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Les paysages urbains de Nouméa

dimanche 22 août 2010 par Xavier LABERGUE

Attention : cet article n’est plus conforme aux programmes en vigueur.

Dans le programme adapté de géographie de 6°, la leçon s’insère dans la partie du
programme intitulée « des paysages calédoniens ». Les élèves découvrent des paysages de la
grande ville de Nouvelle-Calédonie. Après en avoir fait la description, ils sont amenés à
définir l’organisation de l’espace à Nouméa, et à se poser des questions sur les problèmes
urbains.

 Les notions abordées :

1. Le paysage.

Les paysages urbains étudiés sont plus complexes que les paysages qui ont pu être étudiés
précédemment à Lifou. On ne réalise pas ici de croquis et on se limite à la description
ordonnée d’un paysage panoramique de l’ensemble de la ville.

2. La mise en relation de deux documents : la photographie de paysage et la carte.

On la justifie en montrant leur complémentarité : les qualités de l’une suppléent aux
faiblesses de l’autre.

3. Le raisonnement géographique.

On aborde les problèmes urbains (les squats, les encombrem ents de la circulation, la
pollution industrielle) à partir de leur dimension géographique.

 La mise en activité des élèves :

 a. Savoir identifier un paysage.

Le paysage panoramique (document A) est localisé, puis il est décrit méthodiquement :

  • la présence de la mer à Nouméa.
  • les formes du relief.
  • les différentes formes du bâti.
    On utilise un langage simple mais précis (1er plan, 2e plan, grand, petit…). On rappelle que
    le paysage est ce que l’observateur voit depuis l’endroit où il se trouve. On s’abstient donc de
    dire ce qu’on ne voit pas !

 b. Mettre en relation la photographie de paysage et la carte.

  • Les élèves commencent par repérer sur une photographie panoramique (document A)
    les lieux numérotés à sur la carte de l’occupation de l’espace urbain (document B).
    La principale difficulté est l’orientation. La carte est tournée vers le Nord, alors que la
    photographie est prise en direction du Sud. D’autre part, la photographie ne respecte pas
    les distances. Ainsi, la distance entre Magenta (numéro ) et Ouen Toro (numéro )
    semble plus courte que la distance entre le centre commercial Kenu-In (numéro ) et les
    tours de Saint-Quentin (numéro ).
  • Dans un tableau, les élèves relèvent ensuite les qualités de la photographie et celles qui
    sont propres à la carte.

Pour la photographie :
• Le relief : on voit très bien au premier plan les derniers contreforts du massif des
Koghis, ainsi que plus loin les collines de Montravel, de la presqu’île de Nouville et du
Ouen Toro.
• L’aspect du bâti : dans un habitat où dominent très nettement les maisons
individuelles et les petits immeubles, les tours de Saint-Quentin font figure
d’exception. On devine les immeubles (moins hauts) de Rivière- Salée, et à l’arrière-
plan les tours de l’Anse Vata. Nota : le centre-ville et les immeubles collectifs de
Montravel sont cachés par le relief. La photographie montre aussi des édifices à
caractère industriel et commercial : le vaste centre commercial Kenu-In (numéro
sur la carte), l’usine de nickel de Doniambo (numéro ) et, moins visible, la zone
industrielle et commerciale de Magenta (numéro ).
• L’importance des espaces verts dans le tissu urbain : exception faite du centre-ville
(non visible ici), Nouméa est une ville très verte, au tissu urbain encore lâche.
L’apparence générale est mouchetée : sur chaque parcelle visible, l’immeuble est
entouré de verdure. Mais au-delà de cette trame de fond verte, il existe en pleine ville
des espaces (apparemment... voir ci-dessous) vides de toute construction. Il peut
s’agir d’espaces protégés, comme le Ouen-Toro, la zone de Tina et le parc forestier
sur la colline de Montravel. Mais il s’agit aussi d’espaces encore peu bâtis, voire pas
du tout. Ce phénomène est particulièrement visible sur la photographie dans la zone
de Normandie, Pont des Français et Koutio correspondant à la couronne de
croissance au nord de la ville : de vastes lotissements y forment un urbanisme très
discontinu.

Pour la carte :
• Le relief : si la photographie laisse deviner les sinuosités du trait de rivage et montre
quelques îlots, la carte en donne une vision plus exacte. Le site de presqu’île de
Nouméa est caractéristique. Cette presqu’île est elle-même festonnée en nombreuses
baies et promontoires.
• Les activités industrielles et commerciales : la photographie montre l’usine de nickel,
les centres commerciaux... mais c’est la carte qui permet de les localiser avec
précision (majoritairement dans l’ouest de la ville) et d’en apprécier l’extension :
l’ensemble « port de commerce/Ducos/Doniambo » s’étire ainsi sur 5 ou 6 kilomètres du
nord au sud.
• Les mangroves : elles sont représentées par un figuré spécifique.
• La voirie : les principaux axes routiers sont représentés.

