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Ecole et société en Nouvelle-Calédonie depuis 1850

mercredi 14 juillet 2010 par Sylvie BRUY-HEBERT

 SUPPORT DOCUMENTAIRE

N.B. Le choix des documents proposé ici n’est nullement exclusif ni impératif. Tous les
documents ne sont pas à intégrer dans la même séance, le professeur utilise ceux qui servent le
mieux son projet de leçon.
Un commentaire accompagne le document : il s’agit parfois d’un approfondissement de
certains points abordés dans la partie scientifique ou de conseils quant à l’utilisation du
document. Le questionnement est laissé au libre arbitre de l’enseignant.

 I LES ECOLES CATHOLIQUES.

Document N°1.

Photo des filles de St Louis en 1890.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-
Calédonie 1 Num 2 148, fonds de l’Archevêché de Nouvelle-Calédonie.

A noter le port de la robe mission obligatoire, en coton blanc orné de dentelles, cousue par les
pensionnaires, elle devait cacher le cou, les chevilles et les bras.
Les cheveux courts des filles, elles étaient rasées par mesure d’hygiène. Elles ne portent pas de
chaussures.
L’air sévère des soeurs de Saint-Joseph de Cluny, revêtues de noir et complètement couvertes
pour les Européennes et les robes noires pour les monitrices indigènes.

Document N°2.

Photo des garçons de St Louis en 1908.
Sources : collection service des Archives de la
Nouvelle-Calédonie, 1 Num 2 136, fonds de l’Archevêché de Nouvelle-Calédonie.

A noter, pas de chapeau pour les garçons qui sont tête nue, le port de l’uniforme : la tunique blanche
de coton, le pantalon de toile.

Document N°3.

Photo des élèves de l’école des frères maristes, à Nouméa, en 1890.
Sources : collection
service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, 1 Num 2 63, fonds de l’Archevêché de
Nouvelle-Calédonie.

Nous avons ici, une population européenne, confirmant le témoignage de M Etienne Zongo
(DOC N°10) ou les dires de Anne Pentecost dans « L’appel du Pacifique » : les Mélanésiens
étaient scolarisés à Païta (pensionnat St Léon), tandis que les Européens allaient à Nouméa.
Ici, contrairement aux élèves du DOC.2, il n’y a pas d’uniforme, mais on peut noter le port de
chapeau de paille. Une majorité d’Européens.

Documents N°4.
a et b. La mission de l’île des pins en 1910.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, 2 Num 10, album de
la collection 108Fi, année 1910. Premières photos couleurs sur la Nouvelle-Calédonie.

Doc a)

Les filles de la mission de l’île des Pins, école Notre-Dame-des-Anges, aux champs.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, 2 Num 10, album de
la collection 108Fi, année 1910. Premières photos couleurs sur la Nouvelle-Calédonie.

Doc b)

Les garçons de la mission de l’île des Pins, école Saint-Joseph au travail.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, 2 Num 10, album de
la collection 108Fi, année 1910. Premières photos couleurs sur la Nouvelle-Calédonie.

L’intérêt de ces photos est de montrer l’activité des filles aux champs ainsi que les activités
manuelles des garçons. L’encadrement chez les soeurs était très strict, les filles n’avaient le droit
de retourner à la tribu qu’une fois par mois afin de les soustraire à l’influence néfaste du milieu.
Elles étaient rasées par mesure d’hygiène et devaient porter la robe mission cousue par leur soin.
A noter, les cheveux courts des filles et l’absence de chaussures. La lessive avait lieu tous les
quinze jours, le lundi. Leur témoignage révèle des conditions dures : le rire existait peu, la faim
les tenaillait.

Les garçons ont des vêtements moins strict, mais leur témoignage affirme que l’école était le lieu
de tous les interdits, de toutes les privations : l’interdiction de parler sa langue, l’interdiction de
parler à certaines personnes, l’interdiction de retourner à la tribu, l’interdiction de manger des
fruits… Les heures d’apprentissage scolaire semblent effacées par les heures passées aux
champs, à l’entretien des locaux ou à prier. L’un des vieux rencontrés a dit : « L’école pour nous
c’était l’école du travail ».
Encore de nos jours, les enfants de l’île des Pins ne sont scolarisés que par la D.E.C.

