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L’Océanie intertropicale : les Etats (1/2)

vendredi 20 août 2010 par Michel LEXTREYT

 KIRIBATI

Type de gouvernement : République

Tableau de bord

Population : 100 000 hab. (2009)
Superficie : 811 km2
Densité : 122 hab. / km2
Capitale : Tarawa Sud
Monnaie : dollar Australien
PIB / hab. : 686 dollars US
Taux de croissance (2007) : 2 %
IDH : ?

Données 2009 (sources croisées : CPS, Banque mondiale, Index mundi, OMS, FMI)

Aperçu géographique

Le Kiribati est situé au cœur de l’océan Pacifique, à cheval sur l’Equateur. Il se compose de trois archipels : les îles
Gilbert (17 îles, 90 % de la population), les îles Phoenix (8 îles, vides d’hommes) à environ 1 800 kilomètres au sud-est
des îles Gilbert et les îles de la Ligne (11 îles, dont 3 habitées) à environ 3 300 kilomètres à l’est des îles Gilbert. Il
convient d’ajouter à ces trois ensembles l’île isolée de Banaba, autrefois riche en phosphate, mais au sous-sol épuisé
aujourd’hui. La grande dispersion de ses îles donne au pays une immense ZEE de 3,5 millions de km2.
La population totale atteint environ 100 000 habitants, dont 40 % se regroupent sur Tarawa (densité de 2 500 hab./km2),
pour une superficie de 811 km2.

Situation économique

Le Kiribati a peu de ressources naturelles. Le phosphate de Banaba est épuisé depuis l’indépendance du
pays. La plupart des I-Kiribati vivent de l’agriculture de subsistance (légumes, fruits), ainsi que de la pêche
et du coprah qui fournissent l’essentiel des exportations. Mais la balance commerciale est très déséquilibrée
et nécessite l’appel à l’aide internationale. Cette aide provient en grande partie du Royaume-Uni, de
l’Australie et du Japon et couvre entre un quart et la moitié du PIB. Les droits de pêche payés par l’Union
européenne, la Corée du Sud et Taiwan complètent les revenus du pays qui ne peut pas compter sérieusement
sur le tourisme, du fait de très mauvaises liaisons avec l’extérieur. Il n’existe que deux hôtels à Tarawa.

Vers l’indépendance

Les îles polynésiennes des Gilbert ont été placées sous protectorat britannique en 1892. En 1916, elles sont rattachées
aux îles Ellice pour former la colonie des îles Gilbert et Ellice à laquelle les îles Ch ristmas sont rattachées en 1919 et les
îles de la Ligne en 1971. Elles sont occupées par les Japonais en 1942 et libérées par les Alliés en 1943.
Les îles Gilbert et Ellice représentaient deux intérêts pour les Anglais : le phosphate de Banaba
(voir ci-dessous) et l’isolement de l’île Christmas, au-dessus de laquelle Anglais puis
Américains se sont livrés à de multiples essais nucléaires aériens. Banaba épuisé et Christmas
abandonné, rien ne retenait le colon isateur qui a laissé entendre dès 1974 qu’il souhaitait se
séparer de sa colonie en lui accord ant une première Constitution. Les Ellice se séparèrent des
Gilbert en 1974 et devinrent indépendantes en 1978. De leur côté, les îles Gilbert (+ les îles
Christmas et de la Ligne) accédèrent à l’autonomie en 1977. Des élections se tinrent en 1978 et
portérent au pouvoir en tant que Premier ministre Ieremia Tabai, âgé de 27 ans, et qui fut le
premier Président du pays devenu indépendant en 1979 sous le nom de Kiribati.

