HG/NC Le site académique d'histoire-géographie de Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle Calédonie, une région ultra-périphérique en puissance ?

samedi 17 juillet 2010 par Bernard PICOT

Annexée progressivement de 1853 à 1865 (Grande-Terre, île des Pins, îles Loyauté),
devenue un Territoire d’outre-mer en 1946, la Nouvelle-Calédonie est désormais une
collectivité territoriale d’outre-mer sui generis qui dispose d’un régime juridique original au
sein de la République française.

Les Accords de Matignon et la loi référendaire qui en est
découlée ont précédé l’Accord sur la Nouvelle-Calédonie signé à Nouméa le 5 mai 1998 et la
loi organique du 19 mars 1999 qui constitue le statut actuel de la Nouvelle-Calédonie. (Ce
dispositif législatif a mis en place un transfert progressif des compétences précédemment
détenues par l’Etat au profit de la Nouvelle-Calédonie ou des provinces, les modalités de ces
transferts prévoyant que l’Etat compense financièrement les charges correspondant à
l’exercice des compétences nouvellement transférées).

Dès le 1er janvier 2000 les transferts ont concerné quatre domaines ; le droit du travail,
le commerce extérieur, la réglementation relative aux hydrocarbures, au chrome et au cobalt
et l’enseignement du premier degré public. (Plus précisément, en matière d’enseignement du
premier degré public ont été transférés à la Nouvelle-Calédonie la compétence sur les
programmes (sous réserve de la compétence des provinces pour leur adaptation en fonction
des réalités culturelles et linguistiques), sur la formation des maîtres et sur le contrôle
pédagogique).
Les prochains transferts prévus au cours de la période correspondant aux mandats du
Congrès commençant en 2004 et 2009, concerneront l’enseignement du second degré public
et la totalité de l’enseignement privé.

En revanche, la Nouvelle-Calédonie n’est pas considérée comme une RUP (région
ultra-périphérique) au sein de l’Union Européenne (à la différence des quatre départements
français ultra-marins que sont la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion)
, ce
qui est aussi le cas de la Polynésie française et de tous les autres territoires français des océans
pacifique, Indien et Atlantique... ; cela ne l’empêche pas de bénéficier des aides et subventions
européennes (extension de l’aéroport de la Tontouta, extension de la mise à quatre voies de la
Savexpress ou projets nouméens d’aménagement urbain...), dans le cadre de programmes de
développement ; mais le statut de RUP a des implications qui vont bien au-delà de simples
transferts financiers.

Nous allons donc nous attacher à définir dans un premier temps ce qu’est une région ultrapériphérique
(au sens de l’UE) et quelles sont les programmes que leur réserve l’Europe, puis
nous analyserons par thèmes, la situation de la Nouvelle-Calédonie en la comparant à celles
des R.U.P. existantes, afin de voir quels sont les critères de cette définition qui ppourraient lui
être appliqués. Notre réflexion s’est bâtie à partir d’un rapport du consortium Planistat
Europe, consacré aux espaces insulaires, dont nous donnons la référence en bibliographie.

 I / Qu’est-ce qu’une R.U.P (région ultra-périphérique) ?

A) Définition générale et localisation.

1- Les régions ultrapériphériques (RUP) sont sept régions qui font partie de l’Union
européenne mais sont situées très largement en dehors du continent européen et sont exclues
de l’Espace Schengen. Six sont des régions insulaires et une est une région continentale. Il
s’agit :
• des quatre départements d’outre-mer français : la Guyane , région enclavée dans la forêt
amazonienne , la Guadeloupe (8 îles) et la Martinique dans les Caraïbes et l’île de la Réunion
dans l’océan Indien ;
• des régions autonomes des Açores (9 îles) et de Madère (2 îles habitées), possessions
atlantiques du Portugal ;
• de la Communauté autonome des îles Canaries (archipel de l’océan Atlantique au large du
Sahara occidental, composé de 7 îles et appartenant à l’Espagne).

Les collectivités d’outre-mer
D’après J-P Doumenge

Le poids démographique, économique et territorial des RUP est faible par rapport à celui de
l’ensemble de l’Union européenne : elles représentent ainsi une population de 3,8 millions
d’habitants, soit 1% de la population de l’Union européenne. Leur superficie correspond à 3%
de la superficie de l’Union européenne (mais moins de 0,5% si l’on exclut la Guyane). Sur le
plan socio-économique, leur PIB atteint 66% de la moyenne de l’Union européenne (UE25).
Cependant, elles constituent une grande partie du territoire maritime de l’Union et lui
permettent, avec 25 millions de km2, d’occuper le premier rang mondial pour la surface de sa
ZEE. Elles fournissent enfin à l’Union européenne des produits agricoles tropicaux (ananas,
rhum, sucre de canne, bananes...).