Longtemps dirigé par des soeurs et des frères jusqu’aux années 1990, le groupe scolaire est divisé
en deux partie : la maternelle (ancienne école des soeurs « Notre-Dame-des-Anges ») et
l’ancienne école des frères « Saint Joseph » qui regroupe le primaire et un collège, soit 380
élèves sous la direction du directeur Joseph Vakié.

Document N°5.

Photo des enfants de concessionnaires, à l’internat des filles de Fonwhari, à La Foa.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, 2 Num 6 111, Album Jean
Guiart.

Les enfants des concessionnaires étaient retirés de leur famille afin d’asseoir une bonne
éducation et confiés à des soeurs ou des frères. Il entraient dans ces fermes écoles vers six ans et
en sortaient à seize ans.
Comme les écoles de mission pour indigènes une grande partie du temps scolaire est consacré
aux travaux des champs ou à des tâches d’intérêt public.
A noter sur cette photo : la jeunesse des enfants (filles), le port de robes sombres identiques, les
cheveux courts, les pieds nus, le bâton pour travailler aux champs ; la majorité des enfants est
d’origine européenne, bien qu’une jeune métisse apparaisse au premier plan vers la droite et
peut-être une autre en arrière plan.

Document N°6 : Emploi du temps de l’école de mission de Nakéti, à Canala, dans les années 1930.

Lever à six heures. Ménage jusqu’à 6h1/2. Etude de 6h1/2 à 7heures. A 7 heures Sainte
Messe. Déjeuner à 8 heures moins le quart. A 8 heures classe jusqu’à 9 heures. De 9 heures à 11
heures travaux des champs. De 11 heures à 14 heures, repas et récréation. De 14 heures à 16
heures classe. De 16 heures à 17 heures ½, travaux des champs. De 17 heures ½ jusqu’à la prière,
les enfants vont au village pour y chercher leurs provisions. Après la prière du soir, souper et
coucher immédiat. Après les jours ordinaires ; les jours de Dimanche et fête, récréation avant le
coucher. Jour de congé le jeudi, départ après la messe, rentrée à la prière du soir. Lavage tous les
quinze jours le lundi. Couture le mercredi soir.

Sources, Archives de l’archevêché de Nouméa, consultables sur microfilms aux archives de la
Nouvelle-Calédonie, reprises par Marie Pineau-Salaün dans sa thèse : La scolarisation des
Kanak.

Ce texte montre que seul un rudiment d’instruction est donné, dans les écoles de mission, à cause
du manque de moyens et par l’absence de bourses accordées aux kanak. Il faut préciser que dans
les faits, comme le révèlent plusieurs témoignages, le temps passé aux champs excédait bien
souvent la durée prescrite par un tel règlement : on avait classe soit le matin, soit l’après-midi
rarement les deux. Ceci est vrai jusqu’aux années 50, ce qui explique le décalage entre les écoles
publiques et privées et que le premier Mélanésien a eu le certificat d’études seulement en 1950.

Document N°7 : Témoignage d’Etienne Zongo, Directeur de la D.E.C

En 1947, j’entre en C.P à l’école mélanésienne de Sainte-Marie de Païta. L’école
européenne, tenue par des frères maristes, est celle du Sacré-Coeur à Nouméa. En 1949, après un
long voyage en camion, j’intègre l’école Saint-Tarcisius à Canala et y reste jusqu’à fin 1950. En
1951, je suis scolarisé à Saint-Léon à Païta. Une pneumonie interrompt alors ma scolarité et, en
1952, j’ai un an de convalescence à Nathalo*.
A Païta, Canala, Azareu, la entrée scolaire avait lieu le 1er mars. Comme nos aînés avant
nous, nous étions internes et ne rentrions dans nos famille que le 15 décembre, fin de l’année
scolaire. Nous avions cinq jours de classe (excepté le jeudi), à raison de trois à quatre heures de
cours par jour, et trois heures à trois heures et demie de travaux des champs. Vu l’absence de
bourses, nous étions obligés de planter ce que nous mangions.

