HG/NC Le site académique d'histoire-géographie de Nouvelle-Calédonie

La Première Guerre mondiale et ses conséquences

dimanche 1er août 2010 par Claudine POUSTIS

  SUPPORT DOCUMENTAIRE

N.B. Le choix des documents proposé ici n’est nullement exclusif ni impératif, des photographies
peuvent être sélectionnées en complément. Tous les documents ne sont pas à intégrer dans la même
séance, le professeur utilise ceux qui servent le mieux son projet de leçon.
Un commentaire accompagne le document : il s’agit parfois d’un approfondissement de certains points
abordés dans la partie scientifique ou de conseils quant à l’utilisation du document.
Le questionnement est laissé au libre arbitre de l’enseignant.

 Document 1 Le recrutement dans les colonies françaises d’Océanie

1 Dont 12 déserteurs
2 Les citoyens français résidant aux Nouvelles-Hébrides ont été mobilisés à Nou méa sur le même registre qu e les
Calédoniens.
3 Il s’agit d’Indigènes néo-hébridais résidant en Nouvelle-Calédonie, la plupart du temps, ils sont travailleurs
engagés sous contrat.
4 Les Etablissements français d’Océanie comprennent les îles et archipels de la Société (dont Tahiti), les Iles
Sous-le-Vent, les Marquises, les Tuamotu, les Gambier et les Australes.
5 D’après Maïré Sidolle, Les E.F.O. pendant la Première Guerre mondiale, maîtrise soutenue à Aix-Marseille.
6 Ludivico dépo rté en Nouvelle-Calédonie pour avoir comp loté con tre le roi de Wallis.

*D’après le tableau établi à partir des recherches menées dans le cadre de la thèse

Le total qui apparaît dans la colonne de gauche en bas du tableau tient compte des 120 soldats
calédoniens mobilisés ou engagés volontaires en France, ainsi que des 17 Calédoniens
engagés dans l’ANZAC, et de 100 Japonais travaillant en Nouvelle-Calédonie qui se sont
engagés dans la Légion étrangère.
Nouméa apparaît comme le grand centre de recrutement du Pacifique où s’embarquent
également des ressortissants des Nouvelles-Hébrides et des EFO.
Le tableau met aussi en évidence les deux formes de recrutement :

  • la mobilisation qui s’adresse aux citoyens français : tous les Français d’Océanie dont
    principalement des créoles nés en Nouvelle-Calédonie et ceux nés en France, mais aussi
    des ressortissants des Nouvelles-Hébrides et des EFO, astreints à faire leur devoir militaire
    vis-à-vis de la patrie.
  • L’engagement volontaire qui est le fait des sujets (Indigènes de Nouvelle-Calédonie et des
    Nouvelles-Hébrides, Indochinois et sujets des autres colonies françaises présents en
    Nouvelle-Calédonie) qui ne sont pas soumis à ce même devoir militaire.

 Document 2a L’ordre de convocation. Extrait du Bulletin du commerce du 13 mars 1915

COMMUNIQUÉ

Ordre de convocation des hommes appartenant aux classes 1907-1908-1909-1910-1911.

Il est ordonné à tous les réservistes des classes de 1907, 1908,1909, 1910,1911, en résidence en Nouvelle-
Calédonie et Dépendances et aux Nouvell es-Hébrides, appartenant au service armé o u auxiliaire, ainsi qu’aux
volontaires qui ont adressé des demandes pour prendre part à la guerre et qui ont été reconnus aptes à faire
campagne en Europe, de se présenter à la Caserne d’Infanterie à Nouméa […]. Il est rappelé aux hommes
appartenant aux classes convoquées que ceux qui n’auraient pas rejoi nt aux dates indiquées sans motif valable
ou qui tenteraient de se soustraire à leurs obligations militaires du temps de guerre, seraient poursuivis pour
insoumission, conformément à la loi, et traduits devant un Conseil d e guerre.
Nouméa, le 1 3 mars 191 5

Le Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie et Dépendances J. REPIQUET

Nota. – Tous les effets d’habillement demandés ne pouvant parvenir dans la Colonie avant le départ du Sontay,
les réservistes sont invités à se munir d’effets pour la traversée et d’une bonne paire de souliers.
L’habillement complet leur sera donné à l’arrivée en France.

Source A.N.C. in Cahier d’exercices d’histoire-géographie. Classes de 3è me des collèges, CTRDP 1996, p 22.