2- Il ne faut pas confondre les RUP avec les pays et territoires d’outre-mer (PTOM) ou les
collectivités d’outre-mer (COM) qui ne font pas partie du territoire communautaire bien que
leurs ressortissants possèdent la nationalité d’un État membre de l’Union. Ce sont :
• Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, les TAAF
(terres australes et antarctiques françaises), Wallis-et-Futuna (pour la France) ;
• le Groenland (pour le Danemark) ;
• Anguilla, les îles Caïman, les îles Falklands, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud,
Montserrat, Pitcairn, l’île Sainte-Hélène, le territoire antarctique britannique, le territoire
britannique de l’océan Indien, les îles Turques et Caïques (Turks et Caicos), les îles Vierges
britanniques (pour le Royaume-Uni) ;
• les Antilles néerlandaises et Aruba (pour les Pays-Bas).
(Cependant, si Mayotte devenait, à terme, un département français, l’île deviendrait aussi une
région ultrapériphérique. La Finlande (entrée en 1995) ne serait pas hostile à l’entrée de la
Laponie dans la liste, justifiant sa demande par le fait que l’éloignement de ce territoire à
l’extrême nord de l’Europe, est semblable à l’insularité par les problèmes qu’il induit).

B) Une histoire récente.

1- Le rôle des DOM : Pour une fois dans l’histoire, les DOM sont à l’origine de cette notion, et
apparaissent comme les modèles, précurseurs d’un nouvelle manière de s’organiser. Dès 1986,
le président français de la Commission européenne, Jacques Delors, constate le problème : il
existe un véritable manque de cohérence entre le fait que les DOM soient mentionnés dans le
Traité de Rome, sans savoir clairement quels sont les aménagements possibles quant à leur
situation particulière.
L’arrêt Hansen de la Cour de Justice des Communautés Européennes clarifie la situation en
rendant possible des aménagements pour tenir compte des spécificités des DOM. Néanmoins,
au delà de ce principe consacré par la CJCE, les négociations sur les adaptations régionales
possibles dans les DOM se font par à coups. À chaque problème ou aménagement spécifique
(par exemple les taxes sur le rhum), la France doit négocier au cas par cas avec la
Commission. Cette gestion au jour le jour n’était plus possible.
En 1986 voit le jour un groupe inter service où tous les départements de la Commission sont
représentés, chargé de coordonner l’application des politiques communautaires aux
Départements d’Outre Mer. Suite à l’entrée de l’Espagne et du Portugal dans l’Union en 1986,
le système est étendu aux Açores, Madère, Canaries, Ceuta et Melilla, puis enfin aux
Territoires d’Outre Mer français.

2- La création du programme POSEI :
En 1987, suite à l’organisation de « journées des DOM » pendant lesquelles les élus de l’Outre
Mer s’expriment, est créée POSEIDOM dont l’objectif est de mettre en place un cadre d’action
permettant d’adapter les réactions communautaires aux réalités de l’Outre Mer. La stratégie de
travailler d’abord avec les DOM tenait au fait que ces régions étaient directement citées dans
le Traité de Rome.
Les DOM servent par la suite de modèles. Les Canaries entrent d’abord dans l’Union avec un
statut spécial. Ces îles souhaitaient conserver une tradition de zone franche, ce qui les avait
poussées à rejeter certaines dispositions. Cependant, au vu de l’intérêt qu’avaient leurs
agriculteurs (producteurs de tomates & bananes) à profiter des avantages de la Politique
Agricole Commune, les Canaries signent finalement l’acte d’adhésion sans restrictions. Le
programme POSEICAN est alors créée sur le modèle de POSEIDOM. Les Açores et Madère
entrent directement sans conditions particulières dans l’Union, est enfin créée POSEIMA.
Le cas de Ceuta et Melilla est particulier, puisque ces enclaves espagnoles situées au Maroc
n’ont pas souhaité entrer dans le cadre des politiques communautaires. Ce sont encore
aujourd’hui des zones franches, dont l’avenir dépend en grande partie des relations de
l’Espagne avec le Maroc.
Il est aussi à noter que les Régions Ultra-périphériques disposent, en théorie, de facilités
importantes, et ceci d’autant plus que ces facilités ne peuvent être considérées comme une
menace sur l’intégrité de l’Union européenne dans son ensemble. Enfin, la position de "club
fermé" (aucun pays candidat ne peut prétendre qu’une de ses régions pourrait intégrer ce
club) met l’ensemble des R.U.P. dans une position où il sera difficile de remettre en cause le
statut et les avantages qui en découlent à l’une d’entre elles. Cette situation constitue aussi un
garde-fou pour l’Union, dans la mesure où aucune autre région ne pourra intégrer ce club,
limitant clairement les exemptions de ce type accordées sur une base territoriale.

C) Les caractéristiques particulières qui fondent “L’ultrapériphérie".

1- À l’origine, le mot ultra recouvre le fait d’un grand éloignement par rapport au continent
européen. Ces régions partagent ensuite des caractéristiques communes : un climat tropical ou
subtropical, un relief souvent montagneux (et parfois lié à l’activité volcanique), l’isolement,
des caractéristiques économiques et agricoles particulières (monoculture).
D’autre part, ces régions jouissent déjà, dans leur Etat d’appartenance, d’un statut particulier,
avec certaines différences. Madère, les Açores et les Canaries disposent d’une grande
autonomie avec un Gouvernement et un Parlement, tandis que les DOM sont des
départements français particuliers (conseils régionaux présents). Toutes ces régions ont
expressément fait le choix d’appartenir à l’Europe. En effet, le Parlement des Canaries décide
de l’intégration dans la Communauté Européenne en décembre 1991. Les élus des DOM
disent leur souhait de faire partie de l’UE (tout comme aujourd’hui les élus de Mayotte).