  • A partir des informations contenues dans un tableau (voir la proposition de plan ci-
    dessous), on peut écrire collectivement un texte décrivant l’organisation de l’espace à
    Nouméa.

 c. Réfléchir sur quelques questions urbains à Nouméa.

A ses habitants, Nouméa offre une authentique qualité de vie : climat agréable, beaux
paysages de mer et de montagne, des plages, des animations… Les documents en annexe
(annexes 1 et 2) montrent les plages des quartiers sud. La carte (document B) montre la
localisation des principales plages de la ville. Nous ne développerons cependant pas les
dimensions spatiales des agréments de la vie à Nouméa. Suggérons simplement qu’un
travail pourrait se faire sur la localisation des plages, du centre-ville, du centre Tjibaou... ainsi
que sur les flux liés à leur fréquentation.
Nous proposons ici une étude de trois problèmes urbains dont les implications spatiales sont
remarquables. Dans un questionnaire (voir la proposition de plan ci-dessous), les élèves
étudient les questions des embouteillages, des squats et de la pollution industrielle.

  • Pour les embouteillages, on localise sur la carte (document B) les principaux bassins
    d’emploi de la ville (les espaces industriels et commerciaux à l’Ouest, le centre-ville), on
    relève la forte croissance démographique des communes périphériques (document C),
    et on observe sur la carte la configuration en goulot des axes routiers qui convergent vers
    la presqu’île de Nouméa.
  • Pour les squats, on relève le site à caractère insalubre d’un petit squat de Ducos visible
    depuis la voie rapide « Savexpress » : cabanes très précaires (tôles, planches disjointes)
    dans un milieu humide, environnement industriel lourd (lignes électriques, entrepôts, au
    fond les cheminées de l’usine de nickel), sans oublier la proximité immédiate de la voie
    rapide d’où a été prise la photographie (document D). Sur la carte (document B), on
    remarque que beaucoup de squats se localisent sur des sites peu attractifs : par
    exemple, la proximité de la voie rapide à grand trafic.
    La carte est moins « parlante » sur les sites d’autres squats : à Montravel et sur les
    hauteurs de Magenta, ils sont situés sur des pentes escarpées d’accès malais é et non
    viabilisées.
    Mais d’autres squats investissent des espaces qui ne sont pas forcément répulsifs, du
    domaine public ou du domaine privé. Ainsi, celui la forêt sèche de Tina, proche du centre
    culturel Tjibaou, qui est pourtant un espace naturel protégé. Leur pérennité dépend de
    facteurs sociaux, économiques (voire politiques) sensibles et complexes. Les
    « déguerpissements » de force ne sont pas envisageables à Nouméa.

Remarquons au passage que les squats, pourtant très nombreux à Nouméa, sont
finalement assez peu visibles dans les paysages. Ils sont souvent noyés dans la
végétation (document D) et le voyageur non averti peut parcourir toute la « Savexpress »
sans les voir alors qu’ils la bordent sur plusieurs kilomètres de Koutio à Doniambo. Les
espaces verts de la photographie panoramique (document A) dissimulent donc souvent
un habitat spontané assez dense.

  • Pour la pollution industrielle, une photographie de l’usine de Doniambo (document E)
    montre les émissions de fumées. Au premier plan, très proche des installations, le
    quartier de la Vallée-du-Tir peut être très exposé par vent défavorable. La carte de
    l’occupation de l’espace (document B) montre bien la localisation de l’usine, très
    enserrée dans le tissu urbain. Les quartiers de la Vallée du Tir et de Montravel sont
    particulièrement exposés. Mais selon l’orientation du vent, la plupart des quartiers de la
    ville sont concernés.

  Le plan de la leçon (proposition) :

PAYSAGES URBAINS DE LA GRANDE TERRE : NOUMEA.

  A) Donner une identité à un paysage de Nouméa.

1. Localiser ce paysage.
Une vue panoramique de l’agglomération de Nouméa depuis le relais de télévision du mont
Koghi.

2. Observer ce paysage.
Exercice sur le paysage panoramique du Document A :
Décrire la photo de paysage, en suivant les consign es :

  • Évoquer d’abord de la présence de la mer à Nouméa.
  • Observer le relief à Nouméa.
  • Décrire rapidement les différentes sortes de bâtiments visibles.

 B) La photo de paysage et la carte : deux documents complémentaires.

1. Mettre en relation les deux documents.

  • Exercice de repérage :
    Sur la photo photographie panoramique (document A), repérer les endroits numérotés 1 à 6 sur la
    carte de l’occupation de l’espace urbain (document B).
  • Compléter le tableau ci-dessous :
    Les qualités de la photographie Les qualités de la carte
    On voit bien…
    On voit bien…
  • les montagnes du premier plan et les collines.
  • l’aspect des bâtiments.
  • la longue presqu’île, elle même très découpée en
    nombreuses petites presqu’îles.
  • Les mangroves.
  • les espaces industriels à l’ouest de la ville.
  • des espaces non bâtis (verts) partout dans la ville.
  • Les principales routes.