Si les militaires en poste ont été rappelés rapidement vers la métropole via Sydney dès
septembre 1914, la formation des contingents calédoniens, après la mobilisation décrétée en
août 1914, a été différée à plusieurs reprises.
Au début de l’année 1915, parviennent enfin les mesures concernant le départ des troupes
calédoniennes. Le 6 février 1915, un câble du Ministère des colonies prescrit le rapatriement
des tous les hommes de la réserve de l’armée active et de la territoriale reconnus aptes à faire
la guerre. Quelques jours plus tard l’arrêté du 9 février 1915 précise la mesure. Cet ordre de
convocation est signé par le Gouverneur Repiquet le 13 mars 1915. Il invite les réservistes et
les volontaires à se présenter à la caserne d’infanterie à Nouméa et à se pourvoir des effets
dont ils auront besoin pendant le voyage et à leur arrivée.

 Document 2b Les conditions du recrutement

Télégramme du Gouverneur Repiquet aux présidents des Commissions municipales,
syndics des Affaires indigènes et médecins dans l’intérieur. Janvier 1916.

Honneur vous prier commencer recrutement indigènes volontaires pour durée guerre dès réception présent
télégramme.

On doit aisément lever un homme valide sur 10 canaques imposables. Grandes tribus supérieures à 100
imposables peuvent fournir u n homme e n plus.
Avantages sont : prime 200 frs payables Nouméa, paye journalière 0,50, ration normale à peu près comme celle
des troupes blanches devient plus forte en France, habillement complet neuf, grade accessible à tout indigène
parlant, écrivant français.
Eventuellement, primo, allocation mensuelle de 6 à 5 frs consentie aux familles nécessiteuses sur demandes
après enquête favorable préalable ; secundo, retraite en cas de blessures, infirmités provenant de campagne de
125 à 200 suivant gravité préventive sur veuve orphelins. Récompense honorifique pour bravoure acti on éclat les
mêmes que troupes blanches ; […] Tous agents Administration sont invités user leur influence pour faire
comprendre aux Chefs leurs obligations morales se rendre dignes participer à la victoire. Efforts demandés peu
importants en regard larges avantages consentis indigènes témoignant qu’ils ont compris haut intérêt que leur
porte la France en répondant en nombre à la mère patrie et qu’ils sont prêts à faire comme les Blancs pour être
entièrement classés comme eux. Prière télégraphier nombre engagements reçus tous les samedis, signalez-moi
toute influence ou opposition ouverte ou latente d’où qu’elle vienne tentant à mettre obstacle au recrutement par
conseils aux indigènes.Imprimés vous parvi endr ont incessamment.

REPIQUET
Coll. Archives communales de Koumac , in 1914-1918. Mémoires océaniennes de la Grande Guerre. Chronique
calédonienne. Musée de la ville, novembre 1999, p 50.

Ce texte est à replacer dans le contexte colonial de l’époque où le modèle « blanc » sert de
référence.
Le recrutement dans les tribus s’opère selon les instructions précisées par le Gouverneur
Repiquet et passe par l’intermédiaire des chefs, pasteurs, missionnaires et autres notables sur
la base d’un homme valide sur dix canaques imposables ; pasteurs et missionnaires y
contribuent ou pas selon les lieux et le contexte. L’engagement est encouragé par des
promesses : prime, acquisition de la citoyenneté française, allocations aux familles, retraites et
pensions, cession de terres,... mais aussi par la dispense de la capitation, l’impôt payé par les
Indigènes.
Si l’engagement rencontre un vif succès auprès de certaines tribus (Houaïlou, Ponérihouen,
Lifou, Ouvéa…), le temps passant, les réticences se font sentir comme en 1917. Il se heurte
parfois à de vives réticences comme dans le nord de la Grande Terre.

 Document 3 Extraits de quelques lettres de « poilus » calédoniens

« (…) Ici, depuis 3 jours, il fait un temps épouvantable, la neige tombe sans cesse, par terre il y a
au moins une épaisseur d’au moins 50 centimètres. La nuit dernière, j’étais de garde aux abords
du village où nous campons. Tu parles si j’avais froid, je ne sens plus mes mains. (…) »

« (…) Cette nuit je n’ai dormi que 2 heures et la nuit prochaine je ne dormirai peut-être pas. Le
jour seulement on peut se reposer. Toute la nuit, il faut veiller ou travailler (…) »

« (…) Ici on se débarbouille tous les 6 mois, quand il y en a de trop on gratte avec le couteau.
L’autre jour, je me suis fichu à plat ventre dans la boue, il faisait noir et je me suis aplati où j’ai
pu. (…) »

« (…) Je suis dévoré par les poux (totos) de tranchée. Cette vermine est une vraie engeance, je
t’assure. (…) »

Source : 1914-1918. Mémoires océaniennes de la Grande Guerre. Chronique calédonienne. Musée de la ville, novembre
1999.