2- Les études réalisées par la suite ont caractérisé l’ultra périphérie à l’aide de deux concepts
principaux qui interagissent l’un sur l’autre, à savoir la dimension (la taille) géographique et
humaine d’une part, et le grand isolement d’autre part. En d’autre terme, cela revient à dire que
la taille du territoire (superficie, population, ressources disponibles…) ne permet pas un
développement harmonieux sauf à élargir l’espace économique et humain « pertinent », c’est-àdire
être en mesure de procéder à de nombreux échanges, notamment avec les États voisins.
Or le grand isolement de ces territoires ne permet pas cet élargissement ou alors dans des
conditions excessivement difficiles. C’est d’ailleurs ce constat qui a fait que des politiques
nationales spécifiques ont été lancées, politiques soutenues par l’Article 299-2.

3- Les caractéristiques des RUP ont été affinées par la suite ; il s’agit de régions présentant :
a- une intégration au sein d’un double espace géo-économique constitué d’une zone
géographique de proximité, et d’un espace politique d’appartenance ;
b- un isolement relatif, du fait du très grand éloignement du continent européen, renforcé par
l’insularité ou l’enclavement,
c- une dimension réduite du marché intérieur local, liée à la taille de la population,
d- Des conditions géographiques et climatiques limitant le développement endogène des
secteurs primaires et secondaires (absence de matières premières, caractère archipélagique,
zones de volcanisme ou de sismicité actifs,…),
e- une dépendance économique à l’égard d’un petit nombre de produits ou même d’un seul
produit.

Les outre-mers en 1999
Document tiré de l’ouvrage de Benjamin-Godard (p 186)

D) Les statuts des RUP et les programmes dédiés.

1- Un statut communautaire spécifique.
Si la déclaration annexée au Traité de Maastricht de 1992 est la première à comporter la
notion de « région ultrapériphérique », leur existence n’est officiellement reconnue qu’en 1997,
par l’article 299-2 du Traité instituant la Communauté européenne, article dans lequel il est
expressément fait mention de ces territoires comme étant isolés du bloc central de l’Union.
Cette expression était totalement dénuée de sens il y a quinze ans. Aujourd’hui le mot ultra
périphérie recouvre une idée géographique, certes, mais aussi politique.
Cet article du Traité
d’Amsterdam établit une base juridique solide pour formuler et mettre en oeuvre des politiques
spécifiques adaptées aux handicaps liés à l’insularité et/ou l’éloignement de ces régions mais
aussi à leurs atouts originaux. Cette référence nominative sise dans l’Article 299-2 a trois
conséquences importantes.
a. La reconnaissance de l’existence d’une spécificité territoriale, conduisant à une
adaptation des textes législatifs sur de nombreux domaines, ce qui est unique au sein de
l’Union,
b. La création de ce droit d’adaptation en spécifiant que cela ne peut pas avoir d’impact sur la
cohésion de l’ensemble de l’Union.
c. La troisième et sans doute la plus importante est qu’il reconnaît ce statut spécifique à
unensemble fini de territoires.
Depuis le rapport de la Commission européenne de mars 2000 sur la mise en oeuvre de
l’article 299.2, diverses réformes ou adaptations du cadre réglementaire ont été introduites
visant à établir un statut permanent pour les RUP organisé autour d’une stratégie de
développement durable.
Par la suite, plusieurs Conseils européens (Göteborg en juin 2001 ; Séville en juin 2002) ont
permis des avancées significatives dans la reconnaissance des spécificités de RUP et
l’adoption de mesures concrètes qui visent à compenser les effets négatifs de
l’ultrapériphéricité et à promouvoir la convergence économique et sociale de ces régions vers
des standards communautaires.
Le traité établissant une Constitution pour l’Europe, signé par les chefs d’Etat et de
Gouvernements réunis à Rome le 29 octobre 2004, maintenait ce régime spécifique pour les
RUP mais il a été repoussé par la France et les Pays-Bas... La XIe conférence des présidents
des régions ultrapériphériques s’est tenue à la Réunion du 2 au 4 septembre 2005 en présence
de Danuta Hübner. La prochaine conférence aura lieu en Guadeloupe en septembre 2006.

2- Fonds structurels et programmes.
Les RUP sont intégrées à l’Objectif 1 des fonds structurels (régions en retard de
développement). À ce titre, elles se sont vu allouer, pour la période 2000-2006, un montant de
7,671 milliards d’euros dans le cadre des Fonds structurels. Les programmes spécifiquement
conçus pour ces régions - POSEIDOM pour les Départements d’outre-mer français (1989),
POSEICAN pour les îles Canaries (1991) et POSEIMA pour les Açores et Madère (1991)
constituent le fil conducteur de la politique à l’égard des RUP.
Ils focalisent leurs efforts sur :

  • l’amélioration des infrastructures,
  • la promotion des secteurs productifs générateurs d’emplois,
  • et sur le développement des ressources humaines.
    De nombreuses autres initiatives existent également, qui tiennent compte des handicaps
    (éloignement, insularité, compétitivité réduite) de ces régions.