En matière de fournitures scolaires, à cette époque, à Nathalo, il n’y avait presque rien. Les
premiers bureaux d’élèves étaient faits de bric et de broc, et tout était de guingois. Dans la classe,
seul le maître disposait de livres. Les élèves, rien. Pour écrire et faire leurs exercices, ils avaient
un carré d’isorel de 40 cm x 40 cm en guise d’ardoise, sur lequel ils écrivaient à la craie blanche.
A Nathalo, pour cause de centralisation des trois écoles catholiques de la mission de Lifou,
tous les élèves de Dueulu et de Muj (c’est à dire originaires de Eacho, Mucaweng, Hunete)
étaient internes. Ceux de Dueulu revoyaient leurs parents un week-end tous les trois mois,
lorsque le père Plasman s’y rendait avec le camion de la mission. Quant aux élèves internes de
Mij, ils revoyaient leurs parents un dimanche sur deux, à Eacho, lorsque le curé se déplaçait en
camion avec les enfants, à la fois pour la messe dominicale et pour, le soir, ramener les produits
vivriers destinés à nourrir les internes, pour toute la semaine. Etaient également internes toutes
les filles et tous les garçons de Nathalo, à partir du C.M.1. Les plus âgés avaient 18, 19, voire 20
ans. Le père Plasman voulait les soustraire à l’influence sociale néfaste des tribus de Lifou.

En 1953, années du centenaire de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie, j’intègre
l’école des moniteurs d’Azareu à Bourail et obtient mon certificat d’études primaires, en 1954, à
Houaïllou, centre d’examen. Fin 1955, je décroche le CAPEA, le certificat d’aptitude
pédagogique à l’enseignement autochtone. Ce diplôme m’autorise désormais à enseigner seul.
Durant les années 1956, 1957, j’ai travaillé le programme d’algèbre et de géométrie de 6e et de
5e. J’ai fait de même pour l’anglais avec, ici, l’aide d’un répétiteur bénévole et volontaire,
Monsieur Cadet . Pourquoi cela ? Il me semble qu’à l’époque, l’accès au collège pour des
Mélanésiens était interdit. Si ce n’était pas le cas, les modestes moyens de nos parents nous
l’interdisaient concrètement. Donc, c’était du pareil au même.

tiré de 150 ans de mémoire collective
calédonienne, édité par la ville de Nouméa.

*Etienne Zongo est originaire de Lifou.

Ce texte témoigne du peu de moyens accordés aux écoles de mission.
Les Mélanésiens obtiennent la citoyenneté en 1946, mais l’école ne s’ouvre pas tout de suite de
façon égalitaire pour eux. Le droit aux mêmes bourses que les Européens n’est obtenu qu’en
1951 par le gouverneur Cournarie. Et comme le souligne le témoignage de M. Zongo, il faudra
encore attendre longtemps pour que s’opère la décolonisation des mentalités et des
comportements humains.

 II LES MISSIONS PROTESTANTES : l’exemple de Do Néva.

Document N°1

Les fondateurs de Do Neva, en 1907.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, 1 Num 19, Album Do
Neva.
Cliché de M. Leenhardt

les notes qui suivent sont celles qui se trouvent derrière la photo :
« Les premiers étudiants à leur sortie en 1907. Les fondateurs de Do Neva, nos initiateurs.
En haut de gauche à droite : Boesoou, Jules, Elia, Toooura, Peoroi, Poindi.
Devant Boesoou : la femme de Jules, Cécilia de Maré, femme de Poindi, Loise, femme d’Elia,
Méré, 1re femme de Peroi.
Par terre : Touelop de Ouassé, Vatou femme de Taooua et au bout Jakoué fils de Touelop,
actuellement chef de Ouassé.
Tous les enfants sauf Jakoué et Nekoiba Amos, dans les bras de sa mère Loise, sont à Vatou,
femme de Tooua : image fidèle de l’ancienne Calédonie où il n’y avait plus d’enfants. Tous ces
hommes ont porté le « bagayou » et connu les secrets de la police du bagne. »

Le 14 décembre 1902, lors de la première conférence missionnaire protestante à Maré est pris la
décision d’acheter la ferme Girard à Houaillou. En mars 1903, naîtra ainsi sous l’impulsion du
Pasteur ethnologue Maurice Leenhardt (1878-1954), la mission de Do Neva, « le vrai pays ».
Maurice Leenhardt a voulu faire de cette mission une communauté religieuse et culturelle d’où
rayonnerait le message évangélique ainsi que l’oeuvre scolaire de la société des missions. Il a pu
ainsi s’immerger complètement dans la culture kanak et en comprendre le fonctionnement. Il fut
directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études et professeur à l’Ecole nationale des langues
orientales et à l’institut d’ethnologie à Paris. Il fut le fondateur et le premier directeur de l’institut
français d’Océanie ( O.R.T.O.M., Nouméa, 1947). Il est l’auteur de plusieurs livres sur la mentalité
des Mélanésiens. Etudes sur la pensée, la notion d’espace, de temps, de société, de paroles chez les
kanaks. De ces études sortira son livre le plus connu sur la personne et le mythe dans le monde
mélanésien : Do Kamo (L’homme en son authenticité).