Ces extraits de lettres de « poilus » calédoniens reflètent leur quotidien sur le front. Le
document peut être utilisé au cours de la séance, « La guerre au front, la guerre à l’arrière »,
les élèves peuvent relever les problèmes auxquels sont confrontés les soldats dans les
tranchées et les mettre en perspective avec ceux évoqués dans les textes de leur manuel
scolaire.
D’autres textes illustrant l’âpreté des combats peuvent être sélectionnés pour montrer
« l’ensauvagement » de la guerre.

 Document 4a Extrait de la dernière lettre adressée à sa mère par Louis Gondelon, tombé sur le front de Somme le 12 septembre 1916.

« Bien chère maman

Je t’écris en pleine offensive. Depuis 3 jours le régiment se bat, et fait décimer
le 3è me et 6è me colonial, nous subissons de lourdes pertes : les Allemands en subissent le double de
nous. Mais cela ne ressuscite pas les morts. J’ai lu les journaux du pays, elles ont bien raison de
rire un peu les filles de Calédonie, car elles ne riront peut-être plus beaucoup. Nombreuses sont
celles qui pleureront. Les Calédoniens se font massacrer. Peu nombreux sont ceux qui sont debout
à l’heure actuelle ! La majeure partie a été comptée comme disparus, c’est à dire prisonniers ou
morts !
Nombreux sont les pauvres petits déchiquetés par les obus et qui gisent dans un coin de terre où
jamais ceux qui les aiment ne viendront prier. Pauvre mère va ! C’est terrible la guerre ! J’ai fait
le sacrifice de ma vie ! Peu m’importe la mort à moi qui ai tant souffert.
Hier soir je me suis confessé, maintenant je suis prêt mais ce que je voudrais, et de tout mon
cœur, c’est que les générations futures ignorent les horreurs de la guerre. Je voudrais qu’on
élève les petits avec l’amour du prochain ; qu’ils sachent bien que leurs aînés tout en se sacrifiant
du fond du cœur maudissent la guerre !
Mon copain Henri Martin a été blessé à mes côtés, tout d’abord cela m’a fait
quelque chose de voir le sang ruisseler de celui qui était un peu mon frère. Puis j’ai été heureux
lorsque j’ai vu la blessure ! Ce n’est rien, l’éclat d’obus est venu s’arrêter sur la clavicule. Cela lui
vaut 2 mois d’hôpital, c’est à dire 2 mois de tranquillité, de bonheur ! Près de nous autres. Je suis
bien seul maintenant, j’ai bien Lesaine mais ce n’est pas Martin.
Embrasse bien mes sœurs et les pauvres petits que j’ai peu connus, qu’ils prient de
temps en temps pour leur tonton, que Dieu les épargne et les rende heureux. Ne t’en fais pas si
je viens à tomber, ce sera en bon français. Je n’aurai fait que suivre la loi commune à tant de
Calédoniens. Je n’aurai pas été un lâche.
Du fond du cœur je te dis au revoir,
J’ai confiance, la vierge Marie me protégera.
Bons baisers à tous surtout à Mandi. Je t’embrasse du fond du cœur.
Ton petit qui t’aime.
Louis »

Source : 1914-1918. Mémoires océaniennes de la Grande Guerre. Chronique calédonienne. Musée de la ville, novembre
1999, cité p 71.