3- Quelles voies d’avenir pour les RUP ?
Les gouvernements des trois Etats membres avaient présenté le 2 juin 2003 à la Commission
un Mémorandum conjoint, qui recensait les difficultés rencontrées par les RUP et proposait
des moyens pour répondre aux défis de leur développement et de tirer pleinement les effets de
l’article 299.2 du Traité, tant au plan de la Politique Régionale dans le contexte de
l’élargissement, qu’à celui des autres politiques de l’Union européenne.
La Conférence des Présidents des 7 RUP a, de son côté, présenté une contribution au
Mémorandum des Etats membres qui met en avant les quatre principes d’action :

  • l’égalité de chances,
  • la valorisation des atouts,
  • le renforcement du partenariat,
  • la recherche de la cohérence,
    Ces principes devraient guider l’approfondissement des politiques communautaires relatives à
    l’ultrapériphérie.
    En réponse à la demande du Conseil européen de Séville et celles des RUP et de leurs Etats
    membres, la Commission européenne a adopté, le 26 mai 2004, une Communication qui
    présente une stratégie communautaire pour les régions ultrapériphériques favorisant "une
    approche globale et cohérente des particularités de leur situation et des moyens d’y faire
    face« 
    . Cette stratégie intitulée  »Un partenariat renforcé pour les RUP", complétée en août
    2004 par un document de travail détaillé, propose d’articuler sa stratégie autour de trois
    priorités :
    • améliorer la compétitivité des RUP,
    • réduire les difficultés d’accessibilité,
    • et favoriser l’insertion des RUP dans leur environnement géographique régional.
    Cela se traduisant par la mise en oeuvre de deux nouveaux programmes pour les RUP :
    • Le programme spécifique de compensation des handicaps, qui serait financé par le FEDER
    pour la période 2007-2013 et doté de 1,11 milliard d’euros.
    • Le plan d’action pour le grand voisinage : l’objectif poursuivi est d’élargir l’espace naturel
    d’influence socio–économique et culturel des régions ultrapériphériques. Le plan d’action
    intègrerait des mesures non seulement en matière de commerciale et douanière, mais aussi
    dans le domaine de la coopération transnationale et transfrontalière.

 II / Analyse comparative de la Nouvelle-Calédonie et des R.U.P. actuelles.

A) La question des handicaps structurels permanents.

Au-delà des problèmes spécifiques liés à l’Ultra-périphérie, la Commission européenne a
reconnu l’existence de territoires à handicap permanent lié à l’insularité, le caractère
montagneux ou/et la faible densité de peuplement. Il se trouve que toutes les RUP subissent,
en plus de leur très grand isolement, au moins un de ces handicaps : six de ces régions sont
insulaires, six de ces régions peuvent être considérées comme montagneuses et enfin, une
région peut être considérée comme faiblement peuplée. À ces handicaps structurels peut
s’ajouter la notion d’archipel, engendrant une double ou triple insularité, et ceci pour quatre
d’entre eux.

Selon D. Benjamin et H. Godard, c’est un fait que la plupart des outre-mers sont des espaces
insulaires tropicaux et il est difficile de nier les contraintes auxquelles se heurtent ces
milieux ; l’éloignement, l’isolement et le morcellement sont bien réels ; il est nécessaire
cependant de relativiser le poids de ces contraintes. Les difficultés que doivent affronter ces
espaces et leurs populations ne sont souvent pas très différentes de celles auxquelles se
heurtent d’autres espaces, qu’il s’agisse de micro-États ou de territoires de plus grandes
dimensions. Et R. Knafou affirme que “la spécificité insulaire n’existe pas, sauf pour ceux qui
y croient”.

Tableau 1
Les R.U.P. et les handicaps structurels permanents

On peut constater que la Nouvelle-Calédonie aurait sa place parmi les RUP et, par-delà le
déterminisme des critères (liés en particulier, aux données de la nature), on peut regretter que
d’une part, on néglige la conscience que les habitants ont, d’habiter une île ou non et que,
d’autre part, d’autres caractères ne soient pas mieux pris en compte, comme les questions de
rupture de charge dans le transport, le coût relatif d’un billet d’avion, la situation
concurrentielle avec les pays voisins, ou encore, le coût d’une catastrophe naturelle. Sont
souvent mis en avant aussi, l’exiguïté du marché local, les ressources naturelles limitées,
l’absence d’autosuffisance alimentaire, etc. mais ces spécificités insulaires ne sont pas
qu’insulaires et sont en fait, communes à tous les micro-espaces... Et certains auteurs de
s’interroger : “la Nouvelle-Calédonie est-elle encore une île ?” car, de par sa taille, l’ensemble
de la société a conscience d’être insulaire alors que les individus peuvent ignorer ou oublier
qu’ils habitent une île (F. Péron, citation tirée de l’ouvrage “des îles et des hommes” 1996).