2. D’après le tableau, décrire l’organisation de l’espace à Nouméa.

 C) Vivre à Nouméa : une vraie qualité de vie, mais aussi des problèmes.

Questionnaire

Les documents :
Document B : carte : l’occupation de l’espace urbain à Nouméa.
Document C : tableau statistique : croissance démographique des communes de l’agglomération de Nouméa.
Document D : photographie d’un petit squat entre Rivière Salée et Ducos.
Document E : une photographie de l’usine de Doniambo.

Erratum : Commune du Mont-Dore au lieu de Commune de Mont-Dore
Les questions :

1. Document B :
Quelles sont les parties de Nouméa où se trouve le plus grand nombre d’emplois ?

2. Documents B et C :

  • Quelles sont les communes de l’agglomération où la population augmente le plus vite ?
  • Où vont travailler la plupart des habitants des ces communes ?

3. Document B :
D’après la carte et les réponses aux questions 1 et 2, expliquer l’origine des importants embouteillages qui
se produisent chaque matin et chaque soir de semaine à Nouméa.

4. Document D :
Pourquoi les habitants de ce squat ont-ils construit leurs habitations à cet endroit ?

5. Document B :
D’après cette carte, expliquer quelques localisations de squats.

6. Documents B et E :
Quels problèmes écologiques peuvent se poser avec la localisation de l’usine de nickel de Doniambo ?

 Les documents utilisés :

Document A :

vue panoramique de l’agglomération de Nouméa depuis le relais de télévision du Mont Koghi

Document B :

L’occupation de l’espace urbain à Nouméa.

Document C :

Evolution de la population des communes de l’agglomération du Grand Nouméa.

Document D :

Un petit squat entre Rivière Salée et Ducos.

Document E :

L’usine de Doniambo.

 Documents annexes :

Annexe 1 :

La plage de l’anse Vata.

Annexe 2 :

L’anse Vata et l’arrière-plan la baie des Citrons.

Annexe 3 :

Le programme des jeudis du centre-ville de juillet à décembre 2006.

Annexe 4 :

Nouméa surveille les fumées de Doniambo

Le conseil municipal de Nouméa a effectué, hier, sa visite annuelle à Doniambo, pour se
rendre compte des progrès faits par la SLN dans sa maîtrise de la pollution atmosphérique.
Il y a trois sortes de fumées. Les blanches sont spectaculaires mais ne sont que de
l’inoffensive vapeur d’eau. Les rouges sont chargées en poussières de nickel. Les jaunes,
enfin, sont celles de la centrale électrique, chargées en dioxyde de soufre. C’est à ce
niveau, surtout, que Nouméa demande un effort à la SLN.
Le rouge va mieux
Pour ses poussières de nickel, les rouges, Doniambo a consenti l’an dernier des efforts
importants. Ces modifications ont permis de réduire par presque deux le volume des
poussières. La SLN explore de nouvelles pistes pour les trois ans à venir. Pour l’heure, le
problème est ailleurs. En raison d’un conflit social, Doniambo a du mal à réaliser son
mélange idéal de minerai, et de ce fait, ne maîtrise pas totalement sa fusion. Cela se traduit
par de fortes émissions de poussières rouges, alors qu’elles avaient bien diminué en début
d’année.

La faute à la météo

Reste les fumées jaunes, celles de la centrale électrique. En cas de pic de pollution, la SLN
change de carburant, passant d’un fuel normal (3,3% de soufre) à un fuel à très bas soufre
(1%). Pour la SLN, ce problème est essentiellement lié à la météo.
La Ville « vigilante »
La cité grandit, et les émissions de poussières et de fumées concernent de plus en plus de
monde. « Des progrès ont été faits, mais il y en a encore à faire, a souligné le maire Jean
Lèques, qui est aux premières loges par temps d’ouest puisqu’il habite la Vallée-du-Tir.
Nous resterons très vigilants car l’environnement est un souci majeur du conseil
municipal. Il faut bien prendre des mesures pour protéger la santé des gens. » D’ores et
déjà, Nouméa a proposé que la centrale passe systématiquement sur du fuel à très bas
soufre en juillet-août, la période des vents d’ouest qui rabattent les fumées vers Montravel
et la Vallée-du-Tir.

D’après « Les Nouvelles Calédoniennes », Vendredi 05 Août 2005

titre documents joints

Les paysages urbains de Nouméa

22 août 2010
info document : PDF
1.4 Mo

La leçon s’insère dans la partie du
programme intitulée « des paysages calédoniens »


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