On peut utiliser le texte dans son intégralité ou en sélectionner des extraits. On retrouve ici,
comme dans la dernière lettre de Ferdinand Goyetche à ses parents, les nobles sentiments qui
animent les soldats calédoniens : l’amour de la patrie inculquée par l’Ecole républicaine, le
courage et l’abnégation mais aussi l’évocation de la brutalité de la guerre et de ses
douloureuses réalités. La fin de la lettre montre également le regain sensible de la foi pendant
cette période de guerre.
Sans vouloir enlever à leurs auteurs la sincérité de leurs sentiments, on doit rappeler que la
censure militaire établissait un véritable filtre au niveau des informations et sentiments
exprimés dans les lettres. On pourrait donc s’interroger sur le caractère relatif de certains
témoignages. Il faut cependant savoir que beaucoup de lettres de soldats calédoniens ne
passaient pas par le « circuit officiel » et donc n’était pas soumise à la censure établie par les
autorités militaires. En effet, certaines missives empruntaient un véritable « circuit parallèle »
passant des permissionnaires aux correspondants des maisons de commerce calédoniennes qui
les remettaient ensuite aux familles. On ne peut donc mettre en doute le caractère sincère de la
plupart de ces lettres.

 Document 4b Témoignage de Monsieur Qaeze, fils de Naulue Qaeze engagé volontaire de Lifou, soldat du BMP.

« Mon père ne parlait pas beaucoup de la guerre. Il commence à raconter ses souvenirs et il
pleure. C’est toujours comme cela. Quand il est parti, il était très jeune –18, 20 ans- parmi les
plus jeunes et encore célibataire. Il n’était pas volontaire et ce n’était pas lui qui devait partir.
L’Etat français a demandé des soldats aux grands chefs. Les grands chefs ont donné des
ordres. Le frère aîné de mon père a été désigné. Il avait peur. Mon père l’a vu et a décidé de
prendre sa place. La phrase en drehu qui peut le mieux faire comprendre pourquoi il s’est engagé
est « Tro ni a mec pi mama » (mourir pour son grand frère). Mon père fait la coutume. Il
respecte son aîné, il respecte la parole. Il obéit aveuglément. Cette façon d’agir n’est pas
normale. On ne peut la normaliser. On est tenté de le faire aujourd’hui.
La façon dont cela se passait dans les têtes est difficile à comprendre. Il faut penser que
mon arrière-grand-père était cannibale, mon grand-père christianisé et diacre. On leur
interdisait de tuer, de mentir. Il fallait tout respecter et puis d’un coup, c’était la guerre.
Mon père devait tuer.
On disait alors : « mourir pour la patrie ». C’était sûr ! Les hommes de Lifou partaient
pour mourir. La France, c’était si loin. Quand on pense que l’on n’allait jamais pratiquement à Wé
et qu’il fallait une demi-journée de marche pour rejoindre Kedejy (Kejeny ?).
A cette époque les hommes n’avaient pas de chaussures. Ils portaient juste un manou
qu’ils gardaient longtemps. Ils mettaient un tricot le dimanche seulement. Ils sont partis par de
petits chemins dans la forêt. Il n’y avait pas de route. Le bateau qui a quitté Chépénéhé a dû
mouiller dans la baie de Mou pour récupérer ceux du Lossi.
En France, mon père a participé à plusieurs combats. Ils avançaient pas à pas. Il y avait
des corps à corps. Parfois les soldats manquaient de munitions. Alors, ils prenaient ce qu’ils
avaient sous la main, ils arrachaient les légumes que les Allemands avaient plantés pour les leur
lancer.
Lors d’une bataille, mon père a reçu un éclat d’obus à la tête. Tout le monde le pensait
disparu. Il avait été fait prisonnier et soigné par les Allemands. On lui a mis une plaque de métal
sur le crâne. La doctoresse allemande qui s’en occupait s’appelait « Genda ». C’est devenu le
surnom de mon père. Les gens de Lifou disaient aussi en plaisantant « tôle he » (tête en tôle). Je
ne sais pas comment il a pu revenir en Calédonie avec les autres combattants. Il n’était pas
guéri. Il avait la tête enveloppée. Pour leur retour, il y a eu une fête dans toutes les tribus.
Mon père était souvent malade. Certains jours, il ne supportait pas les bruits, les
grattements, les chocs. Il se réfugiait alors dans une petite case qu’on lui avait construite.
C’était son « Pitalu » (son hôpital). On lui apportait à manger. Quand il était remis, il revenait
avec nous.
Pour le remercier, le grand chef lui a offert un hectare de terre où je vis toujours avec
ma famille. »