B) Les hommes sur leurs territoires.

Les Régions Ultra-périphériques sont composées de sept entités distinctes aux caractéristiques
humaines et géographiques particulières mais se retrouvant toutes sur un même point :
l’éloignement et l’isolement. En effet, ces régions sont, d’une part, très éloignées de l’Europe
et, d’autre part, sises dans un environnement humain et économique “quasi-désertique”. En
effet, la distance séparant la capitale de chacune de ces régions avec la capitale du pays
d’appartenance évolue entre 1040 km (Madère) et 9370 (La Réunion). La nature insulaire - ou
enclavée pour la Guyane - de ces régions accentue encore plus ce phénomène d’éloignement
en le doublant d’un phénomène d’isolement. Cet isolement est d’autant plus net qu’à
l’exception de la Guadeloupe et de la Martinique, la population environnante est quasi-nulle
(île Maurice pour La Réunion, Sahara Occidental pour les Canaries, nulle pour Madère et les
Açores). Dans le cas de la région des Caraïbes, la population environnante peut être
considérée comme clairsemée. De plus, les écarts de richesses entre ces régions des caraïbes
et la population environnante est de l’ordre de 5 à 1 en terme de PIB/hab.

La Nouvelle calédonie partage la plupart de ces caractères mais en les exacerbant : On voit
ainsi, dans le tableau 2, que la Nouvelle-Calédonie a un éloignement de sa capitale
métropolitaine, double de celui de la RUP la plus éloignée (la Guyane) et elle dépasse
largement, par sa distance au “continent” le plus proche (l’Australie), la situation la plus
défavorable du tableau qui est celle des Açores. Éloignement et isolement sont donc deux
caractéristiques des RUP clairement partagées par la Nouvelle- Calédonie.

Tableau 2
L’isolement des R.U.P.

La Guyane, seule région continentale, n’en demeure pas moins une région enclavée avec peu
de contact avec ses pays voisins et surtout la présence de la forêt amazonienne sur la plus
grande partie de son territoire. Cette situation fait qu’il est possible de considérer
géographiquement la Guyane comme un territoire “quasi-insulaire”.

Tableau 3

* Moyenne de l’Union : 22576 (2000) et chiffres de l’ISEE (2003 à 2005) pour la Nouvelle -
Calédonie
À cet enclavement vis-à-vis de l’extérieur s’ajoute un enclavement entre les différents
territoires d’une même région. En effet, les difficultés liées à l’insularité, la présence
d’archipels, de montagnes et de forêts font que les communications au sein même de ces
territoires peuvent être rendues extrêmement difficiles. Cette situation se traduit alors par
l’existence de grandes disparités à l’intérieur de ces régions.
L’ensemble de la population des R.U.P. s’élève à 3,8 millions d’habitants (1% de la
population de l’UE.15), se répartissant sur une superficie de 16 000 Km2, hors Guyane et 100
000 avec la Guyane (1/6 du territoire français). Cette population se répartit de manière inégale
entre les sept régions mais toutes ont une très forte densité, à l’exception cependant des
Açores et de la Guyane. Pour cette dernière, il est nécessaire de relativiser cette affirmation
car la population se concentre essentiellement sur la bande littorale.
La population des R.U.P. est caractérisée par son extrême jeunesse. Cette pression
démographique n’est d’ailleurs pas sans poser de problèmes en terme d’occupation des sols et
en terme d’emplois. Face à cette pression, les régions ne réagissent pas de la même façon : aux
Açores et surtout à Madère, l’émigration reste très forte (avec des effets positifs sur le taux de
chômage, probablement sous-estimé), alors que dans d’autres régions les taux de chômage
atteignent des niveaux uniques en Europe.

La Nouvelle-Calédonie est pleinement concernée par ces caractères. L’enclavement est triple
puisque, à celui vis à vis de l’extérieur, elle ajoute un enclavement relatif des régions
septentrionales et orientales de la Grand—Terre par rapport à la métropole nouméenne et ses
portes maritime (le port international) et aérienne (l’aéroport de la Tontouta), avec un
enclavement réel des archipels et îles isolées avec un gradient de l’île des Pins aux Belep et
aux Loyauté ; (à l’intérieur de ce dernier ensemble, la situation de Tiga avec son petit
aérodrome et son wharf difficilement praticable dans certaines conditions météorologiques et
marines, pourrait encore être distinguée...).

