encyclopédique. Constat que les élèves ne connaissent pas mieux la France ou l’Europe qu’un autre espace comme le Sahara, l’Arctique…. Partir de problématiques qui s’articulent avec le quotidien des élèves ou leur permettent d’élargir leurs horizons. L’occasion aussi de travailler des savoir-faire et des compétences
  • Mettre en oeuvre le programme de Terminale S dans une contrainte horaire. Programme ne peut être envisagé sous forme d’une accumulation de connaissances ; privilégier une approche par question. L’effort doit porter sur l’organisation du raisonnement. Travailler les articulations entre les composantes du programme en histoire et en géographie mais aussi entre histoire et géographie > permet de gagner du temps dans le traitement des questions.

 2. Les croquis au baccalauréat

Objectif de la terminale ne peut pas être uniquement de former les élèves au baccalauréat mais doit les préparer aux études supérieures et à des métiers qui ne seront pas nécessairement en histoire ou en géographie mais pour lesquels les connaissances ou les savoir-faire et les compétences acquis pourront leur être utiles.
Exercice du croquis souvent envisagé comme un « simple » exercice de mémorisation, or nécessité de comprendre le raisonnement mis en oeuvre. Finalité de l’apprentissage cartographique va au-delà de la copie et de la récitation = leur apprendre à organiser leur pensée et à l’exprimer différemment. Ne pas avoir peur de la complexité dans l’enseignement et dans les exercices proposés.
Baccalauréat comme fin des études du secondaire. Volonté de ne pas prendre les élèves par surprise. Liste de sujets qui peuvent « tomber » pour les compositions et les croquis > sentiment qu’il suffit de « bachoter » or élèves doivent comprendre la logique cartographique.

Réfléchir à ce que l’on évalue avec le croquis.
Présentation de 4 croquis d’élèves : évalue-t-on les savoirs : l’accumulation de figurés (= connaissances) ou la capacité/ savoir-faire = organisation de la légende et réalisation du croquis d’un point de vue visuel et de la précision des localisations ?
Ces croquis ne sont-ils pas le reflet du croquis de l’enseignant + /- bien mémorisé ?
Il faut donc intégrer la construction du croquis tout au long de la séquence, voire même commencer par le croquis et bannir le renvoi en fin de séquence à un croquis « tout prêt ».
Mémorisation reste un objectif en soi auquel participe l’exercice cartographique + leur apprendre à faire des fiches de révision, des croquis intermédiaires qui permettent de synthétiser les connaissances et les idées.

 3. L’EMC et l’AP

EMC impose une adaptation du contenu et surtout de la mise en oeuvre par rapport à l’enseignement civique juridique et social = débats, échanges et actions davantage valorisés en EMC qu’en ECJS.
Ce n’est pas une discipline scolaire. Nécessité, encore plus qu’en histoire ou en géographie, de se donner à penser, de montrer les choix possibles et d’expliciter les raisons du choix, de bannir l’implicite afin de guider les élèves dans la construction de leur propre réflexion.
Point commun avec ECJS = pas d’évaluation. Ne pas le concevoir comme un enseignement théorique mais comme un enseignement concret = ACTIONS. Prise d’engagement sociétal valorisée notamment dans le cadre du parcours citoyen.
Apprendre à dire et justifier pourquoi on n’est pas d’accord, à débattre et à analyser plutôt que le faire dans la violence.

AP : pas de règles précises en la matière. Il est indéterminé en classe de seconde, possibilité d’un travail assez général autour d’une démarche de projet qui permet de convoquer l’ensemble des disciplines.
Pour les classes de première et de terminale, les équipes d’enseignants sont invitées à identifier les difficultés que rencontrent les élèves et à déterminer par quel(s) autre(s) moyen il est possible de leur faire acquérir les compétences et savoir faire définis par les programmes.
Une certaine continuité de l’AP et de l’EMC entre lycée et collège avec la réforme du collège.

 4. La réforme du collège

Trois principes clés de la réforme telle que prévue en métropole :

  • autonomie : s’inscrit dans la continuité réforme des lycées (2010) et dans la loi de 2013 sur la Refondation de l’école. Depuis 2010, les chefs d’établissement des lycées ont une réelle responsabilité pédagogique. > Transposée au collège avec la mise en oeuvre des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) (20 % du volume horaire disciplinaire et validé par le chef d’établissement.). Autonomie des collèges aura pour corollaire de renforcer les « colorations » des collèges selon les parcours offerts, le choix des EPI et le projet d’établissement.
  • interdisciplinarité avec les EPI. EPI, construits autour d’au moins deux disciplines, portent sur l’un des 8 thèmes au choix (possibilité de les combiner) et durent +/- longtemps (15 jours à un an). Trois points de vigilance : les EPI sont un travail interdisciplinaire (suppose donc une maitrise et une individualisation des disciplines), ils s’inscrivent dans le cadre des programmes dont ils sont un des cadres de la mise en oeuvre et il s’agit d’une pédagogie de projet.
  • mise en oeuvre des programmes : nous ne sommes plus les seuls producteurs de savoirs > concurrence des réseaux sociaux, de la télévision, ... : impose de réfléchir à notre rôle d’enseignants. Des programmes « soclés » = liaison de + en + étroite entre les connaissances et les compétences (importance de la lecture des préambules des programmes et du socle). Notre travail consiste à donner des clés de lecture du monde contemporain. > enseignement de notions qui sont très récentes et parfois peu stabilisées d’un point de vue scientifique, impose parfois une prise de recul lors de la mise en oeuvre.
    Risque encore plus grand qu’avant d’un déséquilibre entre les disciplines et entre les chapitres : plus aucune indication de volume horaire par chapitre. Seule indication d’une parité globale entre histoire et géographie.