Pour une autre approche, on se rapportera au témoignage de Monsieur Qaeze, fils de
Naulue Qaeze engagé volontaire de Lifou, soldat du BMP, recueilli par Luc Legeard dans
la tribu de Wedrumel en 1999 et rapporté dans l’ouvrage cité in supra.Il est possible de faire
écouter ce texte aux élèves, à partir de l’enregistrement de l’émission d’Alexandre Rosada
« Histoires pays / pays d’histoire » consacré à la Nouvelle-Calédonie pendant la 1re Guerre
Mondiale, diffusée sur RNC et disponible au CDP. Ce texte peut donc être exploité au cours
de différentes séances car son étude donne lieu à de multiples entrées permettant de dégager
différents thèmes :

  • Les conditions du recrutement des engagés volontaires (le poids des chefs, de la
    coutume) ; on peut mettre ce texte en relation avec le télégramme du Gouverneur
    Repiquet donnant les instructions pour le recrutement des Indigènes.
  • Les sentiments contradictoires qu’éprouve le jeune homme : tuer alors que c’est interdit
    par la religion, mourir pour la patrie comme perspective ; la crainte d’un départ pour une
    terre lointaine alors qu’il n’est jamais allé à Wé.
  • La participation aux combats dans des conditions difficiles (corps à corps, manque de
    munitions).
  • Les souffrances des soldats pendant la guerre (blessure par obus, capture par l’ennemi,
    trépanation) et les séquelles qui se manifestent des années après (les maux de tête). On
    peut rapprocher l’expression de Lifou « tête en tôle » des « gueules cassées » en Europe.
  • Les conditions du retour (le rapatriement des tirailleurs canaques par le Kia Ora en
    novembre 1919), le retour à la vie civile (les fêtes dans les tribus), les remerciements du
    grand chef par le don d’une terre à la famille.

 Document 6 Communiqué de décembre 1917 du Gouverneur Repiquet

Communiqué calédonien n° 833 W à 10 heures 30, le 18 décembre 1917

Le 8 courant, un détachement sous les ordres du lieutenant Gall est parti en reconnaissance à 1.500
mètres environ en aval de la tribu de Tendo. Il y a trouvé des rebelles qui ont eu 2 tués et blessés.
Le 13, une opération, présentée par le lieutenant GENTHO et Mr RATZEL, Chef du service
topographique, a été effectuée dans la même région par les troupes et les auxiliaires.
Résultat ; 2 rebelles tués ; 6 femmes et 6 enfants prisonniers.
Des traces de sang furent relevées sur le terrain et des dissidents ont été vus transportant leurs
blessés dans la forêt.
Les volontaires indigènes sont partis à la poursuite des fuyards. De notre côté, ni perte, ni accident.
Dimanche 16 courant, les auxiliaires indigènes agissant seuls ont poursuivi les rebelles dans la forêt,
à l’est de Tendo. Résultat : 15 tués ; 4 blessés dont 3 grièvement ; 5 femmes et 6 enfants capturés. 7
bons fusils ont été pris.
Les auxiliaires ont en outre découvert les cadavres de 2 dissidents, sans aucun doute tués à l’attaque
du 16.
L’adversaire a riposté faiblement au feu de nos partisans qui n’ont eu ni tués, ni blessés.
De fortes pluies, depuis le 17, s’opposent momentanément à la poursuite qui sera reprise dès que le
temps le permettra.

REPIQUET

Coll. Archives communales de Koumac
Source : Mémoires océaniennes de la Grande Guerre. Chronique calédonienne. Musée de la ville, novembre 1999, p 89

Accompagné par la carte des lieux de la révolte présentée dans le livre d’histoire de cours
moyen, ce texte relate la fin de la révolte. Il permet de mesurer le rôle des auxiliaires
indigènes dans la réduction de la révolte et évoque la brutalité de la répression. Rappelons
aussi que le Gouverneur assume les pleins pouvoirs conformément aux dispositions prises en
temps de guerre, c’est donc à lui qu’incombe la mission de ramener l’ordre.

  RESSOURCES DOCUMENTAIRES

 1 Les sources documentaires faciles d’accès :

On trouvera dans le livre d’histoire du cours moyen édité par Hachette et le CTRDP de
Nouvelle-Calédonie un certain nombre de documents (textes et photos) qui peuvent être
exploités en classe par une étude particulière ou une mise en relation.

De même dans le Mémorial calédonien tome III et l’Encyclopédie de la Nouvelle-Calédonie
tome V (de nombreux documents iconographiques figurent dans ces ouvrages mais il
convient de s’assurer de leur origine, car certaines sont extraites du journal l’Illustration.)

