Prise de possession
Une prise de possession est un acte juridique par lequel un gouvernement déclare établir sa souveraineté sur un territoire qu'il découvre ou qu'il considère comme n'appartenant à aucune autre puissance. Elle peut être marquée par une cérémonie officielle dont le souvenir est parfois inscrit dans le paysage alentour (pose d'une plaque, édification d'un monument) afin de signaler aux futurs visiteurs de la région qu'ils ont été devancés, et qu'ils sont donc dans l'incapacité de se déclarer maîtres de ce territoire à leur tour.
Cette célèbre gravure de Théodore de Bry, datée de 1594, représente l'arrivée de Christophe Colomb, près d'un siècle plus tôt, probablement aux Bahamas. Mais elle pourrait tout aussi bien représenter Quiros et ses hommes : les navires, les vêtements et les comportements des Espagnols sont restés les mêmes.
Approfondissement
Une autre puissance peut remettre en cause cette souveraineté, mais c'est un motif de conflit international. Les traités de Tordesillas, signé en 1494, et de Saragosse, signé en 1529, partageaient les terres - découvertes et à découvrir - entre les deux principales puissances coloniales de l'époque : l'Espagne et le Portugal. Philippe III porte les deux couronnes. Mais cette domination est en train de s'effriter : dès 1600, la Compagnie hollandaise des Indes orientales exploite les épices sur l'île de Java et les corsaires hollandais et anglais traquent les galions espagnols sur toutes les mers. Le droit international, à l'époque (et pour longtemps encore...), c'est avant tout le droit du plus fort.
Source : Wikipedia
Le 14 mai 1606, jour de la Pentecôte (fête de l'Esprit saint), Quiros fait planter, sur la terre qu'il vient de découvrir, l'étendard royal qu'on lui a confié à Madrid et il fait ériger une croix de bois. Puis il fait prononcer le discours de prise de possession avant de signer les procès-verbaux avec les témoins. La cérémonie de prise de possession se termine ainsi :
On dit trois messes, puis notre père commissaire en dit une quatrième, qui fut chantée. Tous communièrent avec ferveur [...]. Les soldats tirèrent une salve de leurs mousquets et leurs arquebuses, les artilleurs leurs pétards et leurs roues et, au milieu de ce vacarme, quelqu'un dit à grands cris : "Dites tous, et répétez sans fin : Vive la foi du Christ !" Ils le crièrent avec un plaisir infini et c'est ainsi que se termina cette fête.
Pedro Fernandez de Quiros, Histoire de la découverte des régions australes, Trad. A. Baert, L’Harmattan, 2001.