Arrivé dans l’île au moment où les kanak, ravagés par l’alcoolisme (l’alcool est distribué dans les
tribus par les bagnards libérés), rongés par le découragement, semblaient condamnés à disparaître à
brève échéance, il lutta vigoureusement contre le courant qui condamnait à mort tout un peuple.
C’est en ce sens qu’il faut comprendre les notes : « image de l’ancienne Calédonie où il n’y avait
plus d’enfants. » Maurice Leenhardt a réussi à leur rendre courage et à leur redonner le goût de la
vie. Cette lutte, cette expérience, appuyées par vingt-cinq ans d’études et de notes quotidiennes, sont
un parfait exemple d’ethnologie active. Le but de Maurice Leenhardt fut de donner aux indigènes
une promotion à la vie.

Les fondateurs de Do Neva sont essentiellement de Loyaltiens formés par les pasteurs missionnaires
qui viennent ensuite prêcher sur la Grande Terre.
La mission de Do Neva avait donc plusieurs objectifs :

  • former d’autres pasteurs
  • instruire les kanak
  • les aider à s’adapter dans la société coloniale
  • fonder une communauté autonome.
    On notera l’étude et le respect des langues autochtones jusqu’en 1920, date où l’enseignement doit
    se faire en français.

Document N°2 .

Le pasteur Maurice Leenhardt et sa femme et leurs premiers élèves en 1905.
Sources : collection du service des Archives de la Nouvelle-Calédonie, 1 Num 19-23, album Do
Neva.

Document N°3

Do Neva en 1953, la classe du certificat d’étude.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-Calédonie1 Num 19, album Do Neva.

Cette photo montre la première classe de Do Neva à présenter le certificat d’étude en 1953.
Elle illustre bien la volonté du centre de Do Neva d’être un centre complet, formant et éduquant
complètement les kanak en autarcie. Mlle Pittet avait aussi la charge de former les futurs
moniteurs qui enseignaient ensuite aux enfants.
Actuellement le centre de Do Neva comporte l’école primaire, 21 élèves sous la direction de
Mme Gratienne Touyada, le collège, 147 élèves sous la direction de M. Dominique Lafage et le
lycée agricole, 111 élèves sous la direction de M. Cumé.

Document N°4.

Do Neva en 1950, les menuisiers à l’atelier.
Cliché pris par le pasteur Charlemagne.

En 1950, à Do Neva, est ouverte l’école artisanale qui deviendra ensuite l’école pratique. C’est la
première véritable section professionnelle de l’Alliance Evangélique.
Le pasteur Charlemagne est le catalyseur de la scission, en 1958 de l’enseignement protestant en
deux organismes : l’Alliance scolaire et la Fédération de l’enseignement libre protestant (F.E.L.P.).
L’ASEE est établie à Lifou (Naizianu et Havila), à Maré (Tarémen), Ouvéa (Eben Eza), Poum
(Baouva Kaleba), Gomen (Baganda) et Nouméa (Do Kamo)
La F.EL.P est représentée à Voh (Tiéta), ainsi qu’à Houailou ( Nédivin) et Ponérihouen (Mou).

Document N°5.

Do Neva en 1982, les élèves de l’option agriculture en travaux pratiques.
Sources : collection service des Archives de la Nouvelle-Calédonie 1 Num 19-312, album Do
Neva.

En 1982, est ouverte une section agricole, prémices du futur lycée agricole ouvert en 1987 sous
contrat avec le ministère de l’agriculture. Actuellement le lycée agricole privé de Do Neva scolarise
111 élèves répartis en neuf classes :

  • deux quatrièmes et deux troisièmes préparatoires spécialisées en production animale.
  • Une terminale C.A.P.A
  • Un B.E.P production agricole régions chaudes
  • Un B.E.P services aux personnes.
  • Deux B.A .C Pro, production fruitière.