Le cahier d’exercices de 3e par A. Picazo, Y. Jacquier et P. Boyer édité par le CTRDP
en 1996 offre, en page 22, deux textes intéressants : l’ordre de convocation du 13 mars 1915
et une lettre du 3 novembre 1914 écrite par un soldat calédonien mobilisé en France.

Le livre de l’exposition permanente du Musée de la ville « 1914-1918. Mémoires
océaniennes de la Grande Guerre ; Chronique calédonienne » est riche en documents en
particulier des documents officiels, des chiffres remis à jour par Sylvette Boubin-Boyer, des
lettres de « Poilus » calédoniens à leur famille, des témoignages rapportés sur le vécu des
soldats mélanésiens en métropole, à l’arrière ou au front, de nombreuses photographies
accompagnant les textes. Dans le même ouvrage, quelques documents se rapportent à la vie
quotidienne en Nouvelle-Calédonie pendant la Grande Guerre (problème des Calédoniens
ayant la nationalité allemande ou autrichienne, tonnage du minerai extrait pendant la guerre,
développement de maisons de commerce locales, actions de solidarité des Calédoniennes,
regain de la foi pendant la guerre…).
L’exposition permanente « 1914-1918. Mémoires océaniennes de la Grande Guerre ;
Chronique calédonienne » qui se tient dans les sous-sols du Musée de la Ville à Nouméa est
très riche en documents et conçue de manière particulièrement attractive (borne informatique
pour retrouver le nom des soldats qui ont participé à la Gr ande Guerre, films d’époque,
reconstitution des tranchées) elle est recommandée aux enseignants comme aux élèves. La
visite peut être effectuée avec un guide et peut se prolonger par une exploitation pédagogique
à partir du livret pédagogique remis aux élèves. La densité du livret permet de concevoir
plusieurs itinéraires ou sujets d’enquête sur les thèmes développés dans l’exposition.

Les bulletins de l’APHGNC n°9 ( La Nouvelle-Calédonie pendant la Première Guerre
mondiale, article de Sylvette Boyer ), n° 15 ( Soutenance de la thèse d’anthropologie
historique de Sylvette Boubin-Boyer : « De la Première Guerre mondiale en Océanie, Les
guerres de tous les Calédoniens 1914-1919 » ).

Les bulletins de la SEH n° 120, 121 et 136.

La revue Mwa Véé accessible au Centre culturel Tjibaou a consacré le numéro 11 à la
participation des Indigènes à la Grande Guerre.

Aux archives, on peut consulter l’Album de l’Amicale des anciens combattants, coll.
Archives de la Nouvelle-Calédonie, cote : 2 Num 7.

 2 Bibliographie pour un approfondissement des contenus scientifiques :

Boubin-Boyer Sylvette : thèse d’histoire De la Première Guerre mondiale en Océanie. Les
guerres de tous les Calédoniens. 1914-1919. Diffusion Septentrion, Presses universitaires.
Thèse à la carte. 2003.

Boubin-Boyer Sylvette in Angleviel Frédéric (sous la direction de), 101 mots pour
comprendre l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, articles 6 – armée -, 9 – Bataillon du
Pacifique -, 46 – 1re Guerre mondiale -, Ile de Lumière, Nouméa, 1997, 224 pages.

Brou Bernard, Histoire de la Nouvelle-Calédonie : les temps modernes, 1774-1925,
Publication de la Société d’études historiques de Nouvelle-Calédonie, n°4, 1973.

Centenaire Maurice Leenhardt 1878-1954, Nouméa, 1978. Contient des lettres de Maurice
Leenhardt à des femmes indigènes prisonnières au moment de la révolte de 1917.
Chevalier Luc et Fevai Jean-Claude, La déclaration de la Grande Guerre, in Nouvelle-
Calédonie d’avant 1914, ouvrage collectif, éditions Pacifique, Paris, 1992, pp. 160-169.

Leenhardt Maurice, Gens de la Grande Terre, Gallimard, Paris, 1937, 223 pages

Sénès Jacqueline, La vie quotidienne en Nouvelle-Calédonie de 1850 à nos jours, Hachette,
Paris, 1985, 363 pages.

Claudine Poustis, sous le conseil scientifique de Sylvette Boubin-Boyer. Juin 2003.

titre documents joints

La Première Guerre mondiale et ses conséquences

1er septembre 2010
info document : PDF
270.7 ko

Document sur la Nouvelle-Calédonie accompagnant le programme de troisième.


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