 Conclusion

Conséquences pour le lycée : élèves plus habitués à être mis en activité, plus ouverts et plus intéressés mais aussi potentiellement plus d’hétérogénéité en terme d’expériences qu’avant.

Questions :

  • Concernant le bac de – en – spécifique : pourra-t-on préparer les épreuves en Nouvelle-Calédonie pour que les sujets soient davantage adaptés ?
    Question politique à laquelle l’inspection générale ne peut répondre. Les sujets sont conçus par zone et non par territoire.
  • Pour l’épreuve de croquis : y a-t-il un changement d’échelle possible ?
    Il n’y aura pas de sortie de la liste de croquis donnée. En revanche, possibilité (et encouragement) de faire des croquis intermédiaires dans les compositions à d’autres échelles.
  • Elèves en seconde ont des niveaux de plus en plus hétérogènes > réduction des exigences qui pose problème en première avec entraînement à la composition et étude de documents. Impression que la seconde est aujourd’hui la dernière classe de collège.
    Pas d’hétérogénéité des niveaux mais des approches > la réforme ne devrait pas amplifier/minorer la situation actuelle. Classe de seconde EST une classe de transition. Mettre en oeuvre une pédagogie la plus explicite possible en rythmant les séquences et la séance.
  • Concernant la réforme du collège et la fin de la répartition des horaires, inquiétude quant aux pré-requis à l’arrivée en seconde.
    Seule certitude : le programme de troisième sera fait dans son intégralité du fait de la « sanction » du DNB. L’histoire-géographie a conservé un programme avec des repères annuels. Dans les fiches d’accompagnement disponibles sur Eduscol, une différence de proposition de mise en oeuvre des programmes d’histoire et de géographie afin d’encourager le respect de la parité horaire par chapitre.
  • Question concernant les sujets du baccalauréat, élaborés par des groupes pilotes d’enseignants. Existe-t-il une « mémoire » de l’académie qui réalise le sujet (impression de redites) et de l’académie qui corrige les copies ?
    6-7 académies composent des sujets sans savoir pour quel territoire ils composent. Sont choisies pour une durée de 3-4 ans. Cependant, dans la mesure où seulement 7 croquis et 8 compositions, il y a nécessairement une certaine « répétition ». Pas d’adéquation entre académie de conception et académie de correction.
  • L’EMC ne se fait pas que par des profs d’histoire-géographie, les autres collègues sont-ils formés à l’EMC par les inspections ?
    Statutairement, pas que les profs d’histoire-géographie, dans les faits, OUI.
  • Pour l’AP : quelles préconisations, pistes pour la mise en oeuvre ? disciplinaire/transdisciplinaire ? Seul l’établissement décide ???
    Il faut s’adapter au contexte local : plutôt interdisciplinaire en seconde et disciplinaire en première et terminale.
  • AP : heures en demi-groupe utilisées pour faire les croquis…
    Suppose que TOUS les élèves soient faibles pour travailler les croquis… Impossible à cautionner.
  • Des cartes pour comprendre le monde en Terminale : élèves intéressés mais séquence assez inconfortable en situation de début d’année : possibilité de la mettre en fin de programme ?
    Chapitre qui a deux vocations : lecture critique et identifier les grands (dés)équilibres du monde. Ne pas ambitionner de tous les étudier mais les identifier pour les comprendre au cours de l’année > faire des ponts progressivement.
  • Mise en place de l’EMC : travailler différemment, beaucoup plus de travail pour les élèves : évalue-t-on ou pas ?
    Pas d’évaluation au baccalauréat, liberté pédagogique d’évaluer les compétences durant l’année, mais cela ne s’inscrit pas dans la logique de l’EMC qui ne doit pas être envisagé comme une discipline scolaire. Au collège, évaluation de l’EMC avec le DNB
  • Thèmes principaux des EPI au collège : dépend du collège ?? Comment cela fonctionne-t-il ?
    Elèves doivent avoir suivi 6 des 8 thèmes correspondant à 20 % du volume horaire qui ne s’ajoute pas au volume existant. Le thème choisi sera traité par les professeurs identifiés. Sont donc distincts des IDD.

 Présentation classes préparatoires littéraires : Lycée La Pérouse

Lydie PONS en Histoire et Olivier HOFFER en Géographie.

Des classes qui viennent d’ouvrir qui sont ouvertes à tous les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études dans cette voie et qui ont le goût du travail et de la curiosité intellectuelle.
De petits effectifs qui permettent de les encadrer et de les soutenir.
Des débouchés qui ne se limitent pas à l’Ecole normale supérieure et à l’enseignement mais concernent le journalisme, les écoles de commerce, la traduction et l’interprétariat.
Des ECTS qui permettent de valider en parallèle les deux premières années à l’université.


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Compte-rendu de la rencontre des enseignants de lycée avec Madame Smits, I.G.E.N.

18 juillet 2016
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Réunion du mercredi 6 juillet 2016 à l’ESPÉ de l’UNC


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