Ieremia Tabai en discussion avec le Premier ministre australien Malcolm Fraser, à Melbourne, en 1981

Institutions et vie politique

Institutions

Le Kiribati est une République parlementaire. L’exécutif est détenu par un Président qui est à la fois chef de l’État et de
gouvernement. Le Président est élu pour quatre ans au suffrage universel direct parmi les candidats proposés par le
Parlement en son sein. Une fois élu, il choisit son vice-président et les membres de son gouvernement. Le Parlement est
élu tous les quatre ans et se compose de 46 représentants, dont 44 élus et deux membres d’office (l’attorney général et
un représentant de Banaba). Il peut renverser le g ouvernement en votant une motion de censure. Par ailleurs, chacune
des 21 îles habitées a son propre conseil local qui statue sur les affaires de la vie quotidienne.

Vie politique

Le Kiribati représente un cas exceptionnel de stabilité politique dans le petit monde des pays
indépendants du Pacifique. Les Présidents successifs ont souvent été réélus, dans les limites
imposées par la Constitution (3 mandats) : Ieremia Tabai (de 1979 à 1991), Teburoro Tito (de
1994 à 2003), Anote Tong (de 2003 à aujourd’hui – 2 009 .
Ieremia Tabai essaya de faire en sorte que le pays soit le moins dépendant possible de l’aide
in ternationale, quitte à vivre dans une grand e pauvreté. Il signa un accord de pêche avec l’URSS,
qui fit grand bruit à l’époque, mais qui ne fut pas renouvelé. Il plaça judicieusement les fonds
hérités du phosphate de manière à alimenter les caisses de l’Etat. Il arriva sans encombre au
terme de ses trois mandats. Le Président actuel a connu des élections mouvementées. Accusé
d’avoir transgressé les règles des comptes de campagne, il fut menacé de révocation. Finalement,
un juge dépêché d’Australie a tranché en sa faveur.

Anote Tong à l’ONU

Les défis à relever

L’Union européenne est une source clé d’aide à Kiribati. L’exode massif de la population vers l’île principale de Tarawa a entraîné
un retard de développement sur les îles situées à la périphérie de l’archipel, dont les habitants dépendent toujours d’une agriculture et
d’un élevage de subsistance.
Une attention particulière est accordée aux îles périphériques, où l’accès à l’eau potable et à l’électricité est souvent limité.
Les avantages de la croissance et de la bonne santé de l’industrie de la pêche doivent être répartis plus équitablement dans l’État.
L’accent est mis sur les sources d’énergie durables et renouvelables, avec l’abandon progressif des combustibles fossiles.
Le changement climatique est un autre volet clé de la coopération entre l’UE et Kiribati. Cette préoccupation commune
s’explique par le fait que Kiribati se compose d’îles dont l’altitude est proche du niveau de la mer et qui sont donc
particulièrement vulnérables à la montée du niveau des océans et aux catastrophes naturelles.

Commission européenne, actualisé le : 26-03-2008

Le malheur des Banabans

L’île de phosphate de Banaba (ou Océan), a été exploitée par la Pacific Phosphate Company jusque dans ses derniers
recoins, après que la compagnie ait obtenu le déplacement des Banabans vers une autre île (l’île fidjienne de Rabi).
Cette expulsion de force des habitants s’est doublée de la fâcheuse décision d’accorder l’indépendance aux îles Gilbert
en 1979, au moment même où le gisement de phosphate était épuisé. Le nouveau pays indépendant ne pouvait donc plus
compter sur sa seule richesse minière.
Le Kiribati porta l’affaire devant la justice internation ale et récupéra des indemnités. Mais en parallèle s’est posé le
problème des anciens habitants de Banaba et de leurs descendants. La plupart sont restés sur Rabi, qui dépend de Fidji,
et très peu sont revenus sur Banaba. Mais tous réclament à ce que les indemnités qui ont été versées par l’Angleterre et
l’Australie le soient à eux et non au gouvernement du Kiribati… Devant le refus de ce dernier, ils ont demandé en 2005
à faire sécession et à être rattachés aux îles Fidji. L’affaire n’est pas terminée.



titre documents joints

Kiribati

21 août 2010
info document : PDF
147.5 ko

États Fédérés de Micronésie

21 août 2010
info document : PDF
124.6 ko

Fidji

21 août 2010
info document : PDF
223.1 ko

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