Le tableau 3 permet, par ailleurs, de faire un certain nombre de constatations qui
caractérisent ce territoire par rapport aux autres RUP :

  • sa population (largement sous-estimée par le dernier recensement pour cause de boycott
    partiel) le placerait en milieu de tableau ; en revanche, sa densité le met en fin de classement
    juste avant la Guyane. La population calédonienne est très inégalement répartie (le Grand
    Nouméa et le “désert calédonien” ?) et les densités sont extrêmement contrastées (de Yaté,
    plus vaste commune de Nouvelle-Calédonie avec 1,4 hbt/km2, à Nouméa, à la fois plus petite
    commune calédonienne par la superficie (45 km2) mais comptant plus de 2000 hbts/km2.
  • la jeunesse de la population calédonienne découle en partie de la natalité relativement forte
    du territoire puisque le taux de natalité se maintenait encore, en 2004, à 17,3%o avec une
    mortalité à 4,9 %o (contre 12,7 et 8,7 pour la France). Certes, l’indice conjoncturel de
    fécondité a baissé, passant de 3,3 à 2,3 entre 1983 et 2003 (contre 1,92 en France), mais ce
    ralentissement ne se traduit pas encore de manière significative dans la structure par âges.
    La Nouvelle-Calédonie se place entre les Açores et la Réunion pour la population âgée de
    moins de 25 ans (environ 42% selon les estimations) mais assez loin derrière la Guyane
    (département en plein essor démographique qui doit aussi faire face à une immigration jeune,
    extrêmement forte issue de ses proches voisins). Enfin, si l’immigration semble se poursuivre
    en Nouvelle-Calédonie, les chiffres récents et précis font défaut et de grandes différences
    provinciales existent. La Province sud continue d’attirer beaucoup plus que les deux autres.
    24% de ses résidents, en 1996, venaient de métropole ou d’autres territoires français du
    Pacifique et 8% de l’étranger ; la tendance s’est sans doute poursuivie depuis, d’autant que le
    chantier de l’usine du Sud est très attractif.
  • sa superficie en fait une grande, voire une très grande île (et c’est à ce titre que l’insularité
    ressentie ou vécue peut se révéler très différente de l’insularité conceptuelle) ; elle est aussi
    étendue que six des sept régions qui forment les R.U.P. et elle représente un quart de la
    superficie totale de la Guyane. Or, on considère que plus le territoire étudié est de taille
    réduite et est considéré comme à la périphérie des grands flux économiques, plus l’activité
    humaine qui se développe reste tributaire de cet environnement. Ainsi, un grand territoire ne
    se trouvant pas à la croisée des flux économiques mondiaux pourra néanmoins asseoir son
    développement sur la base de son marché domestique et sur l’existence de matières premières
    généralement disponibles (ce qui est, ou pourrait être, le cas de la Nouvelle-Calédonie, si sa
    population était plus importante et si les révenus étaient plus équitablement répartis de
    manière à soutenir la consommation et générer une demande que les producteurs locaux
    s’efforceraient, dans l’idéal, de satisfaire...). De même, un pays plus petit ne disposant pas de
    ressources naturelles et d’un grand marché domestique, mais géographiquement positionné à
    la croisée des flux économiques, peut asseoir son développement en tirant avantage de cette
    position. A l’opposé, un petit territoire, géographiquement excentré et sans ressource
    naturelle, rencontre d’innombrables difficultés dans son processus de développement et doit
    souvent sa survie au soutien de voisins plus puissants. A ces considérations, s’ajoutent des
    contraintes liées à l’environnement naturel qui impose des limites supplémentaires en termes
    de développement. La présence de montagnes, ou encore, l’importance des risques naturels
    illustrent parfaitement cette situation (et la Nouvelle- Calédonie est évidemment confrontée à
    cette double difficulté) .
Les plaques
Doumenge p 15
Milieux naturels
Benjamin-Godard p 52
Tableau 4
Les résultats du recensement par commune en Nouvelle-Calédonie (ISEE-2004)

Ce document peut être accompagné des questions suivantes :
1- Présenter le document et l’analyser de manière générale (totaux de population,
tendances...).
2- Quelles oppositions majeures entre les trois provinces relève-t-on ?
3- Quelles sont les 3 communes qui présentent les plus fortes densités ; et les 3 plus faibles ?
Les situer sur le territoire puis proposer des explications.
4- Comment qualifier le peuplement de la Nouvelle-Calédonie ? Quelles solutions pourraient
permettre d’y remédier ?

C) Des territoires aux caractères socio-économiques originaux.

Sans tenir compte des Canaries, les R.U.P. affichent un PIB nettement inférieur à celui de
l’Union et ceci est particulièrement vrai pour les R.U.P. françaises qui font partie des régions
les plus pauvres. Cependant, la singularité des Canaries et l’importance de sa population fait
que la moyenne des R.U.P. apparaît comme nettement moins médiocre. L’ensemble de ses
régions est éligible à l’Objectif 1 (promouvoir le développement et l’ajustement structurel des
régions en retard de développement), même si la question peut se poser à l’avenir pour les
Canaries dont le PIB est supérieur à 75% de la moyenne de l’Union.
Les économies des R.U.P. sont des économies à dominante touristique ou agricole et le poids
du secteur non-marchand reste très élevé. Cette dernière remarque est caractéristique des
régions très éloignées car le secteur non-marchand a besoin d’une taille minimale pour
fonctionner. De plus, ces économies sont très peu tournées vers l’exportation et importent
l’essentiel de leurs biens de consommation transformés. Ces importations sont rendues
possibles par d’importants transferts publics et privés en provenance de l’Europe. Les
montants de ces transferts sont difficilement calculables, ils peuvent cependant être estimés à
partir du solde des échanges de biens et services. Malheureusement, ces données complètes ne
sont pas forcément disponibles rapidement, le tableau ci-dessous ne reprend donc que les
échanges de biens.