 III L’ECOLE PUBLIQUE ET DIVERS DOCUMENTS DE COMPARAISON PUBLIC / PRIVE.

Document N°1

Les filles du collège Lapérouse en 1938.
Sources fonds personnels M. Vautrin.

Document N°2

Les garçons du collège Lapérouse en 1938.
Sources fonds personnels M. Vautrin.

En 1938, le collège Lapérouse est l’unique établissement du secondaire.
Ces documents attestent donc du faible effectif du secondaire pour cette période, on compte environ
200 garçons et 80 filles. On peut mettre en rapport ces photos avec les graphiques du document
N°4. Les élèves sont en majorité de souche européenne.

Documents N°3.

Des élèves d’une école indigène et de leur instituteur. Photo, Almasy.
Sources : Jean Mariotti, Nouvelle-Calédonie, le livre du centenaire 1853-1953, association
pour l’édition des oeuvres de Jean Mariotti, éditions Grain de Sable.

Jean Mariotti souligne dans ses notes que l’instituteur est aussi un chef de tribu d’authentique
lignée, c’est-à-dire, pas un de ces petits chefs créés par l’administration coloniale. Il s’agit de
Théodore Braïno, de la chefferie Kawa que Mariotti connaissait bien, grand chef à Couli, sur le
territoire de Sarraméa, près de Farino.
L’intérêt de ces photos est de montrer que les écoles indigènes perdurent bien après l’obtention de la
citoyenneté en 1946. Le terme de moniteur, nom donné aux enseignants titulaires du certificat
d’étude primaire, continue d’être employé par habitude jusque dans les années 1980 pour désigner
les instituteurs kanak.

Document N°4.

Statistiques des effectifs publiques et privés, primaires et secondaires, professionnels, de 1920 à 1951.
D’après l’étude faite par M. Grangier, chef de service de l’instruction publique en 1950, en
Nouvelle –Calédonie

Graphique N°1.

Il montre que les Européens sont scolarisés majoritairement dans le public, ainsi qu’une nette
progression de la scolarisation des Européens après la Seconde Guerre mondiale. En 1951, plus
de 3000 élèves sont scolarisés dans l’enseignement public alors 1500 dans le privé.

Graphique N°2.

Par comparaison avec le graphique N°1, on peut montrer la progression constante de la
scolarisation des Mélanésiens. Ceux-ci ont dépassé les 4000 en 1951. Ce qui montre la croissance
démographique pour cette ethnie dès les années trente et la volonté de s’instruire. Cette
progression due à la fois à la création d’écoles nouvelles et à l’accroissement de la population
indigène est donc constante. Au contraire des Européens, les Kanak sont scolarisés dans leur
grande majorité par l’enseignement privé, bien qu’on note un renforcement de la scolarisation
des indigènes dans le public dès les années quarante. En 1930, 1/3 des enfants kanaks sont dans
le public, en 1951, ils sont scolarisés à 50% dans le public.

Graphique N°3.

A noter le changement d’échelle pour les effectifs, on ne parle plus en milliers mais en centaines.
En 1950, on ne compte que 300 élèves dans le secondaire et une centaine d’élèves dans
l’enseignement professionnel. Ceci démontre bien, le faible accès au secondaire (pratiquement
inexistant pour les kanak avant 1950) et le peu de place accordé à l’enseignement professionnel
qui n’émerge qu’ en 1951.

Document N°5
L’importance de l’enseignement professionnel En Nouvelle Calédonie. Analyse statistique
du Vice Rectorat de Nouvelle-Calédonie.

Sources : Passerelle, journal semestriel gratuit de l’éducation nationale en Nouvelle-
Calédonie octobre 2003. N°28.

En 2002, 10 934 élèves étaient scolarisés dans un établissement public ou privé du second cycle du second
degré, c’est à dire en lycée d’enseignement général (3 767) et technologique (1 777) ou lycée professionnel ou
antenne de lycée professionnel (5 390).

En 2002, sur 7 167 élèves inscrits dans des cycles relevant de l’enseignement technologique et professionnel
(niveaux IV et V), 4 380 étaient scolarisés dans des établissements publics et 2 787 dans des établissements
du secteur privé sous contrat.