Tableau 5
Échanges de biens (pas de données pour les RUP autres que françaises)

(PIB NC : 3,7 milliards d’€ en 2001, pour des transferts de l’État en 2005 de 884 millions
d’€, soit 3780 € par habitant).
-en terme de richesse globale produite, la Nouvelle-Calédonie, occuperait le 5e rang (sur
8) mais, par habitant (en ppa), le deuxième, juste derrière les Canaries (dont certains
s’interrogent de sa place dans les RUP car son produit par hbt est supérieur à 75% de celui
de l’UE et révèle ainsi une réelle prospérité liée au tourisme et à la spéculation immobilière
extrêmement forte qu’il a entraîné, notamment à Tenerife et à Lanzarote)... C’est aussi la
prospérité qui caractérise le territoire néo-calédonien, notamment si on le compare à la
situation de ses voisins insulaires orientaux les plus proches ; par exemple, le Vanuatu a un
PIB par habitant de 2 900 $, six fois moins élevé, et Fiji ou les Samoa, ne dépassent pas 6 000
$. La Nouvelle-Calédonie est ainsi nettement plus proche, par ses revenus, de ses grands
voisins du sud et de l’ouest, l’Australie et la Nouvelle-Zélande que de ces pays. Sa situation
économique peut s’expliquer bien sûr par les transferts de métropole et l’importance de la
fonction publique territoriale et d’État, par la diversité de ses activités, le dynamisme du
secteur du BTP et son tissu d’entreprises diversifié mais la structure de ses échanges,
représentés à 90% par les ferro-nickels et mattes ainsi que par le minerai de nickel, révèlent
l’une de ses forces principales : ses ressources minérales dont l’usine Goro nickel et le projet
Koniambo cherchent à tirer parti (le prix du nickel a atteint des sommets en août 2006, à plus
de 23 000 $ la tonne). Les difficultés du secteur agricole (baisse de toutes les productions
végétales, en dehors des céréales, et chute de la production de viande bovine) demeurent en
revanche préoccupantes et posent de réels problèmes de dépendance vis à vis notamment de
la métropole et de la Nouvelle-Zélande. Enfin, le secteur touristique plafonne bon an, mal an,
à 100 000 visiteurs auxquels il faut cependant ajouter les croisiéristes en escale, de plus en
plus nombreux.

  • il faut enfin évoquer la situation du chômage qui semble avoir connu une chute
    spectaculaire depuis 3 ans, de 15,7% en 2003 à 12,4% en 2005 avec une forte progression
    des créations d’emplois, notamment dans le secteur privé (et en particulier le bâtiment). En
    fait, les choses sont plus complexes car la Nouvelle-calédonie comptait 72 000 salariés en
    mars 2006 et 7 603 demandeurs d’emplois (mais elle recensait, en juin 2006, seulement 1 135
    chômeurs indemnisés) ; autrement dit, si on rapporte le nombre de demandeurs au nombre de
    salariés (ce qui est bien sûr discutable), le pourcentage de chômeurs serait de 10,5% (les
    dernières données parlent même de 7,5% si l’on intègre tous les emplois, salariés ou non),
    mais si on ne retient que les chômeurs indemnisés, le taux plonge à 1,6% !!!. On peut aussi
    remarquer que moins de 1 demandeur sur 7 est indemnisé ; on est très loin de la métropole...
  • à l’opposé, il est nécessaire de souligner les situations très difficiles des R.U.P. françaises
    (à plus de 20 voire, 30%, de leur population active au chômage, avec un nombre de RMIstes
    en progression constante), alors que les situations flatteuses des Açores et de Madère sont
    dues aux forts flux d’émigration vers l’Espagne et le Portugal, qui proposent des emplois
    diversifiés.

D) Les caractéristiques politiques et administratives.

Toutes les R.U.P. disposent d’une très forte autonomie politique vis-à-vis de leur métropole.
Elles sont, en fait, les régions les plus autonomes (ou les moins rattachées à l’administration
centrale) de leur pays respectif. Cette situation leur confère alors un certain nombre de
prérogatives, principalement fiscales (présences de zones franches par exemple) ou
d’aménagement des lois votées en métropole. Ce pouvoir d’aménagement, couplé aux
facilités qu’offre l’Article 299-2 du Traité, confère alors à ces régions une position politique
tout à fait particulière dans l’organisation juridique de l’Union.