Sur les 5 390 élèves de l’enseignement professionnel, 3070ont choisi les spécialités du tertiaire (comprenant
l’hôtellerie et les services aux collectivités ou aux personnes), contre 2320 inscrits dans le secteur industriel
(y compris le bâtiment).

Si on compare avec le graphique N°3 du DOC. N°4, on peut remarquer, à l’aide de ce dernier
document, que l’enseignement professionnel a pris progressivement la première place en
Nouvelle-Calédonie alors qu’il était très limité au milieu du XXe siècle.

Document N°6 : L’ implantation et la répartition des enseignements publics et libres en Nouvelle–Calédonie.

L’IMPORTANCE RELATIVE DE L’ENSEIGNEMENT PUBLIC ET DES ENSEIGNEMENTS PRIVES.

En 1979, l’enseignement public de la Nouvelle-Calédonie regroupe 64% des effectifs
scolaires, l’enseignement catholique 29%, l’alliance scolaire de l’Eglise Evangélique 4%,
la Fédération de l’Enseignement Protestant 3%. Près des deux tiers des effectifs de
l’enseignement public étudient à Nouméa et dans sa banlieue tandis que près des trois
quarts des élèves des écoles protestantes fréquentent les établissements du reste de la
Grande Terre. La répartition des effectifs de l’enseignement catholique est mieux équilibrée.
Plus de la moitié sont dans le Grand Nouméa. Faiblement représenté à Maré, Lifou,
Houaïlou, l’enseignement catholique est absent de Koumac, Gomen, Voh, Pouembout,
Moindou, Sarraméa et Bouloupari. La fédération protestante est bien représentée à Voh,
Houaïlou et Ponérihouen ; Pour part l’alliance protestante n’est réellement influente que
dans l’île de Lifou et à Houaïlou.
A l’inverse de ce qui se passe dans les zones contrôlées par l’église catholique, il n’y a
pas en Grande Terre d’action éducative puissante de la part des églises évangéliques, dans
les zones de foi protestante traditionnelle, exception fait de la vallée de Houaïlou, leur
principal centre de rayonnement.
Au total, 18 communes sur 32 comptent plus de la moitié de leurs enfants inscrits dans un
établissement public. Son recrutement est en progression constante depuis quelques années,
tant pour l’ensemble du Territoire que dans les différentes régions. Il reste minoritaire sur
la côte Est.

TABLEAU DE L’EVOLUTION DES EFFECTIFS SCOLAIRES ET DE LA POPULATION TOTALE DE NOUVELLECALEDONIE 1970-1980.

La création de nombreux internats visait à résoudre les problèmes matériels nés de l’isolement
géographique dans un pays montagneux et à caractère d’archipel. Les internats n’hébergent en
fait que 10% des effectifs scolaires.
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Les élèves mélanésiens sont largement majoritaires dans la plupart des internats de l’intérieur
et des îles. Mais à Nouméa également, par suite du rôle de cette ville dans la diffusion de
l’enseignement secondaire, Mélanésiens (43%) et non-autochtones de l’intérieur sont nombreux
dans les internats scolaires.
L’organisation scolaire en Nouvelle-Calédonie doit aujourd’hui faire face à de nombreuses
contraintes d’ordre qualitatif qu’une simple planche de répartition ne peut révéler et qu’il faut
encore évoquer.


Sources : Atlas de Nouvelle-Calédonie et dépendances, planche 48. O.R.S.T.O.M, 1981.

L’intérêt de ce document est de montrer qu’à partir des années 80, l’enseignement public prend le
pas sur les enseignements privés ainsi que la répartition des effectifs des enseignements.
J’ajouterai à propos de la répartition des enseignements protestants (F.E.L.P et Alliance scolaire)
et de la D.E.C que cette dernière est la seule à assurer la scolarité dans l’île des Pins et aux îles
Bélep où l’enseignement public est encore absent.


titre documents joints

Ecole et société en Nouvelle-Calédonie depuis 1850 2

14 octobre 2010
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322.4 ko

Accompagnement du programme adapté d’histoire en première bac pro. Deuxième partie.


Ecole et société en Nouvelle-Calédonie depuis 1850 1

14 octobre 2010
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Accompagnement du programme adapté d’histoire en première bac pro. Première partie.


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