La situation de la Nouvelle-calédonie est à ce titre exemplaire puisque qu’elle est désormais
une collectivité territoriale d’outre-mer à statut particulier : (voir le site du Ministère de
l’outre-mer auquel ce qui suit est grandement emprunté). La Nouvelle-Calédonie est
aujourd’hui une collectivité sui generis, qui bénéficie d’institutions conçues pour elle seule, et
qui se voit transférer, de manière progressive mais irréversible, certaines compétences de
l’Etat. L’organisation institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie est issue de la loi organique et
de la loi ordinaire adoptées par le Parlement le 16 février 1999. La loi organique répartit les
compétences entre l’Etat, la Nouvelle-Calédonie, les provinces et les communes, organise le
fonctionnement du gouvernement, du Congrès, du Sénat coutumier et des institutions
provinciales, fixe les modalités des élections aux assemblées locales et les conditions dans
lesquelles la Nouvelle-Calédonie sera appelée à se prononcer sur son avenir.

La Nouvelle-Calédonie est organisée en trois provinces (Province Nord, Province Sud,
Province des Iles). Les provinces sont des collectivités territoriales qui disposent d’une
compétence de droit commun, c’est-à-dire qu’elles sont compétentes dans toutes les matières
qui ne sont pas réservées par la loi à l’Etat, au territoire ou aux communes. Elles
s’administrent librement par des assemblées élues pour cinq ans au suffrage universel direct.
Les trois assemblées de province réunies forment en partie le Congrès du territoire qui est
compétent pour gérer les affaires communes à l’ensemble du territoire. Ses compétences sont
énumérées limitativement par la loi organique. Il s’agit notamment de la fiscalité, de la
répression des fraudes, de la réglementation des prix, des principes directeurs du droit de
l’urbanisme, de la procédure civile, de l’organisation des services territoriaux, des règles en
matière de santé, d’hygiène publique et de protection sociale.
L’exécutif de la Nouvelle-Calédonie est assuré par un gouvernement collégial. Ce
gouvernement de 5 à 11 membres dont un président est élu par le congrès à la
proportionnelle au scrutin de liste et responsable devant celui-ci. Le haut-commissaire
participe de droit aux réunions du gouvernement. Les organismes consultatifs du territoire
sont le Comité économique et social et le Sénat coutumier.

Certaines compétences ont été transférées à la Nouvelle-Calédonie en 2000 en particulier le
statut civil coutumier et le régime des terres coutumières, le régime de travail des étrangers,
les principes directeurs du droit du travail et de la formation professionnelle, le commerce
extérieur, l’exploitation de la zone économique exclusive, la réglementation de certaines
substances comme les hydrocarbures ou le nickel, la desserte aérienne avec certaines
exceptions… D’autres compétences seront transférées entre 2004 et 2014 selon un échéancier
déterminé en accord avec la Nouvelle-Calédonie. Certains transferts supplémentaires
pourront intervenir par loi organique à partir de 2009 à la demande du Congrès.
Au dernier stade d’évolution du statut de la Nouvelle-Calédonie, l’Etat restera compétent pour
les matières régaliennes : la justice, la défense, l’ordre public, la monnaie notamment. Enfin,
d’autres compétences font l’objet d’un dialogue entre les autorités de la Nouvelle-Calédonie et
celles de l’Etat : des consultations sont en effet prévues en matière d’entrée des étrangers, en
matière de maintien de l’ordre, d’audiovisuel, d’université et de recherche. La Nouvelle-
Calédonie se voit également reconnaître une certaine capacité internationale dans la zone
Pacifique et dans ses domaines de compétence.
Le referendum prévu dans quelques années (2013 ou 2014), donnera aux Calédoniens le
pouvoir de décider de leur avenir et de donner une forme plus précise à leur destin commun.

 Bibliographie :

sites divers : vice-rectorat de nouvelle-Calédonie (ac-noumea.nc), Institut de la statistique
(ISEE.nc), ministère de l’outre-mer français (outre-mer.gouv.fr), insee.fr (tableaux de
l’économie française), ined.fr, sites de l’UE : Erup.net et Eurostat (http://ec.europa.eu/eurostat/
ou http://europa.eu).

deux ouvrages de référence : J-P. Doumenge, l’outre-mer français, Armand Colin, Paris,
2000. et D. Benjamin - H. Godard : les outre-mers français : des espaces en mutation,
Geophrys, Gap, 1999.

et surtout (il sert de base à notre plan qui en reprend de longs passages) : le Rapport final de
mars 2003 intitulé "Analyse des régions insulaires et des régions ultrapériphériques de l’Union
européenne”,Partie II - Les régions ultrapériphériques, présenté par le consortium Planistat
Europe (chef de file) et Bradley Dunbar Ass. (partenaire).

 Documents annexes

L’organisation spatiale de la Nouvelle-Calédonie
Tiré de J-P Doumenge p.129
L’organisation spatiale du Grand Nouméa
Tiré de J-P Doumenge p.161

titre documents joints

La Nouvelle Calédonie, une région ultra-périphérique en puissance ?

13 août 2010
info document : PDF
303.6 ko

La Nouvelle-Calédonie est désormais une collectivité territoriale d’outre-mer sui generis qui dispose d’un régime juridique original au sein de la République française


Contact | Statistiques du site | Espace privé | | Visiteurs : 3264 / 1261828 Suivre la vie du site fr  Suivre la vie du site Se documenter  Suivre la vie du site Géographie   ?